Méthodologie de rédaction : dissertation philosophique

Méthodologie de la dissertation philosophique

I. Introduction

L’introduction présente le problème relatif à la question, l’explique et le planifie. Son rôle est de susciter l’intérêt du lecteur. 

1. Présentation (amorce ou accroche) ; définition des termes clés. Les questions ne sortent pas de nulle part. Il faut donc indiquer la situation qui nous amène à nous poser telle ou telle question. Vous pouvez partir d’un cas de la vie quotidienne, d’un événement historique, d’une scène de roman ou de film, d’un mythe, d’une citation ou d’une définition.
2. Problématique : Posez la question et la reformulez et ceci nous empêchera d’y répondre simplement. Il s’agit de faire apparaitre une opposition, un conflit qu’il faut affronter et résoudre en fin de dissertation. 
3. Plan : Le plan présente le cheminement choisi, la stratégie retenue pour traiter le sujet. Essayez de faire un plan dialectique, c’est à dire sous forme de thèse antithèse synthèse. 

Exemple : L’art est-il inutile ? 

Par Art on entend souvent l’activité humaine qui consiste à produire des œuvres ayant une valeur esthétique. Il est présent dans toutes les sociétés. Inutile est habituellement une critique. Si quelque chose est inutile, on ne lui reproche pas toujours d’être utile.

Nous pouvons donc nous poser la question de savoir si l’art ne sert à rien ou bien, s’il est inutile, cela ne lui empêche pas pour autant d’avoir une fonction ? 

L’art n’est-il pas inutile aussi bien pour l’artiste que pour le spectateur ? Cette inutilité de l’art ne fait-il pas en même temps sa valeur ? Le fait que l’art ne soit pas utile ne signifiant pas qu’il n’ait pas de fonction, ses fonctions ne sont-elles pas variables et le sens de l’art ne s’y trouve-t-il pas ?

II. Développement 

Comment composer un paragraphe ?

Chaque partie de la dissertation est subdivisée en deux trois ou quatre paragraphes. Chaque paragraphe s’articule autour d’une idée directrice à laquelle viennent se greffer des références des exemples et des arguments.

- Présentation de l’idée : Pour présenter l’idée directrice, il faut énoncer la première question posée dans l’introduction. Cette idée montre la thèse défendue dans cette partie. Cette étape permet au lecteur de savoir ce que vous cherchez à établir.

- Argumentation : L’argument est le cœur du paragraphe. Il explique l’idée, la justifie et la rend crédible. Il est souvent introduit par un connecteur logique du type (en effet, car, parce que…) ou une formule plus longue comme (cela vient de ce que, cela s’explique par le fait que…).

- Illustration par des exemples et/ou des références philosophiques : cette étape permet de compléter et de donner davantage de poids à votre idée. La référence ou l’exemple est introduit par (ainsi, par exemple, c’est ce qu’illustre…).

La référence peut être philosophique, littéraire, artistique, mythologique. L’exemple peut être historique, scientifique, religieux. Il peut aussi être personnel ou concerner l’actualité à condition de ne pas verser dans l’anecdotique. Il faut éviter de se livrer à des détails trop intimes. Ne pas confondre aussi l’argument et l’exemple

Exemple de développement :

Nous avons toujours tendance à penser que l’art est utile car il nous permet de nous divertir et de nous procurer du plaisir. Ce qui satisfait peut donc être qualifié d’utile. Mais l’art peut être inutile aussi bien pour l’artiste que pour le spectateur. Le théâtre, par exemple, peut avoir des effets neutres ou néfastes sur les comportements humains. Il peut faire en sorte que les passions trop invitées dégénèreront en vice. L’art peut donc être inutile car il peut nous influencer à notre insu. Pour Rousseau, le seul instrument qui serve à purger les passions, ce n’est pas, pour lui, effet du théâtre. L’art peut aussi être inutile s’il est asservi à un besoin, il perd ainsi sa valeur qui est d’être beau. C’est ce que pensent les partisans de l’art pour l’art, comme Théophile Gautier. Pour eux, l’art ne sert à rien s’il ne vise pas que la beauté.

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