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Le Deserteur

Rapports de Stage : Le Deserteur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mars 2013  •  1 046 Mots (5 Pages)  •  716 Vues

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Au pays de l’évènementiel, le cinéma doit sans doute être le président, si ce n’est le dictateur tant il sait effacer les autres formes d’art et d’expression dans ce domaine. L’association évènement cinématographique et seconde guerre mondiale on est sur de plus d’accéder à un respect de circonstance d’une part, et de l’autre faire couler de l’encre. Celui de ce début 2010 a un nom plus qu’évocateur – La Rafle – et a l’ambition de marier toile historique (la rafle du Vel d’hiv) et fiction. Présenté comme unique film traitant de ce fait de l’Histoire « peu connu » (pour les plus de 25 ans il semblerait car il est maintenant au programme d’Histoire en troisième et en terminale) mais aussi comme déchirant, puissant et j’en passe. Il est vrai que des films avec les mêmes ambitions ont rencontré un franc succès et sont restés gravés dans les mémoires comme des films d’une extrême finesse (l’exemple le plus évident étant La Vie est Belle de Benigni). Dans cette tâche difficile, une ligne de conduite à respecter est nécessaire. Ainsi, savoir où arrêter une simple énonciation de faits historiques et où insérer la fiction, dans quelle proportion et par quels procédés est l’essentiel du travail du réalisateur qui alors fait de son film une alchimie savante toujours à la limite du raté et du génie.

La Rafle est-il un exemple de cette alchimie ? Au risque de me faire traiter d’insensible : certainement pas. Il faut dire que sans être persuadé du raté de ce film, je partais avec un sérieux a priori. La bande annonce m’avait semblée chargée d’une émotion dérangeante, non pas par la brutalité des faits qui sont décrit mais par son côté factice.

La vision du film amplifie cette sensation. On assiste à une surenchère de pathos. A la tragédie de la rafle – qui aurait sans nul doute suffit à elle-même – se rajoute les ficelles grossières de toutes les techniques (ou plutôt astuce) possible et imaginables ayant pour but de faire pleurer le quidam : que ce soit le petit garçon plein d’innocence et de phrases naïves, ou encore la gentille (vraiment gentille) infirmière qui se met au même régime que les détenus pour montrer au préfet que c’est très vilain ce qu’ils sont en train de faire les français… L’apothéose reste quand même lorsque le nounours du petit tombe sur le quai de gare alors qu’il est enfourné dans un wagon de déportation. Les acteurs livrent toutefois une prestation convenable. Mélanie Laurent, dans le rôle de l’infirmière, joue… Mélanie Laurent, Gad Elmaleh quant à lui est juste, Jean Réno aussi sans être transcendant et les gamins ne sont pas mauvais, même plutôt crédibles. Mais, cela ne fait rien, on perd le but premier par ces égarements narratifs à la fois faciles et extrêmement lourds.

La rafle en elle-même ne constitue, d’ailleurs, pas l’essentiel du film. Après une longue introduction montrant une certaine douceur de vivre dans un Montmartre des plus pittoresques (dans lequel plane tout de même une certaine peur) entrecoupée de très (trop) courtes scènes de réunions entre le chef de la Gestapo et les Allemands d’un côté et Pétain et Laval de l’autre, planifiant la rafle ; la nuit du 16 au 17 juillet est vite résumée (presque bâclée). S’en suit la captivité dans le vélodrome d’hiver, un peu plus longue mais

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