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La chaine d'union

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Par   •  7 Décembre 2018  •  Dissertation  •  2 350 Mots (10 Pages)  •  1 984 Vues

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Vénérable Maître en chair, et vous tous mes Sœurs et mes Frères en vos rangs Grades et Qualités,

Je me tiens debout face à vous, mes sœurs et mes frères afin de vous exposer ma première planche après une année et demie de silence.  

Le sujet de cette planche sera la symbolique relative à la chaîne d’union telle qu’elle est pratiquée dans le rite écossais ancien et accepté.

Comment parler de la chaîne d’union sans parler de la houppe dentelée.  Cette houppe qui est présente tant sur le tapis du premier degré que dans la voûte étoilée.  Cette houppe avec ses douze lacs d’amour.  

Mais avant tout un peu d’histoire.

Remontons le temps ensemble.  Il semblerait qu’au départ, au temps de l’Egypte antique, il y avait la corde à nœuds.  Celle-ci est à l’origine un outil de mesure.

A cette époque des tendeurs de cordeaux professionnels se servaient d’une corde à treize nœuds dite aussi corde d’arpenteur pour tracer des angles droits en vue d’implanter un temple ou délimiter les champs rectangulaires que les crues du Nil avaient recouverts.

Ils mettaient ainsi en pratique un principe géométrique qui ne sera énoncé que des siècles plus tard par Pythagore (-600 av JC): dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés  des deux autres côtés.

Petite parenthèse, ce théorème était déjà connu par les babyloniens plus de mille ans avant (-1900 ; -1600 avant J.-C.), comme le prouve la tablette de Plimpton (nom d’un éditeur New-Yorkais qui en fit l’acquisition en 1922 avant de la léguer à l’université de Columbia !!!  (quand les peuples occidentaux refont l’histoire, ils se l’approprient au détriment des civilisations orientales et africaines ; mais ceci est une autre histoire!!!).

En dépit de l’évolution des techniques de mesure et de construction, les compagnons opératifs utilisaient eux aussi la corde nouée. Les apprentis qui ne savaient ni lire, ni écrire l’utilisaient à la manière d’une règle graduée pour prendre des mesures, en reporter d’autres, trouver des rapports de proportion… Ils s’en servaient également tout comme les Égyptiens pour définir des angles droits afin de tracer les fondations des édifices.

Ainsi la corde à 13 nœuds, outil grossier, rudimentaire à l’usage des apprentis n’en demeurait pas moins fiable et juste. C’est donc tout naturellement que cet outil prit sa place au côté de l’équerre et du compas dans la Maçonnerie symbolique.

En entrant dans le temple la corde d’arpenteur s’est au passage agrémentée de nœuds en huit (au lieu de nœuds simples) appelés Lacs d’Amour. Certains évoquent, ainsi, le désir des premiers maçons de représenter au travers les lacs d’amour, le rite de la «chaîne d’union».

Nous avons vu que la chaîne d’union prenait son origine dans un outil de mesure, mais quelles sont les origines de la symbolique de la chaîne si étroitement liée à la houppe dentelée ?

Le rite de la chaîne d’union remonte à des temps immémoriaux. Il semble qu’elle soit liée aux prémisses du compagnonnage dans les civilisations sumériennes, babyloniennes ou égyptiennes.

Elle va ensuite s’enraciner chez les compagnons constructeurs du moyen âge qui la pratiquaient sous l’appellation de « Chaîne d’alliance ». Ces chaînes permettaient d’échanger et de transmettre les techniques et savoirs, au sein d’un même corps de métier que sont les maçons, les tailleurs de pierre, les charpentiers etc.

Les bâtisseurs disséminés dans toute l’Europe demeuraient ainsi en contact les uns avec les autres et se transmettaient, au gré de leurs rencontres et chantiers, leurs arts (c’était le Face Book de l’époque!).

Ce qui explique l’unité apparente des monuments édifiés en Europe.

Ce rite s’est ensuite perpétué au sein des premières loges maçonniques. Il semble que la première description maçonnique de la chaîne d’union apparaisse dans un manuscrit des archives d’Édimbourg en 1696. Elle est également évoquée en 1723 dans une chanson maçonnique imprimée à la fin des Constitutions d’Anderson (le chant d’union, dernier verset° ou dans le chant du départ de  Robert Burns (1788)

Faut-il nous quitter sans espoir,

Sans espoir de retour ;

Faut-il nous quitter sans espour

De nous revoir un jour

Ce n’est qu’un au revoir, mes frères

Ce n’est qu’un au revoir

Oui, nous nous reverrons, mes frères,

Ce n’est qu’un au revoir

Formons de nos mains qui s’enlacent

Au déclin d ce jour,

Formons de nos mains qui s’enlacent

Une chaîne d’union.

Alors, cette houppe dentelée, avec ses douze lacs d’amour ?   Douze, comme les douze mois de l’année, comme les douze signes du zodiaque, comme les douze heures symboliques de nos travaux (de midi à minuit), comme les douze tribus d’Israël...  Les lacs d’amour qui nous rappelle étrangement le signe de l’infini en mathématique, comme pour nous rappeler l’aspect international non limité par des frontières artificielles voulues par l’homme.  

Notons au passage que les nœuds sont desserrés comme pour souligner l’ouverture d’esprit des Francs-Maçons (Ne devons-nous pas laisser nos métaux à l’entrée du temple?).  Mais ces nœuds peuvent se resserrer, comme pour renforcer le symbole de la fraternité.  

La houppe court le long de la voûte étoilée en commençant par des brins et se terminant par des brins individuels.  Ces brins de textile s’assemblent pour former UNE corde d’une grande solidité. UNE corde unique.

Enfin elle débute depuis l’un des piliers du temple pour se terminer par l’autre pilier.  Elle n’est pas continue ; elle est interrompue… Le lien se fait par les maçonnes et les maçons entrant dans le temple.  Et c’est ainsi que nous faisons partie intégrante de celle-ci et de tout ce qu’elle symbolise.

Revenons quelques instant sur les symboles : ouverture d’esprit, fraternité, infini, unicité, diversité.  Chaque sœur et chaque frère sont représentés par les filaments.  Ils sont uniques et diversifiés.  Mais cette unité n’est pas une limite à l’union pour former une corde solide et infini.  Cela nous rappelle que la fraternité ne doit pas avoir de limite :

- pas de limite dans le temps : temps profane et temps des travaux

- pas de limite géographique : dans le temple et en dehors du temple, dans notre quartier en hors de notre quartier ; etc...

...

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