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Être humain, être étrange

Dissertation : Être humain, être étrange. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Octobre 2020  •  Dissertation  •  2 819 Mots (12 Pages)  •  1 213 Vues

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Drisket                         Dissertation : Être humain, être étrange ?

Victoire

EC1        

        L’être désigne tout ce qui existe, qu’il soit doué de vie ou non. Une idée, un concept est un être, dès l’instant où il est perçu, aussi bien dans la réalité que dans l’imaginaire. Être c’est donc exister. En ce sens, l’homme est un être. Mais si la définition de l’être humain n’a cessé d’évoluer et de changer au cours du temps, on s’accorde à dire que l’homme est un animal doté de la raison, s’éloignant ainsi des cadres instaurés par la définition propre de l’animal. Les humains parviennent à sortir de ce cadre rigide par le biais même de leur nature. En ce sens, l’homme est un être étrange, car ce dernier possède une singularité permettant de l’élever au rang d’animal hors-norme. Un être étrange est donc un être qui parvient à se différencier de ceux qui lui sont identiques. L’étrangeté implique donc une comparaison, un rapport entre l’être en question et les autres définis comme la norme. Ainsi, juger l’étrangeté des êtres humains, revient à étudier le lien qu’ils entretiennent avec autrui, avec ses semblables, avec le monde qui l’entoure dont il fait parti. Le problème réside donc dans l’ambiguïté de la définition de l’étrange, qui ne permet pas de définir si l’homme l’est ou non, car si ce dernier semble l’être par nature face aux autres animaux, rien ne permet d’affirmer qu’il l’est étrange aussi envers ses semblables, ou envers lui même. Ainsi,  envers qui ou quoi, l’homme peut-il être considéré comme étrange ?

Si les êtres humains ne semblent pas s’inscrire dans la définition même de l’animal, apparaissant ainsi étrange par rapport aux autres animaux, cette étrangeté ne peut s’appliquer lorsque ce dernier est face à ses semblables avec lesquels, il partage des structures communes et universelles. Enfin, l’étrangeté de l’homme, qui lui est propre, fonde son humanité. Elle fait partie des caractéristiques humaines.

        Rappelons tout d’abord que l’homme possède des caractéristiques physiques communes à tous les animaux de sa classe. Il est doté d’une pilosité, d’une colonne vertébrale, les femelles possèdent des mamelles….  Ainsi, par ses caractéristiques physiques l’homme ne saurait se distinguer des autres mammifères. Il fait donc parti du monde animalier, mais ne peut être considéré égal à ces derniers. En effet, l’homme ne peut être défini uniquement par ses traits physiques ou physiologiques, car sa nature même d’être humain va au-delà de la simple définition du mammifère. En effet, l’humain est un animal doué de raison grâce à laquelle il se différencie des autres animaux. Il possède une capacité à rationaliser, une faculté énoncée notamment chez Aristote, qualifiant alors l’homme de« animal raisonnable ». Il précise son idée en déclarant que l’homme possède le langage, un mot choisi consciencieusement par Aristote dans son ouvrage Les Politiques, car le langage est un mot de racine grec « logos »  qui désigne la parole raisonnée, ou l’argumentation rationnelle. Quand Aristote emploi le terme langage, il désigne donc cette capacité à raisonner présente exclusivement chez l’homme, qui permet à ce dernier de discerner le vrai du faux, le bon du mal, « le juste, de l’injuste ». L’homme est donc le seul animal à posséder une voix qui lui sert de moyen de communication avec ses semblables mais qui lui offre également la possibilité d’exprimer un raisonnement rationnel qui ne se réduit pas à la seule expression de son ressentie physique, ce qui est le cas chez les animaux. En effet, ces derniers possèdent de façon évidente une voix mais qui n’a qu’un but purement animal, celui de la survie. En ce sens l’homme, qui semble identique aux autres animaux,  ne peut être défini comme ces derniers, car la pure définition de l’animal ne saurait le caractériser entièrement.

        Cette faculté de raisonner purement humaine n’est pas la seule caractéristique de l’homme qui le distingue des autres animaux. En effet, même si l’être humain semble se rapprocher des animaux par la présence de pulsions chez lui pouvant le pousser à réaliser des désirs interdits par la loi morale, à achever des actes guidés par son instinct animal, des actes sauvages et inhumains ; ces pulsions suivent en réalité un chemin, un modèle unique à l’homme. Ce modèle est détaillé par Sigmund Freud dans Le moi et le ça, dans lequel il explique que ces besoins pulsionnels ne sont pas simplement assouvis comme ils le sont chez les animaux ordinaires, mais se retrouvent refoulés au plus profond de notre inconscient, dans le « ça ». Freud définit alors le « ça » comme le réceptacle de nos pulsions qui ne peuvent être évitées que par un système de sublimation, un système encore une fois possible uniquement chez les hommes. La sublimation a pour but de rediriger les pulsions mauvaises par le biais d’activité tel que l’art. Dans la topique de la vie psychique de Freud, nous retrouvons également la présence du « moi », partie la plus consciente de l’homme et pour finir le « surmoi », considéré comme l’intériorisation des interdits dressés par la société et des interdits parentaux qui contiennent toute la culpabilité des hommes. Un conflit s’établit alors entre le « surmoi » et le « moi », donnant lieu à des punitions morales que l’homme s’inflige inconsciemment. Cette bataille, à la fois consciente et inconsciente, à laquelle les hommes se livrent est propre à l’humain, propre à son étrangeté. En effet, le modèle des animaux ne possède qu’un chemin possible, celui de l’assouvissement des pulsions.

        Les hommes peuvent ainsi être considérés comme des êtres étranges par rapport aux êtres animaliers, en raison de la présence de capacités et de facultés chez eux, qu’ils sont les seuls à posséder au sein du monde animal. Il se différencie ainsi des autres animaux. Cependant, l’étrangeté de l’être humain change en fonction du référentiel, des comparés choisis. En effet, l’étrangeté de l’homme ne peut pas être uniquement évaluée à l’aide du rapport entre lui et les animaux. Il est nécessaire de prendre en compte le rapport et les échanges qu’il entretient avec ses semblables, car l’homme comme le précise Aristote dans Les Politiques , est un « animal politique », qui ne peut vivre seul. Ce dernier échange nécessairement avec ceux qui lui sont identiques et vit naturellement en communauté. En effet, l’aspect social de l’homme ne peut être une dénaturation, mais la simple continuité de l’expression de son caractère naturel, car la nature a doué l’homme du langage qui lui même est le fondement d’une société. L’homme devient ainsi meilleure et humain lorsqu’il vit entouré de ses semblables au sein d’une cité régie par des lois, des croyances, des traditions...

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