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Quelques pistes de réflexion pour le sujet : « Peut-on ne pas être soi-même ? »

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Par   •  10 Octobre 2016  •  Dissertation  •  1 779 Mots (8 Pages)  •  1 422 Vues

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Quelques pistes de réflexion pour le sujet : « Peut-on ne pas être soi-même ? »

Attention : Ces références ne sont pas exhaustives. Elles ne peuvent pas non plus être toutes mobilisées sous peine de nuire à la cohérence de votre devoir.  En philosophie, la cohérence prime sur l’exhaustivité.

I) Le cours :

Divers éléments du cours « Puis-je me connaître ? » peuvent être mobilisés pour traiter ce sujet. Pensez notamment à :

  • La thèse de Descartes sur la conscience : qu’implique la substantialisation de la conscience (« je suis une CHOSE qui pense) pour notre identité ?  Notamment en termes d’ipséité, d’unicité, d’unité.
  • Le texte « Qu’est-ce que le moi ? » de Pascal : Comment appliquer la distinction essence/accident à la question de l’identité ?
  • La thèse de Hume à propos du moi : Si je ne suis qu’un faisceau de perceptions se succédant très rapidement, que peut-on dire de l’identité ?
  • La thèse de Nietzsche : qu’implique la remise en cause de la certitude du cogito cartésien pour notre identité ?
  • la théorie de l’inconscient de Freud par exemple : quelle altérité en nous ? Quelle responsabilité face à nos actes/pensées ?

II) Textes philosophiques supplémentaires :

  • p40-41 scannées : les 4 textes de Locke sur l’identité : Sur quoi repose l’unité d’une personne ? Quelle importance a la notion de conscience ? Quelles implications juridiques les notions de conscience et d’identité introduisent-elles dans le texte de Locke ?

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« Qu’est-ce que les Lumières ? La sortie de l’homme de sa minorité dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable (faute) puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui. Sapere aude ! (Ose penser) Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

 La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu’un si grand nombre d’hommes, après que la nature les a affranchi depuis longtemps d’une (de toute) direction étrangère, reste cependant volontiers, leur vie durant, mineurs, et qu’il soit facile à d’autres de se poser en tuteur des premiers. Il est si aisé d’être mineur ! Si j’ai un livre qui me tient lieu d’entendement, un directeur qui me tient lieu de conscience, un médecin qui décide pour moi de mon régime, etc., je n’ai vraiment pas besoin de me donner de peine moi-même. Je n’ai pas besoin de penser pourvu que je puisse payer ; d’autres se chargeront bien de ce travail ennuyeux. Que la grande majorité des hommes (y compris le sexe faible tout entier) tienne aussi pour très dangereux ce pas en avant vers leur majorité, outre que c’est une chose pénible, c’est ce à quoi s’emploient fort bien les tuteurs qui très aimablement (par bonté) ont pris sur eux d’exercer une haute direction sur l’humanité. Après avoir rendu bien sot leur bétail (domestique) et avoir soigneusement pris garde que ces paisibles créatures n’aient pas la permission d’oser faire le moindre pas, hors du parc ou ils les ont enfermé. Ils leur montrent les dangers qui les menace, si elles essayent de s’aventurer seules au dehors. Or, ce danger n’est vraiment pas si grand, car elles apprendraient bien enfin, après quelques chutes, à marcher ; mais un accident de cette sorte rend néanmoins timide, et la frayeur qui en résulte, détourne ordinairement d’en refaire l’essai.

Il est donc difficile pour chaque individu séparément de sortir de la minorité qui est presque devenue pour lui, nature. Il s’y est si bien complu, et il est pour le moment réellement incapable de se servir de son propre entendement, parce qu’on ne l’a jamais laissé en faire l’essai. Institutions (préceptes) et formules, ces instruments mécaniques de l’usage de la parole ou plutôt d’un mauvais usage des dons naturels, (d’un mauvais usage raisonnable) voilà les grelots que l’on a attachés au pied d’une minorité qui persiste. Quiconque même les rejetterait, ne pourrait faire qu’un saut mal assuré par-dessus les fossés les plus étroits, parce qu’il n’est pas habitué à remuer ses jambes en liberté. Aussi sont-ils peu nombreux, ceux qui sont arrivés par leur propre travail de leur esprit à s’arracher à la minorité et à pouvoir marcher d’un pas assuré. »

« Un public ne peut parvenir que lentement aux lumières. Une révolution peut bien entraîner une chute du despotisme personnel et de l’oppression intéressée ou ambitieuse, (cupide et autoritaire) mais jamais une vraie réforme de la méthode de penser ; tout au contraire, de nouveaux préjugés surgiront qui serviront, aussi bien que les anciens de lisière à la grande masse privée de pensée.

Or, pour ces lumières, il n’est rien requis d’autre que la liberté ; et à vrai dire la liberté la plus inoffensive de tout ce qui peut porter ce nom, à savoir celle de faire un usage public de sa raison dans tous les domaines. Mais j’entends présentement crier de tous côtés : « Ne raisonnez pas »! L’officier dit : Ne raisonnez pas, exécutez ! Le financier : (le percepteur) « Ne raisonnez pas, payez! » Le prêtre : « Ne raisonnez pas, croyez : » (Il n’y a qu’un seul maître au monde qui dise « Raisonnez autant que vous voudrez et sur tout ce que vous voudrez, mais obéissez ! ») Il y a partout limitation de la liberté. »

Kant – Qu’est-ce que les lumières ? 

 La majorité, que décrit Kant dans ce texte, peut-elle être considérée comme l’achèvement de ce que l’on peut être « soi-même » ? En quoi consiste-t-elle ?

 Quelles entraves peuvent nous forcer à rester dans un état de minorité, à ne jamais devenir pleinement nous-mêmes ? Que penser du conformisme aveugle par exemple ?

« Nous savons aujourd'hui que, par des procédés variés, un individu peut être placé dans un état tel, qu'ayant perdu toute sa personnalité consciente, il obéisse à toutes les suggestions de l'opérateur qui la lui a fait perdre, et commette les actes les plus contraires à son caractère et à ses habitudes. Or les observations les plus attentives paraissent prouver que l'individu plongé depuis quelques temps au sein d'une foule agissante, se trouve bientôt placé par suite des effluves qui s'en dégagent, ou pour toute autre cause que nous ne connaissons pas dans un état particulier, qui se rapproche beaucoup de l'état de fascination où se trouve l'hypnotisé dans les mains de son hypnotiseur. La vie du cerveau étant paralysée chez le sujet hypnotisé, celui-ci devient l'esclave de toutes les activités inconscientes de sa moelle épinière, que l'hypnotiseur dirige à son gré. La personnalité consciente est entièrement évanouie, la volonté et le discernement sont perdus. Tous les sentiments et les pensées sont orientés dans le sens déterminé par l'hypnotiseur.

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