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La morale est-elle une affaire individuelle ?

Dissertation : La morale est-elle une affaire individuelle ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Février 2016  •  Dissertation  •  2 915 Mots (12 Pages)  •  1 257 Vues

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Sujet : La morale est elle une affaire individuelle ?

Il semblerait que la morale soit assimilable à l’ensemble des règles que je m’impose à moi même, ou que je devrais m’imposer, il s’agit là de l’ensemble des règles en vertu des quels nous jugeons les actions d’autrui et sur lesquels nous nous ingénions à conformer les nôtres. La morale semble donc assimilable à cette voix personnelle émanant de notre intériorité, à la conscience qui semble nous dicter les choses que nous devons faire ou au contraire les choses dont nous devons nous abstenir. En ce sens, la morale attrait à une affaire individuelle, car elle a pour dessein de pénétrer au creux de notre intériorité afin de consulter les préceptes prescrits par notre conscience. Néanmoins, elle est aussi ce qui nous a été transmis par nos ainés, il nous ont entre autre appris à discerner le bien du mal. La morale s’avère donc inhérente à une communauté déterminée, elle est cette interrelation régissant les rapports que l’on entretient avec les autres. Ceci aboutit alors à l’instigation d’une morale commune, conférant à chaque individu des critères caractérisés par leur objectivité afin d’être amène de juger les actions d’autrui mais aussi et surtout ses actions propre. On est immédiatement confronté à une aporie lorsque l’on confère à la morale une certaine subjectivité (l’individu se devant d’être maitre de lui même et ne pouvant se laisser dicter sa conduite et ses actions par une quelconque altérité) et par ailleurs la nécessité pour cette morale de se fonder sur des principes communs qui seraient assimilables à des critères objectifs afin de juger de la validité des actions de chacun. Ce qui pose question c’est le fait que la morale tende à la fois vers deux extrémité, l’une subjective et l’autre objective. On en vient donc à se demander dans quelle mesure la moralité pourrait relever d’une affaire purement individuelle, si les critères de validité des principes moraux ne sont pas fondés de manière objective ? Mais dans une autre mesure, selon quelles modalité peut on faire de la morale une source de principes objectifs en ce qui les constitue intrinsèquement et extérieurs au sujets ?

Thèse : La morale comme voit de la conscience individuelle intérieur

La moralité est intrinsèquement liée à la conscience morale, elle n’est autre que cette voix qui émane du creux de notre intériorité, celle qui nous permet de distinguer le bien du mal, d’en fournir des normes, d’évaluer la valeur de nos actions, de juger de notre conduite et de celle d’autrui.

En effet, force est de constater que Jean Jacques Rousseau a pensé avec perspicacité le statut de la conscience morale. Au regard de ses dires la conscience morale apparaît comme un juge qui ne peut être dupé par les préjugés, qui est caractérisé par son immuabilité, son inflexibilité et ce malgré les aléas de la vie. C’est donc un juge auquel on peut se référer avec la plus grande assurance. Rousseau souligne que la conscience morale n’est en aucune manière la résultante d’un privilège qui serait conféré à certains hommes, alors que les autres seraient par nature enclin à l’immoralité, confronté inéluctablement au vice. Elle relève en revanche de l’innéité dans la mesure ou elle est inhérente à notre nature humaine : « Il est au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est à ce principe que je donne le nom de conscience » (Profession de foi du vicaire savoyard, Livre IV, Emile ou De l’éducation, 1762).

En outre la conscience morale, est l'instance propre à chaque homme par quoi une action est prescrite et d'autres interdites dans des situations singulières. C'est par elle que le sujet sait s'il agit bien ou mal, soit qu'il écoute sa conscience, soit qu'il ne l'écoute pas. Comme le dit Rousseau, cette connaissance des valeurs que sont le bien et le mal est indépendante « de nos propres maximes » c'est-à-dire que malgré notre caractère, nos opinions, une situation particulière, la conscience morale est impartiale et invariable. Elle permet d'évaluer ses propres actions, de savoir ce que l'on fait sur la base de critères impartiaux et immuables. Elle introduit en moi une scission, une distance critique intérieure : je suis un sujet dans une situation particulière, avec des désirs, des intérêts personnels mais aussi une part impersonnelle qui me permet de me juger. C'est grâce à cela que l'on dit agir en toute connaissance de cause.

De plus Rousseau rend compte d'une expérience courante, la «petite voix de la conscience », une voix intérieure qui se manifeste spontanément et nous pousse à agir de telle ou telle manière. Cela signifie que nous avons immédiatement conscience, donc connaissance, du bien et du mal. Pour étayer sa thèse, Rousseau nous décrit le fonctionnement de cette conscience : « Les actes de la conscience ne sont pas des jugements, mais des sentiments ». Par cet argument, il insiste sur le fait que les injonctions de la conscience morale sont immédiates et relève de notre sensibilité. Si la conscience morale est une connaissance, elle n'est pas une connaissance intellectuelle et froide, elle est une connaissance affective. La conscience morale relève de la conscience spontanée, pas de la conscience réfléchie. Par la conscience spontanée, je sais tout de suite si mon action est bonne ou mauvaise, d’une manière intuitive, directe, et immédiate. La conscience morale est le juge spontané de ce qui passe autour de moi, elle est donc de l'ordre de conscience spontanée. Le jugement, lui, relève de la conscience réfléchie.

Cette distinction entre sentiment et jugement montre la force de la conscience morale qui interpelle l'homme sur le mode de l'affectivité. Par un jugement on pose des rapports entre plusieurs termes, on affirme ou on nie une proposition. Cela relève de l’intellect, on peut se mettre à distance de ses affirmations, en être le simple témoin. Si la morale était seulement affaire d’intellect, de jugement, on pourrait faire ou constater le mal froidement, Comme la conscience morale s’adresse à notre cœur, un acte mauvais fait naître immédiatement en nous des sentiments de révolte, de blâme. L’acte bon nous donne de la joie, du contentement. Nous n’avons pas besoin de réfléchir pour aimer le bien et détester le

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