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Medea, Pier Paolo Pasolini

Commentaire d'oeuvre : Medea, Pier Paolo Pasolini. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  16 Janvier 2023  •  Commentaire d'oeuvre  •  803 Mots (4 Pages)  •  171 Vues

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le film de Pier Paolo Pasolini, qui propose une version contemporaine de ce mythe fondateur, ce qui me permet de bien observer la manière dont les auteurs rendent compte du mythe selon les périodes.

Le film est en effet sorti en 1969.  

Médée est interprétée par Maria Callas, la célèbre cantatrice, pour qui ce sera l’unique rôle au cinema. La Callas a déjà interprète le rôle de Médée dans l'opéra  de Luigi Cherubini.

Type: Le film est particulier, déstabilisant au départ, tourné dans de magnifiques décors naturels et rythmé par des musiques traditionnelles, avec très peu de dialogues. On parle de “cinema de poésie”, même si, à mon sens, en jouant avec la musique, Pasolini fait ressortir dans cette ambiance envoutante toute la violence du mythe.

Thème: le film de Pasolini respecte le récit de la légende de Médée, mais il y a un véritable travail de ré-interprétation du mythe, notamment par rapport aux pièces d’Euripide et de Corneille.

2 aspects m’ont principalement marquée dans le film,

  1. D’abord, la lecture du mythe par Pasolini oppose le sacré au profane.                               En effet, le film démarre par 1 scène autour de l’éducation de Jason par le centaure Chiron, suivi d’une longue scène de sacrifice humain, en Colchidie, le pays de Médée. Ces 2 scènes se situent avant que le film rejoigne le schéma narratif traditionnel.                                          La scène du sacrifice représente un rituel de la fertilité, pour favoriser les cultures. Medee est alors la grande prêtresse de son peuple. La  dimension du sacre est poussée à l’extrême, jusqu’au sacrifice humain qui autorise le renouveau. Medee annonce:”

Par opposition, l’éducation de Jason par le centaure, même si elle passe tout d’abord par une dimension sacrée - “Tout est saint, tout est saint, tout est saint. Il n’y a rien de naturel dans la nature mon garçon, garde le bien à l’esprit “ - aboutit a une conclusion profane: “il n’y a aucun Dieu”.

2. Le deuxième aspect, c’est une Médée différente des précédentes (Euripide, Corneille), une nouvelle Médée. Un point important: bien qu’interprétée par une cantatrice, dans le film, Medea ne parle que très peu. C’est a travers le regard que la Medee interprétée par la Callas manifestera ses émotions, la cruauté à laquelle elle est contrainte, en montrant en même temps une grande douceur et une profonde humanité.  Cette Medee cinématographique a un impact très important sur notre propre regard sur Medee.

En quittant la Colchidie et ses moeurs archaïques, ès lors que l’on rejoint le mythe, dès lors que Médée s’enfuit avec un Jason présenté comme un anti-héros destructeur, symbole d’un monde nouveau et rationnel, Médée abandonne le “sacré” derrière elle. “Il n’y a plus de centre” dit-elle. Les regards de la Callas ont change, ils suffisent a comprendre la souffrance que ressent l’ex-prêtresse avec la perte des repères du sacré, à comprendre aussi la cruauté a laquelle Médée va être contrainte. Sans centre, tout devient possible, même le pire. Cette opposition entre le sacré et le profane m’a donc amenée à porter un autre regard sur Medee, qui dépasse la perception plus traditionnelle qui oppose souvent la victime à la sorcière.

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