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Typologie ancienne et moderne des régimes politiques

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Par   •  8 Novembre 2018  •  Dissertation  •  1 491 Mots (6 Pages)  •  1 392 Vues

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Séance 7 : Typologie ancienne et moderne des régimes politiques

« Puisque constitution et gouvernement signifient la même chose, et qu'un gouvernement c'est ce qui est souverain dans les cités, il est nécessaire que soit souverain soit un seul individu, soit un petit nombre, soit un grand nombre de gens. Quand cet individu, ce petit ou ce grand nombre gouvernent en vue de l'avantage commun, nécessairement ces constitutions sont droites, mais quand c'est en vue de l'avantage propre de cet individu, de ce petit ou de ce grand nombre, ce sont des déviations. Car ou bien il ne faut pas appeler citoyens ceux qui participent à la vie de la cité, ou bien il faut qu'ils en partagent les avantages ».

La vision d’Aristote repose sur six types de régimes. Trois régimes ont trait à l'intérêt commun (monarchie, aristocratie, république ou gouvernement constitutionnel) et les trois autres (tyrannie, oligarchie, démocratie) sont des dégénérescences.

La pensée politique émerge à partir de Platon et Aristote. Pour classifier les Etats, ces auteurs ont recherché le gouvernant au sens large, ou celui qui est titulaire du pouvoir de légiférer. Certaines formes de gouvernement sont devenues archaïques au fil du temps à l’instar de la « timocratie » (gouvernement de ceux qui recherchent les honneurs). Pour Platon, il s’agit de rechercher un critère qualitatif permettant de retracer chaque forme de gouvernement associée à certains caractères que l’on retrouve dans les Constitutions. A partir de là, une forme de hiérarchisation naît.

Par exemple, chez Platon (La République, livre VIII), cette hiérarchie se manifesta par un classement des différents régimes. L’aristocratie tout d’abord des « rois-philosophes » est associée à la sagesse. Ensuite, la timocratie est liée à la recherche des honneurs. L’oligarchie est le gouvernement de ceux qui sont avides de richesse. En outre, la démocratie a pour substrat la volonté du peuple et un souci d’égalité entre les individus. Enfin, la tyrannie repose sur les passions.

Une évolution est à noter. En effet, les théoriciens modernes de l’Etat (Bodin, Hobbes, Montesquieu) se sont aussi penchés sur ces critères dit qualitatifs. Par exemple Hobbes dans le Léviathan souligne que « la différence qui existe entre les Républiques repose sur celle qui se trouve entre leurs souverains... ». Mais ces intellectuels parviennent à rationnaliser la typologie.

C’est le cas de Montesquieu qui veut s’appuyer sur les lois ou les Constitutions pour déterminer ce qui fait agir chaque gouvernement. Ainsi, une nouvelle forme de hiérarchisation apparaît sous la plume de Montesquieu : la République pour principe la vertu, la Monarchie est basée sur l’honneur, et enfin le Despotisme sème la terreur.

Classiquement, la souveraineté ou la manière de gouverner donne une première approche de la typologie et facilite la classification. Depuis l’Antiquité, la volonté de classer les régimes politiques apparaît dans l’esprit des penseurs, c’est le cas de Platon et Aristote. Il faudra attendre le 18ème siècle pour voir apparaître une typologie consubstantielle au droit positif (I), ce qui permettra une comparaison à l’aune des Lumières (II).

I : Une typologie consubstantielle au droit positif

La classification du pouvoir revêt alors un caractère politique, ce qui permet d’obtenir une grille d’analyse pour chaque type de régime politique (A). A l’heure actuelle, certains gouvernements sont empreints d’une dérive autoritaire (B).

A : Une catégorisation politique du pouvoir

Deux ensembles distincts semblent apparaître. L’un, homogène (ou presque), la république ; l’autre, composé d’éléments antagoniques ce qui peut donner une alliance du type monarchie-despotisme. À l’intérieur de chaque ensemble, comme dans les relations qu’ils entretiennent entre eux, deux pôles se démarquent. Il s’agit en effet de la démocratie, forme principale de la république.

L’aristocratie, au contraire n’est référée qu’à la démocratie, comme s’il s’agissait de problèmes propres à la République. Quant au despotisme, il se rapproche de la monarchie. Démocratie et monarchie ne sont pas mises sur la même catégorie mais la place centrale revient finalement à la monarchie.

Les comparaisons, même négatives sont faites entre ces deux gouvernements. À la différence de la démocratie, elle n’a pas besoin de vertu et, contrairement à ce qu’ont pu penser certains contemporains, c’est un avantage car cela lui permet de se maintenir plus facilement, sans effort. Un seul gouverne c’est-à-dire que les décisions sont prises conformément au modèle républicain sans tendre vers un despotisme absolu.

B : Une dérive autoritaire au sein des gouvernements

Dans ces types de gouvernement, Dieu est le souverain ; mais la souveraineté est exercée par ceux qui le représentent sur terre. Le pouvoir de l’Etat est donc limité par une essence divine ou un droit transcendant.En Occident, les gouvernements se sont imprégnés d’une royauté divine. Le roi est devenu le dépositaire de l’autorité souveraine au nom de Dieu. Cependant, le risque de l’absolutisme reste tout même à noter car le Roi qui prétendait être désigné par Dieu cachait un désir d’exercer son pouvoir et de dominer le peuple. En Orient, les régimes islamiques ont connu aussi une forme d’absolutisme où règne le pouvoir d’un seul au détriment du peuple. L’on est amené à parler de sultanat. Dans les monarchies du golfe, l’islam a tenté de prôner le droit divin qui fonde les gouvernements sur une finalité autoritaire. Cela peut expliquer une concentration des pouvoir entre les mains d’un guide religieux comme en Iran. La confusion entre la religion et la politique est prégnante en ce qu’elle laisse entrevoir dans la réalité une instrumentalisation de l’islam à des fins politiques.  

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