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La Réflexion philosophique chez Richard II de Shakespeare

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Par   •  8 Avril 2021  •  Synthèse  •  1 183 Mots (5 Pages)  •  525 Vues

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INTÉRÊT PHILOSOPHIQUE DU SUJET

        On pose ici deux intérêts philosophiques : tout d’abord celui de la pièce en elle-même, puis en second lieu celle du thème qui s’inscrit dans l’actualité mondiale.

        I  L’intérêt philosophique de la pièce de Richard II

        Si Shakespeare n’est pas philosophe, et s’il ne s’est guère, au sein de ses œuvres, intéressé à la philosophie, ni à celle de son temps, ni à celle des temps anciens, l’inverse n’est pas vrai. En effet si la réception de son œuvre par les philosophes ne fut pas immédiate, en revanche celle-ci a pris une ampleur considérable à partir du XIXe siècle – les grands philosophes allemands, pour ne penser qu’à eux, de Hegel à Nietzsche en passant par Schelling, en sont un bel exemple. Qu’ont pu dès lors trouver tous ces philosophes dans l’œuvre de Shakespeare, sinon de la philosophie même ? On pourrait certes soutenir, en un premier sens, que chez tous grands penseurs (et un grand poète ou un grand dramaturge est un grand penseur) se cache une philosophie implicite. En cela, s’intéresser philosophiquement à Shakespeare reviendrait à mettre au jour les présupposés philosophiques des concepts fondamentaux qu’il déploie, autant qu’interroger en lui le sens de la modernité qui est la sienne, au tournant des XVIe et XVIIe siècles. En un second sens, approcher philosophiquement Shakespeare, c’est également prendre au sérieux la description qu’en son œuvre même il propose de la condition humaine, celle que toute anthropologie philosophique entend saisir. Et en cela, il ne s’agit plus seulement d’étudier Shakespeare en son temps, mais bien Shakespeare de tout temps, dans l’atemporalité, au moins postulée, de son propos. 

        L’intérêt de la pièce repose donc sur une question toute simple, que vous avez pu relever sur l’affiche, la question de la légitimité du pouvoir. Le pouvoir entre les mains de Richard II et entre celles de Henri IV. Ces deux personnages sont intéressants non pas en raison de leur caractère propre, mais en raison des théories philosophiques qu’ils proposent.

        Richard II est l’incarnation d’un pouvoir héréditaire, qui voit dans le lignage une légitimité du pouvoir. Si cette théorie nous apparaît aujourd’hui comme illégitime, elle s’explique à l’époque. En effet, ce noble lignage entraîne une éducation adaptée. Richard II arrive au pouvoir avec une éducation royale. Dès son plus jeune âge, il est orienté à diriger son pays. Il a été formé pour cela, il est né pour cela. Il n’est donc pas si étrange que ce soit lui qui dirige, il est le seul a avoir reçu l’éducation nécessaire à cela. Il a une légitimité toute trouvée. De plus, cette continuité dans la monarchie permet une unité. Une unité tant politique, avec des projets communs qui restent les mêmes au travers des siècles au sein de la famille, et une unité populaire : le peuple se retrouve dans cette famille qui les dirige depuis plusieurs siècles. Richard II incarne donc ici cette légitimité politique par héritage, la première théorie philosophique. Le personnage disparaît derrière sa fonction, il est le fruit d’un héritage familial séculaire.

        La deuxième théorie philosophique est quant  à elle incarnée par le futur Henri IV. Il représente ce pouvoir légitimé par le charisme personnel. Plus approché de notre système démocratique, cette accession au pouvoir par le mérite a l’avantage, de notre point de vue, de permettre l’arrivée aux pouvoirs des meilleurs. Néanmoins, et cela est bien traduit par la pièce, cette accession est caractérisée par la guerre. Alors que la première légitimité permet une transition pacifique, la seconde  engendre l’affrontement de ceux qui se considèrent comme les plus aptes à diriger ce pays, ce royaume. Cette théorie pose donc le problème de la rupture de la paix, ce qui est très bien montrée dans la pièce. Henri IV ne peut s’emparer du pouvoir qu’en renversant Richard II, la guerre est le fruit inévitable de cette arrivée au pouvoir des plus méritants. C’est d’ailleurs cet aspect que notre équipe de production a voulu faire ressortir dans le titre de la conférence : le pouvoir légitimité, de Richard II, ou conquête de Henri IV, conquête qui tire dans son sillage la longue liste des innocents morts pour assouvir la quête de pouvoir d’un seul.

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