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Kant et l'aide international

Dissertation : Kant et l'aide international. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Décembre 2019  •  Dissertation  •  1 403 Mots (6 Pages)  •  443 Vues

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En octobre 2019, à l’approche des élections canadiennes, le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, a déclaré qu’il avait pris la décision de réduire de 25% le budget fédéral attribué à l’aide internationale s’il était élu à la tête du pays. Cette décision soulève des questionnements d’ordre éthique. Par exemple, les pays favorisés ont-ils l’obligation morale d’aider les pays défavorisés? Est-il négligent de la part d’un pays fortuné de diminuer l’aide apportée aux pays démunis en sachant que cela aura un impact négatif sur la santé et la sécurité de leurs habitants? Qu’en est-il de la dignité humaine de ces citoyens démunis? Or, certaines personnes considèrent que celle-ci ne relève pas de la responsabilité des états les plus nantis et qu’il est préférable de s’occuper des pauvres de leur propre pays avant de s’occuper de ceux des autres nations. Pourtant, l’aide internationale a toute sa raison d’être puisqu’elle met de l’avant des valeurs telles que la bienveillance, la justice et la solidarité. Tout compte fait, est-il moralement acceptable qu’un pays riche décide de diminuer l’aide internationale qu’il apporte aux pays démunis? Ce travail tentera de répondre à cette question à l’aide de la théorie du devoir de Kant. Pour ce faire, il présentera la philosophie kantienne reliée à l’impératif catégorique et aux devoirs de l’être humain, puis il appliquera celle-ci à la problématique étudiée et il expliquera le résultat obtenu.

Dans un premier temps, pour aboutir à l’impératif catégorique, Kant a élaboré une théorie basée sur le devoir. Tout d’abord, pour ce philosophe allemand, la morale se fonde sur la volonté du sujet et non sur le bonheur ou les fins à atteindre. Selon Kant, le bonheur n’est pas indicateur fiable de la moralité, car il est inconstant et il relève de l’empirisme. Il n’existe donc pas un moyen infaillible d’y accéder et sa signification est différente pour chaque individu. En ce qui concerne la volonté, Kant parle de la bonne volonté. Cette dernière ne repose pas sur les buts à atteindre. Au contraire, elle est bonne en soi et elle se détermine à partir de l’optique de l’autonomie, puisqu’elle se suffit à elle-même. En d’autres termes, c’est l’intention de la personne qui doit motiver son action et non les conséquences : « […] une action accomplie par devoir tire sa valeur morale non pas du but qui doit être atteint par elle, mais de la maxime d’après laquelle elle est décidée ; elle [la valeur] ne dépend donc pas de la réalité de l’objet de l’action, mais uniquement du principe du vouloir d’après lequel l’action est produite sans égard à aucun des objets de la faculté de désirer. » Donc, c’est l’intention du sujet qui décide d’agir par devoir qui détermine la valeur morale d’une action, et non le résultat espéré. Pour reconnaitre s’il est confronté ou non à un devoir moral, l’humain doit s’aiguiller en utilisant sa raison. La bonne volonté de ce dernier obéit à sa raison. De plus, la raison constitue la source du devoir moral, car elle possède la capacité de reconnaitre les propositions ayant une validité universelle. Elle n’est donc pas subjective et elle ne se rapporte pas aux croyances spirituelles ou à l’intuition. Aussi, Kant soutient que l’action morale est guidée par le devoir. Celle-ci est déterminée par la maxime sur laquelle elle repose, et non sur la fin à atteindre. Elle respecte le fait qu’il faut agir en concordance avec la loi morale issue de la raison. En outre, Kant dénombre deux impératifs, dont le premier, l’impératif hypothétique, n’est pas guidé par la raison, mais plutôt par l’utilité. Avec l’impératif hypothétique, les moyens sont utilisés selon la perspective du but à atteindre. Il est toutefois impossible de fonder la morale sur cet impératif et, pour remédier à cela, Kant propose un second impératif, soit l’impératif catégorique. Ce dernier est apodictique, c’est-à-dire qu’il est d’une nécessité sans équivoque. La première formule de l’impératif catégorique stipule que nous devons agir seulement si nous pouvons désirer que la maxime de notre action puisse raisonnablement devenir une loi universelle. Pour ce faire, cette maxime doit respecter le principe de cohérence, car aucun être raisonnable ne pourrait accepter qu’une maxime qui est incohérente puisse être également

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