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Note De Reflexion

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Par   •  18 Mai 2013  •  5 993 Mots (24 Pages)  •  3 215 Vues

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Introduction

Je travaille dans un foyer d’accueil médicalisé, pour personnes handicapées moteurs adultes avec déficiences neurosensorielles et cognitives associées. Mon travail au quotidien, m’amène à me questionner sur ma fonction de moniteur-éducateur. Je travaille sur un poste de jour ( dix heures à dix-huit heures) à temps plein, avec un collègue à trois-quarts de temps.

Dans mon travail, je suis amené à accompagner des personnes dans des actes de la vie quotidienne tel que le repas, les sorties individuelles où collectives (dentistes, achats, courses), la gestion de l’argent, de certains résidents. La qualité de la relation que j’entretiens avec les résidents guide tous ces accompagnements. Le versant soin occupe une bonne partie de la prise en charge du résident. Dans l’institution mon rôle se situe dans l’organisation et l’animation de la vie quotidienne des résidents au travers d’activités principalement collectives. J’accompagne le résident dans la vie de tous les jours et je réponds à leurs diverses sollicitations avec l’aide de l’équipe. Je suis « passeur. » Je fais le lien entre le dedans et le dehors de l’institution.

Depuis que j’évolue au sein de ma structure, je constate que certains résidents ne participent pas ou très peu à la vie de l’établissement. Dans la réunion hebdomadaire du lundi, qui consiste à proposer des animations, sur le principe de l’auto adhésion, certains résidents se retrouvent systématiquement mis à l’écart, en raison de leurs difficultés psychologiques et relationnelles ainsi que du manque d’éducateurs disponibles. Ces difficultés ne favorisent pas une démarche volontaire qui leur permettrait de s’inscrire dans ces activités. D’autres souhaiteraient participer mais leurs pathologies et leurs prises en charge demanderaient un accompagnement individuel, ce qui est très peu pratiqué pour le moment. En effet, je constate que des résidents qui ne font pas de bruit, vivent dans leur coin, sont dans l’ombre, se retrouvent très facilement oubliés et que rien où presque n’est proposé et mis en place pour les accompagner individuellement. Face à cette situation, je me retrouve dans une impasse et je m’interroge sur les solutions envisageables.

Cette situation m’amène à me poser la question suivante :

Pourquoi des personnes se retrouvent partiellement oubliées à l’intérieur d’une institution alors même qu’elles sont là pour être accompagnées au quotidien?

Ce questionnement interroge un contexte et une demande institutionnelle, mais aussi le rôle et le travail de l’équipe pluridisciplinaire ainsi que la crédibilité du projet personnalisé du résident. Plusieurs hypothèses peuvent se présenter à moi. Une première hypothèse me conduit à penser que la prise en charge des personnes oubliées, doit être pensée en dehors des temps collectifs par l’intermédiaire de temps individuels. Une deuxième hypothèse m’amène à penser qu’un travail d’échange relationnel avec ces personnes oubliées, doit être mis en place de manière construite, de façon à cerner les désirs et les demandes des ces personnes.

Afin de répondre à cette question, dans une première partie je vais expliquer ce qui m’a amené à me questionner sur ces personnes que je définie comme oubliées ainsi que sur la légitimité de mon questionnement par rapport au quotidien. Dans une seconde partie, je répondrais à la question au travers d’éclairages théoriques et de pistes de réflexions. Enfin dans une troisième partie, je présenterais comment j’ai modifié, adapté ma pratique et mis en place des propositions concrètes en lien avec l’équipe, le résident et sa famille.

I. L’accompagnement au quotidien, une difficulté pour certains !

1. Un cadre institutionnel difficile à accepter

Les personnes hébergées à la résidence, viennent de différents horizons:

 De l’hôpital suite à un accident vasculaire cérébral.

 D’autres d’établissements accueillants des mineurs, qui arrivent à l’âge adulte (instituts médico-éducatifs par exemple) ou de centres de rééducations.

 Certaines viennent de leur domicile lorsque le handicap, devient difficile à assumer seul ou familialement.

Toutes ces personnes adultes ont un handicap moteur avec des troubles cognitifs associés mais n’ont pas les mêmes envies, les mêmes souhaits et les mêmes capacités . Toutes ces personnes ont un avant et auront un après institution. Pour certains résidents, l’arrivée dans l’institution signifie un nouveau départ, une aventure qui va les conduire vers de nouveaux horizons et peut être même vers un retour en milieu ordinaire. Pour d’autres, l’institution, est un lieu où ils trouvent un rythme de croisière, se sentent bien, rassurés et y vivent longtemps. Malheureusement pour certains, le placement en institution est plus difficile à accepter, il est synonyme de rupture avec la vie d’avant (famille, travail, vie sociale) et devient une fin, une brisure vécue avec le sentiment d’être privé de sa liberté. Ce sont toutes ces différences, qui font que les résidents vont trouver dans l’institution, « une maison conviviale » et pour d’autres le sentiment d’être dans « une prison ».

2. Des pathologies différentes

Aujourd’hui dans l’institution, on accueille des pathologies diverses. On trouve des personnes atteintes de maladies de naissance tel que le syndrome de little (raideur excessive des muscles des jambes, et parfois des bras), des accidents vasculaires cérébraux entrainant une hémiplégie (paralysie complète ou partielle affectant une moitié du corps), des scléroses en plaque entrainant une perte des repères spatiaux et/ou temporels, une personne atteinte de myopathie (atteinte directe d'un des constituants du muscle), une personne atteinte d’hydrocéphalie (épanchement de liquide séreux dans la cavité crânienne) et une personne atteinte de polyarthrite (inflammation des articulations).

La diversité des handicaps fait, qu’au travers de la vie quotidienne, l’équipe et moi-même avons quelquefois du mal à prendre en charge l’ensemble des résidents. Dans le cadre institutionnel, les résidents sont bien pris en charge (levers, toilettes, soins, repas, couchers), mais de mon point de vue, il apparaît des insuffisances de prise en charge et d’accompagnements. Dans mon travail, lors de

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