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Corrigé: Des cultures différentes font-elles des humanités différentes?

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Par   •  30 Mai 2013  •  Fiche  •  2 569 Mots (11 Pages)  •  5 710 Vues

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Des cultures différentes font-elles des humanités différentes ?

Ce corrigé est en partie rédigé, mais ce n’est pas la forme définitive que devrait avoir votre dissertation ; Il va insister sur trois points essentiels auxquels il faut que vous soyez attentifs :

 La conceptualisation

 La reconnaissance et la hiérarchisation des problèmes

 L’exposé de vos connaissances.

Il va donc y avoir un plan détaillé, mais celui ci aurait mérité davantage de soin dans le développement.

Notamment l’introduction qui va suivre correspond davantage à un travail au brouillon, car il n’a pas la forme synthétique souhaitée d’une introduction, qui aurait exposé le thème, l’intérêt de la question, et les enjeux philosophiques. Reportez vous à la fin du corrigé pour lire une introduction rédigée.

La difficulté principale de ce sujet était de ne pas se limiter à une simple description des faits : Certes il y a des guerres, et c’est bien triste ; d’autant plus qu’elles ont la plupart du temps pour cause la religion, ou des différences d’approches culturelles. Les hommes semblent incapables de vivre en paix, et depuis la Tour de Babel, l’humanité unie n’est qu’une douce utopie. A la place il n’existe qu’une multitude de culture qui sépare les hommes entre eux.

Mais une dissertation de philosophie ne doit jamais rester au niveau du constat. L’objectif de l’exercice de pensée qu’est une dissertation s’exprime soit dans le développement d’une analyse des fondements de la réalité constatée, soit dans la proposition d’un début de solution qui permettrait de dépasser cette apparente impasse.

Pour commencer il faut reprendre les termes du sujet, et en particulier l’opposition symétrique entre la culture et l’humanité. La formulation sous-entend que la culture produit l’humanité, ou du moins produit une certaine idée de l’humanité. Qu’est qu’une idée ? C’est une représentation intellectuelle de la réalité, qui permet d’en avoir une meilleure connaissance (j’ai une certaine idée de l’élève type en TL). Kant, dans la Critique de la Raison Pure (1781) donne un autre sens à ce mot, du moins un autre usage :

Il explique qu’une idée peut avoir un usage régulateur, c'est-à-dire que je ne développe pas une connaissance de l’objet visé, sinon très vague, mais que l’idée de cet objet peut être un outil nécessaire pour réguler ma réflexion, lui donner des points de repère. Par exemple j’ai une idée du monde. Elle ne peut être que très lacunaire, très partielle, car limitée à ce que je connais du monde. Si j’ai beaucoup voyagé, je connais peut-être une dizaine de pays à fond, mais je suis incapable d’accumuler l’ensemble des connaissances sur le monde, car je ne suis pas une encyclopédie. C’est hors de portée de l’esprit humain. Pourtant je me fais une certaine idée du monde dans sa diversité et sa richesse, qui me sert lorsque je réfléchis parfois sur la diversité des cultures. Cette idée ne correspond à rien d’exact, mais elle est utile.

De même pour l’idée d’humanité, qui ne doit pas correspondre nécessairement à une réalité, mais qui peut-être une simple vue de l’esprit, un concept, un projet politique, une utopie ou un espoir. Cela permettrait de se projeter dans une dimension de la réalité qui dépasserait le constat des guerres incessantes. L’enseignant a bien une certaine idée de l’élève parfait, sans que cela ne corresponde jamais à la réalité, mais cela lui sert de modèle intellectuel pour penser la réforme des programmes. Cela peut être à peu près pareil. Nous garderons et nous utiliserons ce concept kantien d’idée régulatrice.

Donc nous allons reformuler le sujet à la lumière de ces précisions kantiennes : la diversité des cultures impliquent-elles une certaine idée d’humanité morcelée ?

A. L’influence de la culture sur la nature.

Il est indéniable de constater que la culture est partie prenant dans la définition que l’homme s’offre de lui-m^me. Rousseau définissait la caractéristique de l’homme par sa perfectibilité, c'est-à-dire sa possibilité à évoluer, quitte à se rendre imbécile. Ce qui fonde le trait commun entre tous les hommes, c’est leurs différences. D’ailleurs les grecs, mais ils ne furent pas les seuls, se définissaient comme des êtres humains, en opposition aux barbares, qui constituaient tous les non grecs. Hérodote dans ses historia (enquêtes en grec) décrivait les barbares avec des caractéristiques farfelues, de manière à montrer la supériorité de l’humanité grecque.

Il n’existe donc pas une nature humaine, mais une multitude d’expression de l’humanité ; L’analyse que Montaigne fit du cannibalisme –l’anthropophagie- montre que les hommes peuvent développer des réalités totalement différentes : certes nous pouvons tous comprendre rationnellement la raison du cannibalisme,qui se situe dans l’absorption du mal, et nous pouvons m^me nous aventurer à faire le parallèle avec le traitement que nos propres sociétés font du mal, en le vomissant (l’image est de Claude Lévi Strauss)et en l’isolant pour de longues périodes à l’intérieur de nos prisons. Mais il n’empêche que nous sommes dégoûtés dans le plus profond de nos entrailles à l’idée que des hommes peuvent faire cuire et manger de la chair humaine. Ce n’est pas rationnel, et cela nous sommes au delà du clivage entre les cultures : pour nous ce n’est pas humains ; Les hommes qui pratiquent le cannibalisme sont des barbares qui ne partagent rien avec nous. Ils sont inhumains, ou du moins des humains radicalement et définitivement différents.

Ainsi la culture a séparé les hommes, jusque dans leur propre humanité, et il semble que quelques considérations philosophiques humanistes ne pourront pas nous permettre de surmonter un tel clivage.

B. La guerre des dieux.

La guerre des dieux est une expression du sociologue allemand Max Weber, forgée à l’occasion d’une célèbre conférence intitulée Le savant et le politique, prononcée en 1919. Bien entendu il ne fait pas référence à une véritable guerre des dieux, mais au fait que les conflits entre les hommes seront toujours inévitables, car il y a de fortes différences culturelles, religieuses et ethniques, et que ces différences sont irréductibles. Il n’y a ni Souverain Bien, comme le supposait Platon, ni une seule vérité accessible grâce à une argumentation

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