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Les sens sont-ils suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances?

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Par   •  5 Mai 2018  •  Dissertation  •  2 846 Mots (12 Pages)  •  546 Vues

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Les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?

Les sens désignent l'ensemble des facultés par lesquelles nous sommes en relation avec notre environnement. Ils semblent alors être la fonction la plus naturelle, la plus précoce et universelle dont nous sommes pourvu. En effet, dès notre naissance, les sens nous mettent en relation directe avec les réalités du monde qui nous entoure, que nous découvrons par la vue, l'odorat, le toucher, de la manière la plus primitive qui soit. Grâce à nos sens, le monde semble se présenter à nous sans que nous n'ayons rien d'autre à faire que de recevoir les différentes informations auxquelles nos fonctions sensorielles nous donnent accès. La sensibilité est alors perçue comme une fonction de réception purement passive. Mais est-il possible d'obtenir la totalité de nos connaissances uniquement par l'expérience sensible? Ne peut-on pas obtenir des connaissances par d'autres moyens ? Est-ce possible de vraiment connaitre quelque chose seulement en en faisant l'expérience sensible ? N'y a-t-il pas une fonction de l'esprit qui serait nécessaire pour nous mettre en relation avec ce qui nous vient des sens, nous l'explicitant, comme la raison, l'entendement, la logique ? Pour tenter déterminer si les sens peuvent nous fournir toutes nos informations, nous allons tout d'abord étudier plus précisément les termes afin de faire apparaitre le problème, puis nous allons voir les limites de l'expérience sensible et enfin nous cherchons à trouver les origines possibles des connaissances.

Pour commencer, étudions les termes du problème. Si par connaissance, il est question de représentations présentes dans notre esprit, au sens de "ce dont nous avons connaissance", c’est-à-dire ce dont nous avons conscience, ce qui est présent dans notre esprit de manière plus ou moins précise, sans prendre compte de leur degré de vérité, ou de leur nature, et si par sensibilité, nous entendons la faculté qui nous permet d'être en relation avec le monde extérieur alors il y a diverses manières de prendre connaissance des choses autres que l'expérience sensible. Cela peut être du fait que l'on nous en parle, que l'on nous les apprend, que ce soit par le discours, par les représentations, ou encore par l'immersion dans un milieu…

Tout d'abord, on peut prendre connaissance de quelque chose du fait que l'on nous en parle ou que l'on nous le représente. C'est une connaissance dite par "ouï-dire", qui repose sur la simple réception de ce que l'on nous dit ou représente. Cela correspond à ce qui s'acquiert par la conversation, l'éducation, la culture, l'enseignement. Cela nous permet d'apprendre plus rapidement et sans avoir à faire l'expérience sensible de tout, notamment des réalités qui nous sont inaccessibles que ce soit temporellement ou physiquement, par exemple. Nous acquérons la majorité de nos capacités de cette façon que ce soit par des représentations langagières (discours, concepts, récits...) ou graphiques (dessins, photographies, films...). De plus, nous pouvons aussi apprendre par l'immersion, par le contact. C'est d'ailleurs ainsi que nous acquérons nos connaissances les plus fondamentales notamment dans notre formation première. Cela correspond aux comportements caractéristiques de l'homme, sa façon de se comporter en société, sa manière de manger, d'habiter... Tout cela s'acquiert de manière assez inconsciente, par contact avec les autres, par imitation, par l'affectivité (espoir, amour, hostilité). Tout cela constitue un savoir- vivre proprement humain, qui ne s'acquiert pas par l'expérience sensible à proprement dite, en tout cas pas uniquement, ni par le discours ou le récit. (du moins pas jusqu'à récemment, avec la sociologie, l'anthropologie...) L'apprentissage de ces choses est particulier, il repose sur l'imitation, sur la participation au sein d'une communauté, sur l'imprégnation. Dans la mesure où nous considérons les sens comme la fonction de l'esprit qui nous met en relation avec les réalités du monde et les connaissances comme les représentations présentes dans notre esprit peu importe leur degré de vérité, nous pourrions ainsi en conclure que les sens sont insuffisants pour nous fournir toutes nos connaissances, et que d'autres moyens pour les acquérir existent.

Cependant, dans ces différents cas de figure aussi, la sensibilité est sollicitée. En effet, toutes les informations qui nous viennent de notre environnement passent forcément par le canal des sens (vue, ouïe), même si nous ne faisons pas l'expérience sensible directe de la chose. Si nous pouvons entendre quelqu'un nous parler de quelque chose ou en voir une représentation quelconque, c'est grâce à nos sens. Les connaissances acquises par l'immersion dans un milieu est un cas à part, et ne peut être réduit à une simple expérience sensible, mais les sens sont encore une fois la condition de possibilité, le fil conducteur. Dans les trois cas évoqués les connaissances viennent donc des sens. Mais, ces connaissances n'ont pas la même valeur, et ne sont pas de la même nature. Il faut alors se demander quel genre de connaissance il est question dans notre problématique. Pour rendre légitime notre questionnement, "les sens peuvent-ils nous fournir toutes nos connaissances", il serait peut-être bon de faire évoluer le terme de "connaissance". En effet, si l'on veut acquérir des connaissances, on peut imaginer que celles-ci, pour être d'une quelconque utilité, et tout simplement pour être convoitées, doivent avoir une certaine valeur scientifique, rationnelle, et chercher la vérité. En prenant "connaissance" dans un sens moins large, le problème qui se pose alors est le suivant : peut-on acquérir des connaissances ayant une valeur épistémologique, de "vraies" connaissances uniquement par l'expérience sensible ?

D'abord, les connaissances acquises par l'immersion, par la participation à une communauté humaine sont des connaissances qui favorisent l'immersion et le contact au sein d'une société. On ne peut pas dire qu'elles cherchent l'objectivité, l'universalité. Les mœurs changent selon les communautés, ce genre de connaissance

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