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Incendie - Wajdi Mouawad

Commentaire de texte : Incendie - Wajdi Mouawad. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Avril 2017  •  Commentaire de texte  •  506 Mots (3 Pages)  •  7 017 Vues

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Séquence II Lecture Analytique 5

Wajdi Mouawad, Incendies, acte 1 scène 9

« Les pelouses de banlieues »

Wajdi Mouawad, homme de théâtre d'origine franco-québécoise, écrit une tétralogie, Le Sang des Promesses, de 1999 à 2008. Incendie en est le 2ème pan. Scène I9 traumatisante, incendie d'un bus et souvenirs d'enfance. Auteur relie la guerre au destin d'un personnage énigmatique, Nawal Marwan, qui exigent de ses deux enfants de retrouver leurs origines. Cet odieux massacre de civils déclenche la quête de Jeanne, fille de l’héroïne. Comment le redoublement du récit permet-il d'atteindre l'irreprésentable ? En quoi l'intensité dramatique donne-t'elle tout son ressentiment à la catastrophe pour se transformer en témoignage sans appel ?

        I Scène marquée par une force dramatique

Scène haletante : retardement du récit d'HL interrompu par les bruits de marteaux piqueurs, didascalies, et appels de Sawda. Retard accentué par l'opposition de Jeanne et Simon

Opposition : Jeanne exige le récit → 3 répliques de plus en plus pressantes. Simon entrave ce récit → interrogations et impératifs qui cherchent à retenir sa sœur. 2 attitudes opposées → désir de savoir et pétrification à l'idée de la séparation (chiasmes + anaphores)

Caractère elliptique d'HL : créer un effet d'attente. Théâtre dans le théâtre par le discours indirecte et verbe déclaratif (l.12). Effet captivant par de nombreuses répétitions.

        II Force évocatrice du récit de Nawal

Récit de rescapé : urgence de la parole → apostrophes, discours direct qui fait revivre la scène. Traumatisme d'avoir échappé au massacre

Scène obsédante : description vivante. Bruits des marteaux-piqueurs + bruits des mitraillettes, image visuelle du sang et de l'essence. Plan général du bus puis rapproché sur la mère qui tient son enfant → détails « peau fondue » (l.44). Condensation de l'horreur.

        III témoignage sans appels qui transforme de constat en dénonciation

Référence à 2 éléments de la Bible : Mater Dolorosa inversé, massacre des innocents (dans ce cas la, les victimes sont « vieux, enfants, femmes »)

Force prophétique : provoque de l'émotion avec mise en abyme du destin de Nawal (l.35) évoquant toute sa quête.

Appels à Sawda et aux spectateurs comme si raconter cette horreur la libérait.

Universalisation : -Des bourreaux, « hommes » « ils » « soldats » auxquels Nawal peut être associé  « je suis comme vous » (l.34) sans que l'on sache qui est qui (pour la justice ? Adversaire ?) -Des victimes, énumération « les vieux, les enfants, les femmes, tout ! » (l.39-40) → horreur de l'anonymat dénoncé

Ce double récit d'un événement tragique dépassant l'insoutenable prend sa dimension allégorique par les effets quasi-cinématographiques qui lui permettent d'évoquer l'inhumain par la force synthétique de l'image, apparition de l'horreur dans le quotidien. Cette allégorie justifie le jugement de Mélanie Traversier, critique : Wajdi Mouawad ne se veut pas documentariste mais se veut un passeur d'émotions et de questions que soulèvent les enjeux contemporains.

Allégorie: figure de style qui permet de mieux comprendre une idée grâce à une histoire, une métaphore ou une image.

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