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La conscience de l'individu n'est elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ?

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Par   •  11 Janvier 2023  •  Dissertation  •  1 483 Mots (6 Pages)  •  595 Vues

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Depuis les premières civilisations humaines structurées du début de l’Antiquité jusqu’à nos jours, l’Homme n’a jamais cessé d’évoluer et de vivre en société. La société, telle que nous la connaissons, désigne un ensemble d’individus qui partage une culture, des valeurs, des normes et des comportements communs et qui interagisse en collectivité pour former des groupes sociaux ou une communauté. Toute l’existence de l’individu s’insère donc au sein d’une société et d’un environnement social dont il est un membre à part entière. Pourtant, du fait de l’unicité de chacun, on peut être amené à se demander légitimement si les paroles et les actes d’une personne témoignent réellement de sa conscience personnelle ou alors sont-ils représentatifs de la façon d’agir et de pensée de la société à laquelle l’individu appartient. Notre conscience peut-elle s’exercer librement de la société qui l’entoure ? Tenter de répondre à la question proposé par notre sujet, c’est essayer de démontrer d’une part que la conscience demeure, en théorie, libre et intrinsèquement subjective mais aussi montrer que malgré tout la société tout comme les rapports sociaux de l’individu agissent sur sa conscience.

Avant toute chose, il est important de définir la notion de conscience : la conscience du latin « cum scienta » qui signifie « avec savoir » ou « avec science » est la condition sine qua num de l’exercice plénier de la condition humaine. Toutes les activités humaines qu’elles soient pratiques ou théoriques ne peuvent s’envisager qu’à partir et par rapport à la conscience. En effet, ce qui nous différencie de l’animal, c’est cette capacité à se ressentir soi-même et face au monde. Là où l’animal agira avec instinct, l’être humain agira avec raison, discernement et conscience. Et c’est précisément cette conscience qui lui permet de distinguer le bien du mal.

Affirmer la conscience de l’individu comme étant un pur et unique reflet de la société est insuffisant. En effet, en raison de la singularité de chacun, la conscience relève avant toute chose de l’intériorité et concerne donc l'individu seul et non la société qui l'entoure. Elle est la perception que ce dernier a de lui-même mais aussi du monde extérieur, et c’est en ce sens que l’on peut affirmer qu’elle est individuelle et non un produit collectif. Or, cette perception de soi et du monde se vit intrinsèquement. Aussi, Descartes fait du « cogito ergo sum », la première certitude du sujet méditant, il affirme par-là que c’est à partir du pouvoir de penser de l’individu que se constitue son expérience de soi. A travers le cogito, c’est l’espace de mon intériorité qui, dans un premier temps, s’affirme à moi comme quelque chose d'évident et de personnel, une chose plus certaine que le monde extérieur avec lequel mon intériorité est en rapport. Descartes pose ainsi la conscience comme lieu de l’intériorité et chose séparée du monde.

De surcroit, même quand la conscience de l’individu porte vers le monde et non plus sur lui-même, elle demeure singulière et soumise à sa subjectivité. En effet, tout individu perçoit et expérimente le monde d’un point de vue qui n’est pas forcément celui des autres et qui peut en outre ne pas répondre au conformisme social. Pour illustrer nos propos, durant la Seconde Guerre Mondiale, dans un même contexte sociétal et politique tel que le régime de Vichy, les « Justes » faisaient le choix de cacher et de protéger les Juifs de l’antisémitisme nazie tandis que d’autres choisissaient au contraire la collaboration avec les autorités. De ce point de vue, la conscience est donc absolument subjective, liée à notre être plus qu’au monde ou à la société à laquelle nous appartenons. La conscience est propre à chacun, différente d’un individu à l’autre.

Enfin, la conscience que l’individu a de lui-même et du monde ne peut se contenter d’être seulement analyser sous le prisme du cogito théorique. L’individu construit également sa conscience de soi par la pratique, en extériorisant, c’est-à-dire en imprimant sa marque dans la nature et dans le monde extérieur qui l’entoure. Hegel traduit cet aspect à travers le « cogito pratique » : « L'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s'offre à lui extérieurement. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu'il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il ne retrouve que ses propres déterminations. » Hegel prend pour illustration celle d’un enfant

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