Putain de Guerre! - Jacques Tardi

Putain de Guerre !
Dossier d’histoire des arts

1. INTRODUCTION

Putain de Guerre ! est un récit de fiction sous forme de bande dessinée écrit en 2008-2009 par Jacques Tardi qui est un auteur-dessinateur français de bandes dessinées, né le 30 août 1946.

Après l’École des Beaux-arts, il entre en 1969 au journal Pilote, Il devient célèbre avec la série Adèle Blanc sec qui est publié de 1976 à 1998.

Ses histoires sont souvent tragiques, désespérées,  mais tempérées par un solide humour noir et la défense des valeurs humanistes universelles ; il contribue à faire basculer la bande dessinée dans le monde adulte, et à rendre de moins en moins mineur un genre jusque-là sous-estimé.

Les guerres modernes – qui ont marqué sa famille, notamment son grand-père, gazé lors de la Première Guerre mondiale, mais aussi son père qui s'est battu lors de la Seconde Guerre Mondiale sont l’un de ses thèmes majeurs. Putain de Guerre ! ayant pour sujet la 1ere Guerre Mondiale est son œuvre majeure.

Tardi travaille pour cette bande dessinée avec Paul Verney, un historien spécialiste de la 1 ère Guerre Mondiale avec qui il a souvent collaboré depuis les débuts de sa carrière (Adèle Blanc sec).

1. Contexte historique  

  La première Guerre mondiale semble terrifiante et horrible par cette vision quotidienne des cadavres, et par la possibilité de devenir ce cadavre d’une seconde à l’autre.

Cette guerre devait être interminable et fatigante.

L’offensive du printemps ou de son autre nom, la bataille du kaiser a lieu du 21 Mars au 18 juillet 1918 dans le Nord de la France et à Flandre-Occidentale en Belgique. Cette offensive fait partie des séries d’attaques Allemandes et de la guerre dite de «  mouvement ».

Les auteurs ne sont pas contemporains de l’évènement mais réalisent cette œuvre pour que l’horreur de la guerre qu’ils dénoncent par ce récit antimilitariste et pour que ceux qui se sont battus pour le pays ne tombent pas dans l’oubli. Ce support de B.D permet de toucher plus facilement le jeune public.

L’art peut représenter la réalité des choses, les poilus sont fatigués, dépassés et dégoutés de cette guerre jusqu’à maudire toute sorte de violence, ce qui est exprimé ne serait-ce que par le titre « Putain de Guerre ! »

Tardi retrace cette guerre et nous montre en détail sa violence. Tous les jours des cadavres déchiquetés dont les corps sont de plus in reconnaissables; la violence de masse est mise en avant. Il insiste sur le fait que les « anonymes de la guerre » sont nombreux et tout aussi méritants.

1. ANALYSE DE L’ŒUVRE :

1. L’organisation et la tonalité de la planche

La planche est composée de 3 bandes ; cela nous inclue dans l’action avec les soldats. Tardi utilise des plans à 180 degrés comme si c’était notre vision en tant que soldat du fond de la tranchée. Cette planche est en noir et blanc, avec quelques variantes du gris, cela évoque un sentiment de stress puis de terreur, comme une nuit sans fin dans la boue qui ensevelit les hommes comme cette guerre qui s’enlise.

1. Les personnages

         La guerre est représentée par un soldat anonyme, qui sera le personnage principal de cette B.D. Les phylactères ne sont pas reliés au narrateur, ce qui donne un effet de témoignage, car il parle au passé et utilise le pronom « on » impersonnel, peut-être pour désigner la totalité des soldats, et la première personne du pluriel « nous » ; cela traduit la perte d'identité des soldats.

On peut parler d’anti-héros, car le narrateur qui est un soldat devrait être fort et courageux en tant que personnage principal ; pourtant dans la réalité ce personnage est un soldat comme les autres, craignant la guerre :

Il était dépassé par la force d’attaque des allemands : « on a rien pu faire ».

Le narrateur emploie un vocabulaire familier, le jargon des soldats, cela nous montre qu’il venait d’un milieu ouvrier. Ce soldat représente la grande majorité des soldats de cette guerre.

1. La représentation de la guerre et de la violence extrême

L’auteur utilise des plans panoramiques de la guerre sous tous ses ensembles :
- l’offensive et le gain de terrain sans confrontation

-la confrontation et la violence extrême

-des armes aériennes pour encore plus de dégâts

Sur la première bande, on aperçoit les soldats sortant de la tranchée, avec leur sac et leur baïonnette et se dirigent au front, dans le no man’s land.

Sur la deuxième planche on voit les soldats des deux armées s’affrontant, c’est un vrai massacre ! Les grenades volent et des corps sont transpercés sous les balles des mitraillettes.

Sur la troisième planche, on voit deux avions, larguant des obus sur Paris. Les soldats Anglais et Allemands, les « Huns » sont représentés de façon indifférenciée car ce sont tous des hommes qui vivent l’horreur de la guerre.

Sur la dernière case on voit deux avions Allemands larguant des obus a priori sur Paris la nuit ce qui explique la présence de nombreux faisceaux lumineux de l’armée française, essayant d’abattre les avions. Cette case s’oppose aux deux premières par sa vue aérienne et non sur le front et les tranchées. Il n’y a pas l’aspect effroyable du corps à corps mais cela reste le côté monstrueux de la guerre très meurtrière.

Les soldats Anglais et Allemands, les « Huns » sont représentés de façon indifférenciée car ce sont tous des hommes qui vivent l’horreur de la guerre.

Sur la dernière case on voit deux avions Allemands larguant des obus a priori sur Paris la nuit ce qui explique la présence de nombreux faisceaux lumineux de l’armée française, essayant d’abattre les avions. Cette case s’oppose aux deux premières par sa vue aérienne et non sur le front et les tranchées. Il n’y a pas l’aspect effroyable du corps à corps mais cela reste le côté monstrueux de la guerre très meurtrière.

...