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L'hypersexualisation infantile en culture visuelle

Commentaire d'oeuvre : L'hypersexualisation infantile en culture visuelle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Janvier 2016  •  Commentaire d'oeuvre  •  931 Mots (4 Pages)  •  810 Vues

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Avec l’importance grandissante de l‘apparence dans nos sociétés contemporaines occidentales, on assiste de plus en plus à une confusion générationnelle qui repose sur l’image diffusé dans les magazines de modes et autres médias publicitaires s’inspirant de l’esthétique de la mode. Mais ce phénomène de date pas d’hier, on observe dès les années 70 une hypersexualisation infantile qui repose sur l’association d’images de jeunes enfants (en grande majorité des petites filles) et l’apparat propre aux adultes généralement très explicite et évocateur. L’explosion de la «culture porn» aux États-Unis et en Europe, ainsi que sa facilité d’accès, explique en partie la tendance à faire de chaque choses (personnes et objets) un désir charnel, tourné vers toujours plus de consommation.

Le magazine américain Vogue, fondé en 1892 par Arthur Baldwin Turnure, est le magazine de mode le plus connu dans le monde et possède de nombreux homologues dans différents pays. Ce magazine à la base créer à destination de la bourgeoisie new-yorkaise a été qualifié par son plus illustre directeur et avocat : Condé Montrose Naste, en 1909, comme un «indispensable chic». Et pourtant, le cas de ce magazine nous intéresse ici tout particulièrement puisque bon nombre de ces publications ont été décriées pour le caractère choquant de certains shooting photo mettant en scène des jeunes filles de façon provocante. Étant la référence en matière de publication de mode, Vogue possède un public très large et est à l’initiative de courants visuels.

En 1974, Vogue publie une publicité cosmétiques dont les caractéristiques dévoile les prémices de l’hypersexualisation infantile et qui sera même qualifiée comme instigatrice à la pédophilie. On y voit une petite fille au regard très insistant témoignant d’un aplomb étranger à la petite enfance car le modèle est âgé de 5 ans. Ses sourcils sont épilés, ses yeux maquillés et son apparence en générale, très esthétisée. Ce visuel appuie le slogan : «Because innocence is sexier than you think». Difficile ainsi de comprendre le paradoxe entre sexe et innocence. En 2006, Vogue récidive de plus belle avec une publicité pour des glaces mettant en scène deux très jeunes filles de 6 et 7 ans dans une position suggestive qui laisse peu de place au doute. Cette flagrante ambiguïté est renforcée par le placement typographique à proximité du sexe de l’enfant et surtout par l’adjectif «Lickable» qui force finalement le spectateur à se questionner sur ce qu’il à vraiment compris de l’image : s’agit-il vraiment d’une analogie entre une glace et une petite fille ?

En prenant appuis sur les photographies des jeunes Elle Faning et Hailey Clauson, de 13 et 15 ans, on comprend également que ce trouble de la génération est aussi due au fait que les modèles photos sont de plus en plus jeunes afin de transmettre un idéal de beauté physique qui ne correspond pourtant pas à leur âge. Les adolescentes incarnent ici pour les femmes lectrices de Vogue un modèle quasi anachronique d’apparence, (pour la photo de Hailey Clauson, le magazine Urban Outfitters à été traîner en justice par les parents de l’adolescente en raison de sa position et ce qu’elle laisse entrevoir sur la photographie).

Cependant en 2011, le shooting photo de la petite Thylane Lena-Rose Blondeau, fille d’un célèbre couple (footballer et journaliste) pour la série «Cadeaux» de Vogue avant Noël, viens à nouveaux repousser les limites de l’instrumentalisation infantile. On l’observe dans des pauses suggestives, maquillée, coiffée et habillée comme une véritable top modèle adulte. Ce shooting arrive à l’heure où le phénomène des «mini lolitas» explose, médiatiquement, les enfants deviennent ambitieux et de véritables star, dont l’image dépend encore légalement de leur parents, ce qui donne lieu à un nouveau type de confusion générationnelle. D’après la pédopsychiatre et psychanalyste Christiane Olivier «certaines mères, instrumentalisent leur fillette innocente sur lesquelles elles projettent leurs rêves sexuels et leurs espoirs déçus de célébrité, ou tout simplement de jeunesse».

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