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Analyse de la scène d'ouverture d'Oedipe Roi (sur le personnage d'Oedipe)

Commentaire de texte : Analyse de la scène d'ouverture d'Oedipe Roi (sur le personnage d'Oedipe). Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  8 Décembre 2020  •  Commentaire de texte  •  749 Mots (3 Pages)  •  430 Vues

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Intro :

Oedipe-Roi est une tragédie du dramaturge Sophocle écrite aux alentours de l’an 430 avant Jésus-Christ. Le V ème siècle avant Jésus-Christ consacre la démocratie athénienne et le prestige de la civilisation grecque. Cette pièce, décrite par Aristote comme « modèle de la perfection de la tragédie », est entrée dans la postérité notamment avec l’inspiration qu’elle a prodigué à Sigmund Freud. En outre, la pièce aborde les thèmes, chers a Sophocle, de la famille, de la morale et du rapport de l’Homme à la religion.

Nous nous concentrerons aujourd’hui sur le rôle du prologue de la pièce et comment, tout en restant classique dans sa forme, ce segment du texte dépeint Oedipe en un souverain paradoxal, puis donne le la par rapport aux enjeux de la pièce, et notamment l’accomplissement tragique du destin d’Oedipe.

Transition :

Dans cette deuxième partie, nous nous pencherons sur l’analyse du Oedipe souverain paradoxal, père de la Cité de Thèbes, et sur son rapport à la divinité.

Le prologue d’Oedipe Roi présente notre héros éponyme en souverain au passé glorieux, sauveur de Thèbes et vainqueur du Sphinx. Il est appelé par le Grand Prêtre, porte parole du peuple, pour réitérer ses prouesses du passé (« sois le même Oedipe qu’autre fois », l.47) et aider une nouvelle fois la ville et ses habitants. Dès lors, Oedipe se présente littéralement comme le père de la cité, comme Zeus incarne la figure du père dans la mythologie grecque. Apostrophant ses « enfants » à plusieurs reprises (l. 1, 6, 52), Oedipe file la métaphore paternelle au fur et à mesure que le Grand Prêtre l’implore de sauver la cité et ses habitants (« nous t’appelons aujourd’hui notre sauveur » (l.43). Autre marque de la symbolique paternaliste, il fait part de son empathie : « je serais sans coeur si votre attitude suppliante ne m’emplissait pas de pitié ! » (l.12), puis, à la manière d’un patriarche assumant pleinement son rôle, il porte le fardeau de la souffrance de son peuple, assurant que « nul n’en souffre plus que moi » (l.55), ou encore « la souffrance de chacun d’entre vous devient la mienne » (l.57), formule que l’on pourrait presque qualifier d’auto-victimisante. Le paroxysme du pathos est ensuite atteint avec une formule sans équivoque : « mon coeur saigne » (l.57). Si Oedipe s’auto-proclame père de Thèbes, le Grand Prêtre, protagoniste secondaire en ce début de pièce, cultive également cette image auprès du lectorat, en présentant le peuple comme quasiment dépendant d’Oedipe, comme un enfant peut être dépendant de ses parents. : « trouve nous un remède » (l.38).

En dépit de ce qu’affirme le Grand Prêtre (« nous ne te mettons pas au rang des dieux » l.27/28), Oedipe est à de multiples reprises comparé à une divinité, en plus de la figure paternaliste que nous avons développé plus haut. L’image symbolique de la prière en atteste (« nous sommes à genoux » (l.14), « le reste du peuple également couronné est à genoux » (l.18), « nous voici à genoux à t’implorer » (l.37)), tout comme les différentes formules hyperboliques qu’utilise le porte parole du peuple pour interpeler Oedipe : « Ô Oedipe le

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