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La conscience peut elle être un fardeau ?

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Par   •  26 Octobre 2015  •  Dissertation  •  2 053 Mots (9 Pages)  •  16 773 Vues

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La conscience est elle un fardeau ?

« A quoi bon la conscience, si elle est superflue pour l’essentiel de l’existence ? » disait Nietzsche dans Le gai savoir. Dès lors, la conscience, comme tout autre organe devrait bien avoir un usage et une utilité propre. Étymologiquement, elle est ce qui va avec le savoir (con-science). Elle serait alors « connaissance de nos connaissances », connaissance de nous-mêmes. Grâce à elle, nous pouvons nous considérer comme des sujets de connaissance. Or, à quoi cela sert-il ? A première vue, cela semble être un pouvoir supplémentaire, mais le terme de « fardeau » nous invite à rapidement relativiser. Le fardeau, en effet, est quelque chose de difficile à porter, à supporter même, et qui a plutôt des inconvénients que des avantages. Avoir mauvaise conscience signifie ne pas parvenir à oublier le mauvais goût laissé par un acte que nous avons accompli. La conscience, dans ce cas, apparaît bien comme un fardeau dans la mesure où elle ne nous laisse pas en paix et nous charge d’un poids parfois écrasant. Pourtant, ce poids, ou la crainte de le subir, n’est-il pas également ce qui nous empêche d’agir de façon injuste ou immorale ? la conscience pour l'Homme est-elle ce qui lui permet de s'élever et e détacher des autres ? Dès lors, il s’agit ici de savoir si la conscience nous élève ou si elle nous fait prendre conscience de notre faiblesse. En d'autre thermes, si elle est une contrainte ou plutôt une liberté.

I- la conscience peut être une contrainte, une chose négative à notre existence

        La conscience peut être une contrainte, une chose négative à notre existence. On prend conscience de nous même et des autres. Prendre conscience de soi, c'est avoir la capacité de s’observer en toute bienveillance et avec un maximum d’objectivité. La conscience de soi c'est ce avec quoi je sais que j'existe. Avoir conscience de soi c’est aussi augmenter son niveau de responsabilité vis à vis de nos choix et décisions quotidiennes. C'est un poids à porté face à la société car on peut avoir peur du jugement des autres.

A l’origine, juger, c’est opérer une distinction. Identifier qui je suis et qui est l’autre, en quoi je lui ressemble et en quoi nous sommes différents. Dès lors qu'une différence avec l’autre ou une ressemblance à lui gêne, trouble ou dérange on se défend. Et la meilleure défense, pour certains, reste l’attaque.

Il y a aussi le jugement intérieur, le jugement de soi, notre conscience fait que nous analysons tous nos faits et gestes et portons un regard dur sur nous mêmes. On a une image de ce que nous voudrions être et nous nous jugeons quand nous adoptons un comportement qui ne correspond pas à cette image.

La conscience fait que nous avons des responsabilités envers autrui, des obligations, si nous n'avions pas de conscience nous ne respecterions pas de simples règles de respects ou de politesse. Notre conscience fait que nous sommes des êtres de droits et de devoirs, des êtres moraux, nous devons respecter la loi. Elle nous dicte des codes à suivre pour être intégrée dans une société figé dans ses principes.

        La finitude est un caractère de l'être humain qui consiste à considérer que l'homme a la mort en lui à chaque instant de sa vie. La finitude issue d'une problématique religieuse a ressurgi avec les philosophies existentielles de Martin Heidegger et de Jean-Paul Sartre notamment. A cause de notre conscience nous pensons, et nous pensons donc à la mort. Y penser nous condamne à être malheureux toute notre existence. On s'enferme dans des occupations et dans le divertissement pour l'exclure de nos pensées mais la mort reste présente en nous. Dans l'opinion commune on cherche à surmonter la mort en faisant miroiter le réconfort d'un « au-delà » ou bien en disant que la mort n'est pas encore là. À travers «la conscience de la mort », on comprend qu'à chaque instant, la vie a un sens et que la seule certitude qui lui reste c'est qu'elle peut se finir à tout instant. A cause de cette angoisse, on ne profite pas de la vie et on reste caché derrière de fausses préoccupations. Alors qu'un animal n'y songe pas et vit sa vie au jour le jour.

        Notre conscience fait que nous voulons être une chose, nous enfermer dans une définition simple de nous qui plaise à tout le monde sans forcément plaire à nous-même. Nous ne sommes plus libres de vivre pour soi. On s'enferme dans des croyances. Croire en Dieu ramène à dire et penser que nous sommes inférieurs, on ne pense plus pour soi mais pour Dieu. Sartre a dit « celui qui est lui est celui qui se choisit lui-même dans le monde »

De cela, il découle que "l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait".  Il est délaissé, seul, sans excuses. Son existence n'a aucun sens, ne procède d'aucun plan divin. Mon existence n'a aucun sens prédéfini. C'est moi qui lui en donne un, consciemment, ou pas. L'homme est pleinement responsable de ce qu'il est. L'homme est liberté. Il fait d'ailleurs l'expérience de sa liberté, ou il en prend conscience, ce qui revient au même, dans ce sentiment qu'avaient déjà examiné Heidegger (allemand du XXe) qu'est l'angoisse. L'angoisse saisit l'individu qui se rend compte que c'est lui qui se choisit, qui choisit sa vie, qui choisit également les valeurs qui le guideront dans son existence. Et l'individu ne peut pas ne pas choisir. Il est nécessairement engagé dans une situation (un certain contexte social et historique : il est par exemple français sous l'occupation allemande, ou fonctionnaire de l’État nazi). On peut feindre d'ignorer sa situation et continuer à faire de bonnes affaires y compris avec l'ennemi, comme certains français l'ont fait ; on peut agir contre cette situation et entrer dans la résistance comme d'autres ; on peut simplement continuer à "faire son travail" comme Eichmann, responsable de la logistique de la déportation. Mais quoi qu'il en soit on s'engage, et on engage sa responsabilité, parce que notre liberté est totale. Même celui qui refuse d'agir, ou de s'engager, choisit. Son retrait, son "abstention" sont encore des formes d'actions, de choix. L'homme n'échappe pas à sa liberté, et à sa responsabilité. C'est le sens de la formule "l'homme est condamné à être libre", qui peut sembler paradoxale.

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