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Quels sont les principaux facteurs de structuration et de hiérarchisation de l'espace social ?

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Par   •  28 Septembre 2021  •  Dissertation  •  3 808 Mots (16 Pages)  •  3 940 Vues

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QUELS SONT LES PRINCIPAUX FACTEURS DE

 STRUCTURATION ET  DE HIERARCHISATION DE L'ESPACE SOCIAL ?

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      Les sociétés modernes sont caractérisées par des inégalités d'accès aux différentes ressources socialement valorisées. Ces inégalités sont d'autant plus importantes que l'espace social a connu de profondes mutations notamment dans le monde du travail depuis un demi-siècle. Quels sont les principaux facteurs de structuration et de hiérarchisation de l'espace social ? Le terme d'espace social est utilisé pour mettre en évidence à la fois les proximités et les distances qui existent entre les individus dans la société. La structuration et la hiérarchisation de l'espace social renvoie à l'idée d'une stratification qui classe la population en différents groupes sociaux et leur attribue une certaine position sociale. Il s'agira de s'intéresser dans un premier temps aux facteurs socioéconomiques qui structurent et hiérarchisent l'espace social avant de considérer que des facteurs sociodémographiques et culturels déterminent également cette stratification sociale.

        Des facteurs socio-économiques permettent de structurer et de hiérarchiser l'espace social.

       Les représentations traditionnelles de la stratification sociale ont eu tendance à structurer la société à partir d'une échelle hiérarchisée a l'aide de critères essentiellement économiques comme notamment le niveau de revenu et le patrimoine. Pour comprendre comment la société française est structurée, il faut d'abord s'intéresser à la nomenclature établie par l'INSEE en 1952 qui classe la population totale et la population active principalement, en un nombre restreint de groupes et de catégories. On parlera du code des CSP, remplacé par celui des professions et catégories socio-professionnelles en 1982. Cette classification apparaît comme un moyen de structurer la population puisqu'elle établit 8 groupes dont 6 groupes d'actifs et met en évidence une certaine hiérarchie sociale entre les groupes salariés. Parmi les salariés on retrouve les cadres et professions intellectuelles supérieures, les professions intermédiaires, les employés ainsi que les ouvriers. Le caractère économique de cette classification est à relier au niveau de revenu, ainsi qu'au niveau de diplôme qui s'y rattache. En effet, on peut clairement établir une hiérarchie de revenu entre les PCS salariées. Le document 1 nous permet de constater que plus on descend dans la hiérarchie sociale salariée et plus le niveau de revenu diminue. En 2016, le revenu annuel moyen d'un CPIS était de 45 000 euros alors que celui d'un ouvrier était en moyenne de 18 500 euros seulement. On constate aussi que les employés ont un niveau de vie très proche de celui des ouvriers. Nous pouvons donc considérer que des CPIS aux ouvriers, on descend dans la hiérarchie sociale salariée.

     Par ailleurs, on remarque aussi qu'une certaine distinction apparaît entre les salariés et les indépendants. Les indépendants ont un niveau de revenu proche de celui des professions intermédiaires cependant ils détiennent un patrimoine beaucoup plus important. En 2018, sur 100 agriculteurs exploitants, 86 détenaient un patrimoine immobilier; alors que sur 100 professions intermédiaires, ils n'étaient que 60 a en détenir un. L'espace social est donc aussi caractérisé par la détention d'un patrimoine ici expliquée par l'activité professionnelle, mais ce patrimoine est surtout corrélé au niveau de revenu.  Les inégalités de détention d'un patrimoine sont mises en évidence dans la courbe de Lorenz qui montre qu'une faible proportion de la population détient une grande proportion du patrimoine. On remarque que plus on descend dans la hiérarchie salariée et moins le taux de détention d'un patrimoine immobilier est élevé.  Sur 100 CPIS en 2018, 70 détenaient un patrimoine immobilier contre seulement 40% des employés. De plus il y a un un phénomène cumulatif entre le niveau de revenu, l'épargne et le patrimoine. Plus notre niveau de revenu est élevé, plus nous serons en mesure d'épargner et donc d'acquérir un certain patrimoine qui sera lui même, fortement pourvoyeur d'un certain revenu.

     Le revenu disponible entraîne des conditions de vie inégales entre les PCS. Si nous nous intéressons à la hiérarchie salariée, nous pouvons remarquer que le niveau de revenu va aussi déterminer la plus ou moins grande capacité d'un individu à accéder à certains loisirs. En effet, plus on descend dans cette hiérarchie salariée et moins les individus partent en vacances. En 2014, sur 100 professions intermédiaires, 75 sont parties en vacances, ce ne sont que 45 ouvriers. De plus, le niveau de revenu impacte la pratique de certaines activités culturelles. De la même manière, plus on descend dans la hiérarchie sociale salariée et moins on visite de musée. Sur 100 CPIS, 74 ont visité au moins une fois une exposition temporaire ou un musée entre juin 2017 et juin 2018. Ce ne sont que 21 % des ouvriers pour la même période. Par ailleurs, le niveau de revenu va également déterminer le lieu de résidence des individus. Dans la mesure où la qualité des infrastructures et des services publiques est un critère important pour les ménages, plus le niveau de revenu sera élevé et plus les individus seront en mesure de choisir un lieu de résidence regroupant la meilleure qualité d’infrastructures publiques. Le lieu de résidence est donc le reflet de la position sociale des individus ce qui peut entraîner leur stigmatisation.

     Ces inégalités de niveau de vie s'expliquent par des différences de diplômes. Il est vrai que le niveau de diplôme est un critère majeur de détermination de la PCS d'appartenance. On retiendra que plus on descend dans la hiérarchie sociale salariée et plus le niveau de diplôme diminue. Il en suit donc ces inégalités de revenus accompagnées d'un taux de chômage plus ou moins important selon le niveau de diplôme et donc selon la PCS d'appartenance. Le document 3 met justement en évidence un certain lien de causalité entre le niveau de diplôme et le taux de chômage. Plus le niveau de diplôme est élevé et moins les individus seront touchés par le chômage; de la même manière, plus on monte dans la hiérarchie sociale salariée et moins les individus sont impactés par le chômage. En 2018, sur 100 individus, quelque soit leur niveau de diplôme ou leur PCS d'appartenance, 9 sont en situation de chômage. Le document 3 nous permet de constater que le taux de chômage des employés et ouvriers et des personnes peu ou pas diplômés est supérieur à la moyenne. Sur 100 ouvriers en 2018, 12.5 sont en situation de chômage. Dans le même ordre d'idée, sur 100 personnes non diplômées, 16 sont au chômage en 2018. Bien que le document 3 mette en évidence le fait que le taux de chômage des peu ou pas diplômés a eu tendance à diminuer entre 2017 et 2018 alors que celui des diplômés du supérieur a plutôt eu tendance à légèrement augmenter, les inégalités restent très marquées entre les différentes PCS.

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