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Lutte Des Classe

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Par   •  22 Mars 2014  •  2 682 Mots (11 Pages)  •  1 044 Vues

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Pridamant consulte un magicien, Alcandre, sur le sort de son fils Clindor disparu depuis longtemps (acte I). D’un coup de baguette magique Alcandre met en présence du père et des spectateurs Clindor devenu valet d’un capitaine fanfaron.

L’Illusion comique (1636) succède à cinq comédies, une tragi-comédie (Clitandre, 1630-1631) et une tragédie (Médée, 1635, qui vaut à Corneille une pension de Richelieu), précède immédiatement Le Cid (1636-1637), pièce suivie de la fameuse Querelle du Cid où interviendra la jeune Académie française. 1636 est une année cruciale. L’Illusion, perçue d’abord comme un divertissement, obtient aussitôt le succès

Si l’on s’en tient maintenant à l’acte II, scène 2, Matamore, à plusieurs reprises provoqué par Clindor, se fait le maître du monde, à la fois fort et juste, puis, dérangé par un bruit extérieur, il se dégrise et « crève » en déclarant lâchement : « lorsque j’ai ma beauté, je n’ai point de valeur », (v. 340) ce qui lui vaut la réponse ironique de Clindor : « Comme votre valeur, votre prudence est rare » (v. 346).

Dès le début de la scène, Corneille exploite les ressources comiques d’un type bien connu depuis l’Antiquité.

Évidemment, tout le plaisir repose sur le truculent Matamore ; mais Corneille donne à entendre la métamorphose inachevée de son personnage qui de « terrible » devient « beau » ; le théâtre, art vivant, vit de son aptitude à la critique

Matamore est désigné comme un « guerrier », couvert de gloire avec des « lauriers », avec une image de puissance, car dès sa première réplique v.228-v.229, il hésite entre deux adversaires redoutables « Le grand Sophi de Perse, ou bien le grand Mogor ». Il utilise le superlatif « grand » pour valoriser ses ennemis, et ainsi pour se valoriser lui-même (comme le faisait Jules César). Après, il utilise le champ lexical de la guerre avec « guerrier, mettre en poudre, escadron, bataille, canon, soldat, armée, ennemis, Mars » afin d’accentuer l’aspect hyperbolique de son personnage. De plus, à ce champ lexical, s’ajoute celui de la destruction grâce à une énumération « abattre, pertes, morts, renverse, dépeuplé, couche d’un revers, réduit en fumée et défait » afin de renforcer et de dépeindre l’atmosphère de la guerre. On a aussi l’emploi de pluriel avec « monarques et mille soldats », pour renforcer le registre épique, car en effet ce pluriel forme une hyperbole et s’oppose à Matamore « le seul bruit de mon nom » singulier, « renverse des murailles » pluriel. Dans ce ver, Matamore dit qu’à lui tout seul, il détruit tout ce qu’il veut. ON retrouve le même procédé au v. 235 avec « son courage » opposé aux « empereurs », Matamore est seul contre le monde. Même idée au v.238-240-241. De plus, Matamore se croit au dessus des mortels car il se compare à Mars et à Zeus (« foudre ») : Matamore est une hyperbole à lui tout seul. Au ver 250, on a une allitération en « r », qui est censée faire peur aux lecteurs.

On peut dire que toutes ces formules amplifient la force et la valeur de Matamore : il se désigne comme un grand héros, comme un chevalier sans peur et sans reproche, qui détruit tous ses ennemis fabuleux par leur nombre, leur puissance, leur exotisme. Il les affronte seul et sans armée. Mais la deuxième partie de la tirade, montre qu’il est aussi un grand séducteur : cette facette s’oppose à celle du guerrier. Cette opposition est perceptible avec le connecteur logique « toutefois », qui marque un retour au calme grâce aux verbes « adoucit, songe, cesse ». On retrouve le champ lexical du discours amoureux avec la référence à Cupidon avec « archer », et une énumération au rythme ternaire « amour, grâce et beauté ». On a donc une synecdoque (figure de style, qui désigne par un petit terme, un terme plus important). En effet, on en retrouve une au vers 251 « Bel œil » qui désigne Isabelle. Il emploie un langage précieux, galant, raffiné, bref, il parle comme un séducteur : on passe à la tonalité lyrique. Cette opposition entre le registre épique et celui lyrique, fait de lui un personnage ridicule. Cette sensation de ridicule vient du fait que ce personnage est dans la démesure, il est constamment dans l’hyperbole. En créant son Matamore, Corneille s ‘est inspiré (voir fin) : c’est un personnage égocentrique, qui ne cesse de se venter. On peut constater que Matamore est très susceptible : cette injure au vers 231 le montre, l’insulte poltron est ironique, parce que le lâche, c’est lui, il raconte des exploits imaginaires. Matamore est un personnage, qui divague : « rêve ». On a aussi l’emploi de la modalité exclamative, qui montre le caractère entier, passionné, qui ne fait pas dans la demi mesure. On peut dire que c’est un personnage dans l’excès et dans la disproportion, et, qui ne parle qu’au moyen de l’énumération et de l’hyperbole, ce qui le rend ridicule et burlesque et l’étymologie vient du latin burla : 1er sens : comique, outré, exagéré ; Matamore est donc bien un personnage burlesque ; 2e sens : en littérature, c’est quand on met en scène des personnages de haut rang dans un style baroque, Matamore est burlesque, car son côté imaginaire fait référence à la mythologie « Mars, petit archer, Jupiter ». Vers 241 où il est question d’un souffle, qui est pour lui associé à sa force. Matamore est une caricature du guerrier, et sous forme de parodie. On est dans un registre comique de caractère. Matamore est donc un avatar de la Commedia Dell’ Arte. Au XIXème siècle, Théophile Gautier croise Capitaine Fracasse avec Matamore, donc ce dernier est un personnage de fiction, de théâtre d’illusion. Il n’existe que par la mise en scène, et les mots. En effet, Matamore prend le visage d’un comédien, qui incarne un personnage, plus exactement un héro, à qu’il arrive plusieurs aventures, plusieurs exploits. Il emploie le présent, qui à la fois une valeur de vérité générale, mais aussi une valeur de narration. Tel un comédien, il se métamorphose en guerrier effroyable, terrible et effrayant au grand amoureux. Il y a même un ver qui montre ce changement : v.245 « Veillaque. Toutefois je songe à ma maîtresse. » Le problème de Matamore est qu’il incarne le mauvais comédien, celui qui n’a aucune distance avec son jeu. Il croit sincèrement pouvoir battre un ennemi sans armée. Bref, il a perdu pied avec la réalité ; tandis que le bon comédien se distingue du personnage qu’il incarne. Face à Matamore, qui se met en scène, il y a le spectateur. Puisque Clindor est au premier plan comme un spectateur, il symbolise aussi l’acteur, car il pose des questions à Matamore. Et ce sont

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