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"La Maman et la Putain" Jean Eustache

Étude de cas : "La Maman et la Putain" Jean Eustache. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Mars 2022  •  Étude de cas  •  11 633 Mots (47 Pages)  •  458 Vues

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Elias Marie

Première année Master en Langues et lettres françaises et romanes

La Maman et la Putain de Jean Eustache (1973)

Un cinéma littéraire ?

Professeur : Sémir Badir

Année académique 2016-2017


Sommaire

1. Introduction        3

1.1. Jean Eustache        3

1.2. Synopsis        4

1.3. Un Film choquant au festival de Cannes        4

1.4. Le rapport à la littérature        5

2. Un univers d'un genre littéraire        6

2.1. De l'exhibition à la communication        6

2.1.1. Un cinéma théâtral ?        6

2.1.2. Le rôle de la parole, du dialogue et du langage        8

2.2. Le détournement du stéréotype        12

2.2.1. L'autobiographie        12

2.2.2. Citations littéraires        14

2.3. Des signes d'une littérature du cinéma         15

2.3.1. Un réalisme cinématographique        15

2.3.2. Le temps proustien        17

3. Conclusion        18

Bibliographie        20

Source primaire        20

Filmographie        20

Sources secondaires        20

Bibliographie        20

Articles        20

Sitographie        21

Annexes        22


  1. 1. Introduction
  1. 1.1. Jean Eustache

Il naît à Pessac en 1938 et grandit à Narbonne où il passe un CAP d’électricien et devient ouvrier spécialisé à Paris pour la SNCF[1]. Refusant de partir sur le front en Algérie, il fait une tentative de suicide en s'ouvrant les veines et passe un an en hôpital psychiatrique. Peu de temps après, il se marie avec Jeanne Delos, secrétaire aux Cahiers du cinéma avec qui il aura 2 fils, Patrick et Boris. Il fréquente Jean-Luc Godard, Eric Rohmer et Jean Douchet et développe sa passion en devenant cinéaste.   Grâce à Paul Vecchiali, il peut réaliser son premier court métrage sorti en 1963 et intitulé La Soirée. Eustache se sépare de sa femme en 1967. Il vit ensuite une histoire d'amour avec Françoise Lebrun. Alain Philippon, dans les Cahiers du cinéma[2], explique que Jean Eustache ne vit plus que pour le cinéma de 1963 à 1980 avant de se donner la mort d'une balle dans le coeur un an après, un 5 novembre 1981 à Paris. Entre temps, il tourne un moyen métrage, Le Père Noël a les yeux bleus, et deux longs métrages, La Maman et la Putain et Mes petites amoureuses. Il réalise aussi Une sale histoire, un film composé d'une partie « fiction » et d'une partie « documentaire », un téléfilm, Offre d'emploi, et huit documentaires.

Malgré sa production éclectique et exhaustive en à peine une quinzaine d'années, il meurt de n'avoir su se guérir par le cinéma. La rumeur prétend qu'il ne supportait plus que le « Système » du cinéma français l'empêche de tourner[3]. Tels les écrivains crottés, Jean Eustache « fait figure de cinéaste maudit »[4]. Néanmoins, il peut être tout à fait considéré comme l'un des très grands cinéastes français de l'immédiat après-Nouvelle Vague malgré sa marginalité. « Ni enserré dans les genres, ni pris dans des catégories, le cinéma de Jean Eustache est l'exemple-même d'un cinéma libre »[5]. Il vit l’expérience d’un cinéma fauché mais novateur et, fidèle à lui-même, hors nomes par la diversité  générique de ses films, la rareté de ses longs métrages, la durée ou les propos de ses oeuvres... tout en leur accordant le même intérêt quel que soit leur « genre »[6].

Au fil de ses réalisations se construit une oeuvre libre mais aussi vitale. En effet, selon les témoignages récoltés par Alain Philippon, de sa lucidité aigüe et de plus en plus amère sur l'état général du cinéma, ses films traduisent une « véritable force de survie », liés intimement à sa vie privée. C'est le cas de son film La Maman et la Putain, relatant implicitement sa rupture avec Françoise Lebrun, sa vie avec Catherine Garnier et son amour pour Marinka Matuszewski. Selon Sabrina Bonose[7], il repousse avec intensité les frontières entre réel et fiction.

  1. 1.2. Synopsis

La Maman et la putain de Jean Eustache est réalisé durant l'été 1973 et sort en salle en 1973. Le film en noir et blanc est considéré comme un chef d'oeuvre d'une durée de près de 220 minutes.  

Alexandre, sans travail, vit avec sa maitresse Marie, son principal soutien financier. Il passe son temps dans les cafés de Saint-Germain à lire et à rencontrer des amis.

Un jour, le jeune homme rejoint son ancienne compagne, Gilberte avec l'espoir de l'épouser, mais celle-ci refuse. Peu de temps après, il croise le regard de Veronika au café et prend son numéro espérant la revoir. Ils se fixent rendez-vous le lendemain aux Deux Magots. Ce jour-là, il croise Gilberte qui lui annonce qu'elle se marie le mois prochain et de surcroit, il ne voit pas Véronika. Devant oublier Gilberte, il rappelle Véronika et ils se rencontrent enfin. Peu à peu, ils passent de connaissances à amants, l'introduisant à son quotidien qu'il partage toujours avec Marie.

  1. 1.3. Un Film choquant au festival de Cannes

L'oeuvre, dédiée à Catherine Garnier, est réputée difficile et n'est pas si facilement acceptée par son public. Bien qu'ayant obtenu le Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes en 1973 et le Prix de la Fédération de la presse cinématographique internationale, le film crée un scandale et outrage les spectateurs. Beaucoup de critiques accusent l'oeuvre de Jean Eustache immorale et obscène[8]. Le Figaro le référa même d'insulte à la nation.

Le jury pourtant lui accorde un bel éloge comme il est possible de le constater sur le site du Festival de Cannes sous l'intitulé « Putain de films! ». Un extrait est d'ailleurs disponible :

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