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Portrait de Rémi Agostini, directeur de Télé Music

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Par   •  12 Juin 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 025 Mots (5 Pages)  •  640 Vues

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Rémi Agostini, directeur de Télé Music

Ancien élève du lycée Daudet, Rémi Agostini a grandi dans le quartier Nîmois de Castanet avant de devenir, à 30 ans, directeur de TéléMusic, la plus ancienne société de « Library Music » française. Passionné de musique, rien ne le prédestinait pourtant sur cette voix.

Né à quelques mètres des Arènes, au centre Raymond Ruffy, Rémi Agostini a suivi sa scolarité d’abord à l’école maternelle de la rue Nerva, à l’école élémentaire Marie Soboul, au collège de la Révolution, au lycée d’Alphonse Daudet puis en classe préparatoire en cinéma à Saint Stanislas. Un parcours 100% Nîmois : « J’étais aussi bassiste dans deux groupes de musique, Mobilier Urbain et Mona Lisa à Nîmes. Le rock était à la mode. On achetait nos instruments chez Brock’n’roll, on jouait dans les bars, les lycées, les guinguettes, sur la place de l’Horloge. » Une première aventure musicale qui s’achève lorsqu’il quitte son berceau natal pour Aubagne et entame une formation d’ingénieur du son à l’IUT Le Satis. « Pour être honnête, je n’étais pas un très bon musicien », reconnait-il avec humour. Il multiplie les stages à Paris dans des boites de production et fait une rencontre décisive qui lui ouvre les portes de l’agence de publicité TBWA en 2008. « J’ai eu un coup de chance énorme, mon rôle était de choisir la musique des publicités en cours de production. Je pouvais piocher dans n’importe quel catalogue, selon leur budget, pour leur proposer des morceaux qui collaient à leur image. »

La publicité Dior avec Charlize Théron, c’est lui.

Aidé par une culture musicale éclectique et une curiosité sans faille, Rémi s’impose et gravit les échelons dans un milieu fortement concurrentiel. « Il vaut mieux ne pas être expert dans un genre mais connaître à peu près tout et se nourrir de l’actualité musicale sans rester sur ses acquis. » Pendant quatre ans, il produira à un rythme effréné près de 400 publicités dont certaines des plus marquantes de l’époque comme celle du nouveau Nissan Qashqaï sorti en septembre 2010, où il fait reprendre le titre Twinkle Little Star à Fredrika Stahl, une comptine de Mozart adaptée en Anglais. « Le film était particulièrement esthétique et se prêtait parfaitement à cette berceuse très moderne avec la voix cristalline de Fredrika. » Celle dont on lui parle le plus : la publicité Dior avec le titre Heavy Cross de Gossip, où l’on aperçoit l’actrice Charlize Théron déambuler sur un podium. De son propre aveux, très peu d’artistes bénéficient concrètement de cette visibilité sur le plan de la notoriété. « On en retient à peine 1%. Pour que ça marche, il ne faut pas de voix off, que les images soient belles et la publicité suffisamment longue et diffusée, et que la chanson soit suffisamment connue par une frange de fans aficionados, cela fait un terrain propice pour la notoriété des groupes. » De nouvelles applications pour smartphone comme Shazam ont aussi simplifié l’identification de la musique. « Il y a 4 ou 5 ans, dans le top Shazam il n’y avait que de la publicité. Les découvertes musicales pour le grand public ne se faisaient plus par les radios, mais par nous » ajoute t-il.

« Ecouter de la musique, partout, tout le temps. »

En 2011, il part chez Publicis, troisième agence mondiale de communication, pour le même poste. Le travail, déjà très dense, s’accélère, jusqu’à produire la synchronisation sonore de 400 publicités par an, soit environ trois ou quatre par jour. « Là, j’avais carrément une équipe qui préparait des playlists par critères et par thèmes que j’écoutais le soir. On était payé pour écouter de la musique partout, tout le temps » s’amuse t-il. Mais ce qui apparait alors comme un plaisir, mêlé à un rythme intensif, génère aussi une overdose et un réflexe quasi systématique pervers : « Il m’est impossible d’écouter de la musique, même dans un cadre personnel et récréatif, sans penser à son potentiel. » En 2012, Rémi passe de l’autre côté de la barrière, chez Universal Music, où il devient le guichet entrant des demandes publicitaires. Mais un constat s’impose à lui. « J’en avais un peu marre que les clients jugent la qualité de l’artiste selon sa notoriété. Je voulais arriver à un point où le client ne jugerait la musique que sur son message. Pour faire ça, il n’y a que la musique de stock qu’on appelle la Library music, où les artistes et les morceaux n’ont aucune notoriété » En septembre 2015, c’est justement la plus mythique des sociétés françaises de Library music qui vient taper à sa porte, Télé Music. Créée en 1966 par Roger Tokarz, elle est à l’origine des fonds sonores les plus entendus dans l’audiovisuel de ces cinquante dernières années : la musique du Loto, le jingle de Radio France, le journal télévisé, les publicités des années 80 où encore la télé-réalité. « Ils avaient besoin de sang neuf. Le boss, âgé de 83 ans ne pouvait plus suivre, ce sont ses enfants qui sont venus me chercher pour reprendre le flambeau. J’avais pile 30 ans, j’ai sauté sur le projet ». Il prend en charge le catalogue démentiel riche de cinquante ans d’archives, soit plus de 30 000 titres, et relance la machine en produisant plus d’une trentaine d’albums en continu à destination de la publicité, toujours, mais également du cinéma, de la radio et la télévision. Pour moderniser l’image de Télé Music, il publie une anthologie racontant l’histoire mythique de Télé Music en 2016.

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