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L’idée de nature humaine doit-elle être refusée ?

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Par   •  7 Février 2023  •  Dissertation  •  2 446 Mots (10 Pages)  •  278 Vues

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Elisa 06/12/2022 Moll K2

Concours blanc n°2 de Philosophie 

L’homme est un être vivant parmi les autres êtres vivants, et on le différencie des animaux en justifiant qu’il existe une nature humaine. Cependant, l’homme évolue constamment et depuis son intégration en société, la culture influence ses choix sans même qu’il ne s’en rende réellement compte. Dans ce cas, l’idée de nature humaine doit-elle être refusée ?

La nature humaine représente le fonctionnement naturel de l’homme, la manière dont il se comporte qui est propre à l’humanité et non à d’autres espèces. L’idée de cette nature, c’est donc la pensée qu’elle existe, le fait de la prétendre réelle. Le fait de refuser l’idée de la nature humaine voudrait donc dire qu’on ne la considère pas comme réelle mais comme une sorte de légende, une pensée commune falsifiée. Cela nous amène donc à nous questionner sur cette notion de nature humaine, et il est important de noter que l’idée de nature est souvent opposée à la culture, car il est évident que l’homme dans son état de nature n’est plus présent aujourd’hui, dans la majorité des cas. On confronte donc l’inné, le naturel, et l’acquis, le culturel. Avec cette conception des choses, on considère que le naturel et le culturel sont séparés, et que la culture est apparue après la nature. La question de l’existence de la nature humaine s’étudie donc en fonction de la culture présente chez l’homme. Est-il donc possible de parler de nature humaine ? Naît-on homme ou le devient-on ? Est-ce que parler de nature humaine est-il légitime ou cette notion nous sert-elle uniquement à rejeter ceux qui ne sont pas comme nous ? Avec l'évolution actuelle de l'humanité, pouvons-nous encore considérer qu'une nature humaine est présente ? Mais si à son fondement l'homme n'était pas atteint par la culture, étant donné qu'on parle aujourd'hui de culture pour le décrire, la nature humaine existe-t-elle encore ou est-elle finalement empreinte de culture et non plus uniquement naturelle ?

Nous montrerons dans un premier temps que l’homme est issu de la culture, à l’aide de l’exemple des enfants sauvages et de la dualité entre homme civil et homme sauvage. Ensuite, nous verrons que la nature humaine détermine l’homme car son fonctionnement biologique et ses instincts sont purement naturels, et nous aborderons l’idée d’une nature, qui est au fond une nature culturelle. Pour finir, nous dépasserons cette idée de nature et culture distinctes en nous demandant ce qu’est réellement la nature, et nous étudierons les idéologies qui nient l’existence d’une nature humaine.

Afin de comprendre si nos caractéristiques que l'on considère comme humaines viennent de la nature humaine ou si elles sont purement culturelles, il est intéressant d'aborder le cas d'êtres humains qui ne seraient pas intégrés à la société et qui se seraient donc développés dès leur enfance en dehors de celle-ci. Une étude sociologique très connue de nos jours est celle de Victor de l'Aveyron, l'enfant sauvage, abordée dans Les enfants sauvages de Lucien Malson. Il a été retrouvé dans la nature enfant et comportait des caractéristiques ressemblant à un animal, il a donc été confié à un docteur pour voir s'il était possible de l'éduquer. Quelques évolutions ont ensuite été constatées mais Victor n'arrivera jamais à parler, et se tenir debout n’est pas naturel pour lui, il finit continuellement par remarcher à quatre pattes. Ce qu'il ne faut pas oublier de prendre en compte est que cette expérience a été faite au XIXe siècle et il n'y a pas eu de recherches de faites pour

savoir s'il était atteint d'un handicap ou de traumatismes qui l'ont rendu ainsi. Cet enfant est donc la preuve que le langage est un phénomène culturel, qu'il n'est pas inné et que les comportements humains et sociaux que nous considérons dans notre société comme propres à l'homme en justifiant que c'est ce qui nous différencie des animaux, ces comportements sont donc issus de la culture et de l'assimilation. L’homme est donc constitué par la culture et la nature humaine n’est pas représentative de son état social actuel.

L’homme que nous connaissons aujourd’hui est donc bien différent de l’homme dans l’état de nature. Dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes de Rousseau, il parle de cette dualité entre "l'homme civil" et "l'homme sauvage". Il explique qu'il est difficile de savoir comment est l'homme naturellement car son comportement a été altéré par la société, par le temps, et par son propre développement. Ce qui fait selon lui la particularité de l'humain est que l'animal agit par instinct et suit l'ordre de la nature, alors que l'homme agit librement et peut se perfectionner grâce à sa spiritualité. Il marque donc un véritable contraste entre l'homme naturel et l'homme culturel, qui provient du perfectionnement de la raison humaine, ce qui n'est pas naturel. Ce que Rousseau pense est effectivement visible de notre point de vue : il est évident que l’homme est influencé par la culture. Tout ce qui constitue l'homme dépend de la culture, son identité dépend de son environnement et de ce qu'il en fait, c'est pourquoi on constate de nombreuses cultures différentes sur la Terre en fonction des pays, des régions et de tous les groupes sociaux divers. D'un pays à l'autre on n'aura pas les mêmes règles de comportement, un chose impolie dans l'un paraîtra polie dans l'autre. C'est pourquoi on ne peut pas réellement savoir s'il y a encore une nature humaine à travers les comportements de l'homme. L’homme civil est tellement empreint de la culture qu’il est difficile de séparer nature et culture et d’ainsi savoir s’il y a des restes de nature humaine dans les comportements humains.

L’homme d’aujourd’hui est altéré par la culture car on parle d’”homme” lorsque l’être humain respecte certaines normes sociales prédéfinies, lorsqu’il reste dans les cases attribuées par la culture. Il est bien différent de l’homme dans son état naturel et la nature humaine tend donc à s'effacer petit à petit que le temps passe et que les évolutions humaines se succèdent. Il est difficile de savoir si la nature humaine est encore présente à travers la culture, c’est pourquoi nous allons examiner les comportements biologiques de l’homme qui nous permettent de déterminer les éléments restants de cette nature humaine au sein de la culture.

Il faut à présent étudier en quoi l’homme a conservé des habitudes naturelles, et pour cela on doit s'intéresser à ses instincts et ses pulsions. En s'attardant sur ses fonctionnements biologiques, on remarque de fortes similitudes entre l'homme et l'animal dans leurs comportements et la nature humaine ne serait au fond pas si différente de la nature animale. Même dans le comportement de l’homme social, il reste des instincts naturels qui sont le fruit de sa biologie, tel que l’instinct de survie, ou également l’instinct de reproduction. L’instinct s’oppose donc à la conscience car l’homme subit ses comportements biologiques dans le sens où ils interviennent sans venir de sa raison. Ils sont définis par le “ça” dans la psychanalyse Freudienne, c’est donc un mouvement mécanique ancré dans notre intériorité. Les instincts peuvent cependant être contrôlés avec l’éducation et la morale, mais cela reste très difficile car ils cherchent sans cesse à gouverner l’homme et bien que l’homme civil essaie d’empêcher l’apparition de ces instincts et pulsions, il arrive qu’ils régissent tout de même le comportement des hommes, et ce dans de nombreux cas.

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