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Quels sont les déterminants du chômage structurel ?

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Par   •  8 Février 2019  •  Dissertation  •  2 807 Mots (12 Pages)  •  871 Vues

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Le Chômage frictionnel

Introduction

        La montée du chômage de ces 30 dernières années dans les pays occidentaux et la persistance d’un chômage de masse en France (10% en 2015 (OCDE)) sont la manifestation la plus tangible d’un dérèglement du marché du travail. En Janvier 2016, François Hollande présentait un plan pour inverser la courbe du chômage. Il s’agit de mettre l’accent sur l’apprentissage des jeunes, sur la formation des chômeurs et sur des aides à l’embauche pour les dirigeants de PME.

      Dans la théorie néoclassique, le chômage est un déséquilibre sur le marché du travail entre l’offre et la demande de travail. L’offre de travail étant la demande d’emploi de la part des ménages tandis que la demande de travail est l’offre d’emploi des entreprises. Ainsi, si l’offre de travail est supérieure à la demande de travail, nous sommes dans une situation de chômage. Pour définir le chômage, il existe deux définitions une au sens de Pôle emploi et une au sens du BIT (Bureau international du travail) sachant que les pays de réfèrent aux critères établis par le BIT  pour définir une personne au chômage. Pour pôle emploi, un chômeur est une personne sans travail, à la recherche active d’un emploi, disponible dans les quinze jours et inscrit à pôle emploi. Dans la définition du BIT, nous avons les mêmes critères cités précédemment excepté d’être obligatoirement inscrit à pôle emploi pour être considéré comme Chômeur.                               Dans la théorie économique, nous trouvons deux grands courants expliquant le chômage. D’un côté la théorie classique, où le chômage est volontaire car les individus ne veulent pas travailler en dessous d’un certain salaire (théorie du Job Search Stigler 1962) et de l’autre la théorie Keynésienne, où le chômage est involontaire. Le chômage Keynésien s’expliquant par un ralentissement de l’activité économique car c’est la demande de biens qui détermine le niveau d’emploi dans l’économie.

     Pour l’économiste de l’emploi, il existe toujours un niveau de chômage naturel quel que soit le contexte économique. Si nous prenons comme exemple le chômage frictionnel (Chômage d’appariement)  qui correspond aux ajustements incessants entre l’offre et la demande de travail. Un nombre important de personnes rentrent et sortent du marché du travail. La mise en relation entre les chômeurs et les emplois vacants, processus que l’on appelle appariement  demande un certain temps et surtout dépend des coûts d’information et de mobilité. De ce fait, on en déduit qu’un certain volume de chômage frictionnel est inévitable.

   De ce fait, on peut s’interroger sur  quels sont les déterminants du chômage structurel ? Sachant qu’il englobe le chômage frictionnel.

     Nous analyserons dans un premier temps la détermination du niveau d’emploi offert par les entreprises I) Puis, dans un second temps le rôle du processus d’appariement entre chômeurs et emplois dans l’analyse du chômage d’équilibre II)

  1. Détermination du niveau d’emploi offert par les entreprises

  1. Rigidité des salaires réels

Dans la théorie néoclassique, la demande de travail est une fonction décroissante des salaires réels. Autrement dit une hausse des salaires réels entraine une baisse du niveau d’emploi de la part des entreprises. En effet, le salaire est considéré comme le prix du travail et si ce prix augmente, le coût du travail des entreprises augmente mécaniquement ce qui aura pour conséquence une baisse de la demande de travail. Si cette situation continue, ce chômage « classique » peut constituer un chômage d’équilibre de long terme. A partir des années 80 les nouvelles théories du marché du travail montrent qu’un  niveau élevé de salaire réel par rapport à son niveau d’équilibre résulte à la fois d’un salaire minimum élevé et de négociations salariales (Cahuc 1991). Mais d’autres mécanismes peuvent jouer sur la fixation d’un salaire réel au-dessus de son niveau d’équilibre « Walrassien » qui égalise l’offre et la demande de travail. Dans les travaux de Lindbeck et Snower 1988 (Théorie insiders et Outsiders), les personnes en emploi profitent d’une rente (Salaire réel au-dessus du niveau d’équilibre walrassien) du fait de l’existence de coût d’embauche et de licenciement. Tandis que dans la théorie du salaire d’efficience, ce sont les entreprises qui ont une information imparfaite sur la qualité ou le comportement des travailleurs, elles ont tout intérêt de fixer un salaire au-dessus du salaire d’équilibre afin d’attirer les travailleurs de qualité et de les incité à augmenter leur productivité une fois embauchés, et de réduire par la même occasion les coûts de rotation (Turn over) Au début des années 90, Layard et al propose un cadre théorique où le salaire réel résulte à la fois du comportement des travailleurs(à travers leur syndicat) qui fixent leur salaire nominal pour atteindre le salaire réel souhaité, mais aussi du comportement des entreprises sur le marché des biens et services qui fixent leur prix pour atteindre le salaire réel compatible avec leur taux de marge souhaité. C’est le modèle WS/PS ( wedge setting/price setting). Dans ce modèle, le chômage d’équilibre est le niveau de chômage qui rend compatibles le niveau de salaire réel souhaité par les salariés et celui souhaité par les entreprises.

De toutes ces théories, on peut constater que le salaire réel d’équilibre de même que le chômage d’équilibre dépend du pouvoir de négociation des salariés. Ainsi, le salaire réel d’équilibre (et le chômage d’équilibre) sera d’autant plus élevé que le pouvoir de négociation des salariés au niveau individuel que collectif est important. Par ailleurs, les institutions ne sont pas en reste dans la responsabilité d’un salaire réel d’équilibre et d’un chômage d’équilibre élevé. En effet si l’indemnisation  chômage est trop généreuse, les chômeurs peuvent être exigeants en termes de salaires. (théorie du job Seach (62))

Si les salaires réels jouent un rôle sur le chômage d’équilibre, d’autres déterminants peuvent l’expliquer tels que les facteurs qui affectent durablement les coûts des entreprises autrement dit leur rentabilité.

  1. Facteurs affectant négativement la rentabilité des entreprises

Il n’est pas rare d’entendre que le coût du travail considéré comme trop élevé en France est la principale cause du chômage. Au sein des pays de l’ex-UE à 15, la France n’est pas dans le groupe de pays ayant le coût du travail le plus élevé, elle se situe à la 5ème place pour le niveau des coûts dans les services marchands et à la 4ème dans l’industrie. Entre 2008 et 2012, le coût horaire en France a augmenté de 2,4 % en moyenne par an dans l’industrie et de 2,3 % dans les services marchands, un rythme proche de la moyenne de l’ex-UE à 15 (OCDE).D’autres facteurs tout aussi importants que le coût du travail peuvent affecter la rentabilité des entreprises.

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