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La peste, Camus

Compte rendu : La peste, Camus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Février 2023  •  Compte rendu  •  965 Mots (4 Pages)  •  355 Vues

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Rédaction du commentaire – « Gnathon »

Au XVIIème siècle, à travers « Les Caractères » parus entre 1688 et 1696, Jean de La Bruyère veut faire réfléchir sur le comportement des hommes, de la société de son époque. Dans le livre 11 intitulé « De l’Homme », l’auteur soulève les attitudes excessives de quelques personnages, rappelant ainsi les vices et les défauts des hommes afin qu’ils les corrigent. À travers le portrait de « Gnathon », La Bruyère nous présente un homme égoïste, dégoutant et ridicule. Nous nous demanderons comment l’auteur propose le blâme d’un type humain grâce à un portrait vif. Aussi, nous montrerons en quoi nous avons affaire au portrait d’un malappris.

        

Dans ce texte, l’auteur se livre à une violente critique de Gnathon. Il s’agit d’abord pour La Bruyère de montrer que son personnage est un être égoïste, et ceux dès la première ligne : « Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensembles sont à son égard comme s’ils n’étaient point ». L’égoïsme est ici mis en valeur par la négation « ne…que » et par opposition aux autres personnages, Gnathon nie l’existence des autres à son profit : "ne connaît de maux que les siens" ligne 18. Tous les personnages du texte sont désignés de façon impersonnelle comme en témoignent les mots « tous » l.5, « plusieurs » l.14, « genre humain » l.20, « les conviés », « toute la compagnie » l.6, tandis que la répétition anaphorique du pronom « il » donne la sensation que Gnathon accapare tout l’espace. Il n’a d’empathie pour personne comme le suggèrent les accumulations de négation restrictive : « ne se contraint pour personne » l.18, « ne pleure point la mort des autres » l.19, « n’appréhende que la sienne » l.19, en outre Gnathon réduit le monde qui l’entourent à lui-même ce qui le rend égocentrique. De même, cet homme monopolise tout sans scrupule au détriment des autres comme l’indique l’omniprésence de pronoms et déterminants possessifs : « son usage » l.16, « son service » l.17, « la sienne » l.19, « son propre » l.4 ; et est également avide de nourriture, ne s’inquiétant pas de savoir s’il y en aura pour tout le monde : “il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maître du plat, et fait son propre de chaque service” l. 3-4.

En outre, la situation du texte est celle du repas mondain avec des invités, un moment de convivialité distinguée entre les élites de la société bourgeoise. Or, Gnathon est présenté comme un glouton répugnant au comportement bestial. La répétition du verbe manger ainsi que la forte présence du champ lexical de la nourriture et du repas (« repas » l.3, « mets » l.4, « plats » l.3, « service » l.4, « viandes » l.6, « appétit » l.8, « jus » l.8 …) confirme que se nourrir est la principale occupation de Gnathon. De plus, il est décrit tel un être sans gêne, comme le montre l’auteur avec différents exemples de la ligne 3 à 11 : « il ne s’attache à aucun des mets […] il écure ses dents, et continue à manger. ». Ceci est une accumulation d’actions rapides et désordonnées séparées par des points-virgules qui donne aussi plus de force à ses images claires et parlantes. Par ailleurs, plusieurs éléments rapprochent Gnathon d’un animal tel que sa gestuelle : « mal propretés dégoutantes » l.7, « il mange haut et avec grand bruit » l.10, « il roule les yeux en mangeant » l.10, « on le suit à la trace » l.10 ; la comparaison « la table est pour lui un râtelier » à la ligne 11 et la gradation des verbes « remanie, démembre, déchire » à la ligne 6 nous montre clairement l’animalisation du personnage. Une homophonie est également présente à la ligne 8 : « lui dégoutent du menton », c’est un jeu de mot de la part de La Bruyère entre les verbes dégoutter et dégouter, ce qui termine le processus d’animalisation du glouton répugnant. Enfin, l’auteur nous donne son avis personnel à la ligne 7, « Il ne leur épargne aucun de ces malpropretés dégoutantes », ce repas non civilisé nous conduit nous lecteur à rejeter Gnathon tel celui-ci.

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