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Scène 19, Incendies Wajdi Mouawad

Mémoire : Scène 19, Incendies Wajdi Mouawad. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2019  •  Mémoire  •  595 Mots (3 Pages)  •  637 Vues

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1) Début sur le ton de l’accusation.

a) N témoigne des horreurs qu’elle a subies en s’adressant directement à l’accusé. Ton du réquisitoire

-Impératif « rappelez-vous » + q° rhq « Vous vous souvenez maintenant ? » → N interpelle directement son agresseur.

-N fait face à son bourreau : elle s’adresse directement à lui à la 2e p du pluriel, récurrente et insistante : « vous savez les vérités de votre colère… lorsque vous m’avez suspendue… l’urine sur mon corps, la vôtre… et votre sexe dans mon sexe… vous avez voulu… »

b) Témoignage poignant, terrifiant : voc réaliste + répétitions martèlent des réalités sordides, font état des tortures subies sans détour.

-Les répétitions soulignent la fréquence des tortures et des viols.

Violences physiques rapportées…

c) …mais aussi morales.

-« Vous disiez la pute 45, la pute 63 » : cela souligne la déconsidération, la déshumanisation des victimes ; les numéros élevés (renvoyant au n° des cellules) par ailleurs indiquent leur nombre important.

-le « pistolet chargé à blanc… Le coup de pistolet et puis la mort qui participe à la torture »

d) Renversement de situation : N est sûre d’elle, n’est pas déstabilisée, ferme, solide face à son bourreau : « je vous promets » répété 2x + futur de l’indicatif mode du certain : « le temps passera mais vous n’échapperez pas à la justice… ces enfants (…) je vous promets qu’un jour ou l’autre ils viendront se mettre devant vous… et vous serez seul… vous ne saurez plus rien du sentiment de l’existence…».

2) Mais ensuite, au-delà du témoignage personnel, cette tirade s’élargit sur une vision tragique + générale.

-Cela se manifeste dans l’énonciation : le « vous » accusateur qui s’adressait au bourreau bien dissocié de la 1ère p qui renvoyait au témoignage personnel, « Mon nom… votre colère sur moi… je vous promets », sont réunis dans la 1ère p du pluriel : « Nous venons tous deux de la même terre… nous n’aimions pas la guerre ni la violence, nous avons fait la guerre et avons été violents » A partir de là, N. s’englobe, elle et son bourreau, dans le même propos.

-Cette regroupement est aussi souligné par le // et la répétition de l’adj « même » : « nous venons de la même terre, de la même langue, de la même histoire ».

-Le propos devient même troublant, paradoxal lorsque N déclare : « je suis, moi, responsable de vous… ». → fait preuve d’une distanciation étonnante. En effet, elle semble dédouaner* son bourreau d’une part de culpabilité, lui trouver des excuses, ce qui peut surprendre le (lecteur), spectateur. Le témoignage individuel est à ce moment-là dépassé par un constat tragique qui les présente « tous les 2 », victime et bourreau, comme victimes d’une même force qui les dépasse : l’engrenage infernal de la guerre, de la violence, de la colère.

-Cette impression d’une situation tragique qui les enferme communément dans le même cercle vicieux, la même boucle, est également imagée par la figure du chiasme

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