LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Religion.

Cours : Religion.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Mai 2016  •  Cours  •  3 730 Mots (15 Pages)  •  614 Vues

Page 1 sur 15

Une analyse philosophique de la religion doit considérer ici la religion comme un fait, et l'analyser comme tel. Il ne s'agit pas ici de débattre sur la véracité ou non du référent auquel telle ou telle foi renvoie, mais d'analyser le fait religieux. C'est qu'il a existé et qu'il existe, au-delà de la variété des temps, des lieux et des peuples, quantité de religions plus ou moins constituées: c'est la récurrence, la persistance de ce fait religieux que notre analyse doit tâcher d'appréhender. Or ce qu’on constate immédiatement c’est la profusion déroutante des religions humaines, profusion qui est peut-être telle que la notion de religion elle-même voit son sens menacé: force est en effet de constater qu'il existe et qu'il a existé une extraordinaire variété de courants religieux et de phénomènes d'expression religieuse. Parler de « la» religion, c'est supposer qu'il existe au-delà de cette variété un facteur d'unité, quelque chose qui soit commun à toutes les religions. De quel côté chercher cette unité? L'étymologie suggère ici une première voie (qui, on le verra, n'est pas la seule possible) : le verbe religere, qui signifie recueillir, réfléchir. renvoie la religion à la vie intérieure, et la caractérise par l'attitude religieuse, c'est-à-dire la foi. Or la notion de foi est par elle-même ambiguë dans son rapport à son objet, quel que soit ce dernier. S'agit-il d'une affection rationalisée ou s'appuyant sur la raison, ou bien au contraire d'un simple sentiment? En d'autres termes, la foi est-elle rationnelle, rationalisable, ou irrationnelle? Et quel est l’objet de cette foi?

La religion ne se confond pas avec la magie cf p.117 (art d’agir sur la nature par des procédés occultes et d’y produire des effets extraordinaires). La religion se limite à implorer la faveur des dieux sans les contraindre. De plus monde invisible différent Dieu-personne qu’implore le croyant avec humilité et respect. En réalité la religion institue un domaine à part que l’on qualifie de sacré, par opposition à profane. Sociologue Durkheim: “Une religion est un système de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale , appelée Eglise, tous ceux qui y adhèrent.” (Les formes élémentaires de la vie religieuse). Et il faudra se poser la question suivante: n’y a-t-il de religion que de ce qui nous transcende, ou bien y a-t-il une religion de l’immanence? De plus la religion devra donc être envisagée sous un double aspect: d’une part comme institution sociale et objective, et, d’autre part, comme système individuel de croyance. En tant qu’institution, et donc pouvoir, la foi ne risque-t-elle pas de voir la pureté de son message et son appel à la transcendance corrompu?

Plus généralement il faudra envisager la relation difficile, voire conflictuelle entre foi et raison. Est-il possible de fonder la religion seulement sur la raison, et d’exiger des fidèles qu’ils ne croient que ce que leur raison leur présente comme vraie? Dans ce cas la religion ne se confond-elle pas avec la sagesse ou la philosophie? La religion n’exige-t-elle pas le saut de la foi: croire l’incroyable, croire au-delà de la raison? Faut-il alors en conclure que la foi s’oppose radicalement à la raison, et que leur réconciliation est impossible?

→ critique de la religion: foi/superstition; vérité/illusion; moyen d’asservissement des hommes + pb de la tolérance et de la laïcité.

I Religion et raison

On présente souvent la religion comme opposée à la raison. Selon notre distinction il y aurait d’un côté la raison émancipée des croyances religieuses et de ses effets d’illusion et d’aveuglement, “l’opium du peuple” selon la célèbre formule de Lessing reprise par Marx, d’un autre côté le sentiment religieux qui par nature échapperait aux prises de la critique rationnelle.

3 remarques: - Il ne faut pas oublier que pendant des siècles les différentes institutions religieuses ont su créer un espace et un temps propices à la recherche, la création, la santé et la réflexion qui ont été les racines du monde laïc et rationnel qui est le notre.

- cette opposition est très datée dans l’histoire (humanisme de la Renaissance (XVè & XVIè) et surtout époque des Lumières (18ème). Ainsi la conception contemporaine de la raison comme domaine de la pensée s’exerçant dans un but en grande partie technique n’est peut-être qu’une limitation abusive de la faculté rationnelle. Ce que Rabelais exprimait très justement par la formule: “science sans conscience n’est que ruine de l’homme”.

I.1 Le dieu des philosophes

La remarque essentiel à faire en matière de divin, c’est que même s’il est l’objet de de la religion, tout dieu n’est pas religieux. Ainsi y a-t-il un Dieu des philosophes. En effet, c’est d’abord dans le domaine du savoir que la connaissance a eu longtemps besoin de Dieu. Depuis les Grecs la connaissance se définit comme la connaissance du nécessaire, autrement dit il s’agit de déterminer la cause qui conduit chaque chose à être telle qu’elle est. Mais pour ne pas tomber dans la régression à l’infini des causes la science a longtemps admis l’idée d’un cause première, d’un principe qui serait l’origine de toute chose.

Aristote: “puisque ce qui est la fois mobile et moteur n’est qu’un terme intermédiaire, on doit supposer un extrême qui soit moteur sans être mobile, être éternel, substance et acte pur. Or, c’est de cette façon que meuvent le désirable et l’intelligible: ils meuvent sans être mus” (Métaphysique). Dieu est ce qui rend pensable, par sa position logique, le reste de la série causale qui meut le “monde sublunaire”.

C’est aussi le Dieu de Descartes : démonstration logique de l’existence de Dieu (l’essence parfaite comprenant l’exstence...) → Kant; Epicure: dieu = modèle de sérénité et d’indépendance.

I. 2 Le dieu des croyants

Pascal: «Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob non des philosophes et des savants” (Mémorial). Mystère = une dimension fondamentale du divin.

Pascal: “Dieu est un Dieu caché” (Pensées) --> Notre rapport à Dieu ne serait donc religieux que dans la mesure même de l’absence de Dieu. Et c’est pour cette raison que la seule relation juste au divin est la foi. --> Dieu de l’inquiétude (présence-absence)

Pascal:

...

Télécharger au format  txt (24.2 Kb)   pdf (187.7 Kb)   docx (164.1 Kb)  
Voir 14 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com