Détermination Des Bactéries Indicatrices De La Contamination fécale Et Efficacité De Traitement De L'eau De Boisson En Ville De Butembo Et Ses Environs (R.D.-Congo)

Résumé:

Au total, 80 échantillons d’eau de boisson ont été prélevés puis analysés au laboratoire pour identifier et dénombrer les bactéries indica-trices de la pollution fécale et d’efficacité de traitement de l’eau de boisson en ville de Bu-tembo et ses environs (R.D.-Congo). Il a été constaté que la qualité de l’eau de boisson est médiocre et qu’elle est à la base des épidémies des maladies hydriques. Toutefois, malgré la vétusté de ses réseaux d’adduction, l’eau de la REGIDESO s’est révélée être parmi les meilleures grâce à son système de traitement permanent tandis que l’eau des sources aménagées et l’eau brute présentent plus de pollution que l’eau courante ou traitée. Le degré de pollution de l’eau de boisson ne dépendrait pas de l’altitude, de la localisation par rapport au centre-ville mais plutôt du type de fournisseurs. Globalement, une relation de dépendance existerait entre le degré de conditions hygiéniques et les nombres des bactéries indicatrices. Enfin, les nombres de coliformes totaux et de thermo-tolérants sont en relation de dépendance avec les nombres d’entérocoques, mais ni avec les nombres des bactéries revivifiables à 22 et 37°C et ni avec les bactéries anaérobies sulfito-réductrices.

Mots-clés : bio-indicateurs, eau de boisson, germes revivifiables à 22°C et à 37°C (BHAA), coliformes totaux, coliformes ther-mo-tolérants (fécaux), Escherichia coli, enté-rocoques, bactéries anaérobies sulfito-réductrices, fermentation multitube (FTM), filtration membranaire (FM).

Abstract

The quality of the drinking-water is nowadays more and more deplorable because of the pollution which reaches almost all the ground waters especially in urban sub-Saharan zones. This situation is responsible of hydric disease increase. Our study consisted of the determination of the fecal pollution in the city of Butembo (in the DR Congo) and its neighborhood and to estimate the degree of efficiency of water treatment. This city is characterized by a fast population growth and REGIDESO, the official drinking-water com-pany supplies only 16 % of water require-ments of its 657397 inhabitants. Indeed, the solid wastes and human and animal excre-ments are there badly managed so the pollu-tion is multi-form, moved forward and badly controlled in this city and the amounts of bio-indicators are very high.

The results appear globally in the fol-lowing way: For a total of 80 analyzed water sources, waters supplied that seem better are REGIDESO, the water networks of Kanindo /Lukanga, Kiharo /Lukanga, MGL, N°4 and 5 Julienne Sister taps at Vutahira. Other net-works as ACEKA, ACEKAVU, St Séraphin Kibweli, look with less average quality water. On this list, it is necessary to add the mineral water marketed by Kal-Mango, Okapi Safi and Rwenzori. In brief, drinking water in the city of Butembo is not generally potable and responsible of hydric disease episodes ob-served.

Finally, significant relations were ob-served between all the indicator bacteria numbers and the location of water sources, and with their municipality or administrative entity as well as with their height. Besides, origin of analyzed water, type of water and group of water suppliers or persons in charge of water sources are determining regarding pollution and efficiency of water treatment (26.41 %). But the distance of water sources with regard to the more polluted supposed city center does not seem very determining as regards the drinking-water quality (11.76 %).

Keywords: bio-indicators, drinking water, revivable germs in 22°C and in 37°C, total coliforms, coliforms thermo-tolerant (fecal), Escherichia coli, enterococci, anaerobic sul-fito-reducing bacteria, fermentation with mul-tiple tubes, filtration on membrane.

I. INTRODUCTION

La qualité de l’eau de boisson est actuellement de plus en plus déplorable à cause de la pollution qui atteint pratiquement toutes les nappes phréatiques surtout en milieu urbain subsaharien. Cette situation est responsable de beaucoup de maladies hydriques. La pollution étant multiforme, avancée et mal contrôlée dans la ville de Butembo, nous présumons que la qualité d’eau y est médiocre. En effet, les déchets solides et des déjections humaines et ani-males y sont très mal gérés. (Montangero et al., 2000 cité par Gestion et valorisation des eaux usées dans les zones d’habitat planifié et leurs périphéries [GEVEU], 2003).

Comme dans d’autres villes africaines, les habitants de cette ville se heurtent à de grandes difficultés en ce qui concerne l’approvisionnement en eau potable. La croissance démographique y est très rapide et la REGIDESO, société officielle de distribution d’eau po-table, ne répond qu’à 16% des besoins en eau de ses 657397 habitants (Paluku, 2007). A la quantité d’eau disponible s’ajoute l’épineux problème de sa qualité ; ce qui explique la forte prévalence des maladies hydriques (Coopération Technique Belge [CTB]. (2009). Consciente des risques sanitaires liés à l’eau de boisson, la majeur partie de la population n’a plus con-fiance à l’eau fournie par cette société et se tourne vers l’eau de sources aménagées ou d’adductions érigées par des associations ou organisations non gouvernementales mais dont la qualité demeure douteuse (Guerquin et al., 2003, cité par Alhou, 2007).

On sait que la potabilité de l’eau a pour premier critère l’absence de danger microbien. Or, il est irréaliste de procéder à la recherche systématique des microorganismes pathogènes dans l’eau de boisson. La recherche des germes pathogènes ne figure donc dans aucune analyse-type systématiquement imposée pour évaluer la qualité de l’eau. Ainsi, au laboratoire de contrôle de la qualité des eaux, c’est la détermination des coliformes qui sont utilisés comme les principaux indicateurs de contamination fécale de la ressource et de l’eau distri-buée. On y adjoint les streptocoques fécaux, plus résistants, et les spores de bactéries anaéro-bies sulfito-réductrices, encore plus résistantes, pour compléter l’information sur la contami-nation fécale et l’efficacité du traitement (Lesne, 1998).

Les coliformes totaux permettent d'évaluer l'efficacité d'une filière de traitement, mais ne sont pas directement corrélés à une pollution fécale. Parmi eux, les coliformes qui peuplent l’intestin peuvent être identifiés par leur tolérance à une température de 44-45°C : ce sont ces coliformes thermo-tolérants dont la présence est une preuve indiscutable d’une contamination par des matières fécales. Dans les eaux brutes, le nombre de coliformes est un

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