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Gadamer, Vérité et méthode, p 300-301

Commentaire de texte : Gadamer, Vérité et méthode, p 300-301. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 811 Mots (8 Pages)  •  369 Vues

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L’autorité fait partie de ces notions privilégiées par la réflexion philosophique. En effet, les Hommes ont tendance à croire que l’autorité répond à un rapport de force entre deux individus (ou peut-être plus), qu’un est supérieur en tout point à un autre, par conséquent, que ce dernier lui doit « obéissance aveugle ». Cependant, Gadamer, pense, contrairement à l’opinion général, que l’autorité résulte plutôt « d’un acte reconnaissance et de connaissance », c’est-à-dire d’une forme passive, de respect et de confiance entre deux individus. De ce fait, selon l’auteur, l’autorité s’acquiert « par quiconque y prétend ». Le texte que nous allons étudier nous invite à se questionner sur la nature fondamentale de l’autorité et son lien direct avec la notion de liberté. Est ce qu’être sous autorité signifie obligatoirement être privé de liberté ? Si tel n’est pas le cas, quelles relations existent-elles entre deux individus ( un sous l’autorité de l’autre ) ? Quelles sont les conséquences, en général, d’être sous autorité ? Et donc, par conséquent, de l’autre point de vue, quels sont les pouvoirs qu’octroient l’autorité ? Mais, par dessus tout, quels sont les moyens d’obtenir une autorité ? L’auteur commence par indiquer et expliciter sa thèse tout en réfutant une autre, de la ligne 1 à 5 pour ensuite nous montrer la distinction entre obéissance et autorité de la ligne 5 à 12. Enfin, il termine en indiquant quel est le problème de la reconnaissance de l’autorité.

   Qu’est ce que l’autorité ? Tout le premier paragraphe du texte est consacré à l’explication de ce terme. L’auteur commence par affirmer une idée : «  c’est d’abord à des personnes que revient l’autorité » ; grâce à l’adverbe « Certes » qui est primordial dans ce texte, car il permet d’affirmer une idée mais en même temps d’opposer deux idées différentes. Ainsi, dès la première phrase, ou plutôt dès le premier mot, l’auteur affirme que toute personne a la capacité d’exercer de l’autorité mais que seules certaines personnes ont les moyens de l’exercer. C’est ainsi que le philosophe Alexandre Kojève définit l’autorité : «la possibilité qu’a un agent d’agir sur les autres (ou sur un autre), sans que ces autres réagissent sur lui, tout en étant capables de le faire».

       Néanmoins, l’auteur affirme une opposition, un désaccord concernant l’origine de cette autorité marqué par l’adverbe « Seulement »,  annonçant ainsi l’antithèse et la thèse du texte. La thèse qu’il critique ici, est que l’autorité provient d’« un acte de soumission et d’abdication de la raison ». Ainsi, selon elle, l’autorité est fondée sur un abandon de la faculté de penser. Si l’autorité peut trouver son fondement dans les préceptes d’une raison paresseuse, c’est qu’elle est par essence étrangère au processus d’argumentation et de discussion, par conséquent, il s’agit de laisser autrui penser à notre place, et donc de se priver d’une certaine indépendance intellectuelle marquant un signe de faiblesse et d’infériorité. Il est alors question de hiérarchie, de statuts sociaux entre les individus.

       Cependant, Gadamer réfute cette thèse par la sienne : que l’autorité a son fondement : «  dans un acte de reconnaissance et de connaissance », connaissance définit comme une capacité intellectuelle, acquis au long de sa vie par des expériences, par le biais d’études etc. La reconnaissance se traduit par un service que l’on doit rendre à autrui donc nous nous considérons comme égaux. Si l’autorité est fondée sur ces deux notions, alors il s’agit d’une acceptation, d’un respect, des capacités intellectuelles d’autrui que nous jugeons « supérieur en jugement et en perspicacité » c’est-à-dire que nous adhérons à autrui car celui-ci a une capacité à comprendre certaines notions que nous ne comprenons pas de manière que « son jugement l’emporte, qu’il a prééminence sur le nôtre » .

2ème partie :

        La 3ème phrase «  «l’autorité ne se reçoit pas, mais s’acquiert et doit être acquise par quiconque y prétend »  reprends la thèse tout en la développant. Gadamer explique par là que si un individu veut avoir de l’autorité sur autrui, il doit gagner sa confiance, son respect, qu’il, et donc, ses connaissances doivent être reconnues. En effet, si l’autorité « repose sur la reconnaissance » alors l’autorité répond tout d’abord à une question de légitimité et qu’elle n’est ainsi pas imposée. La source de l’autorité se trouve donc chez le subordonné, de manière que si celui-ci n’accepte pas l’autorité de la personne alors cette autorité n’existe pas.

           La raison est généralement considérée comme une faculté propre de l'esprit humain dont la mise en œuvre lui permet de créer des critères de vérité et d'erreur. Elle repose sur la capacité qu'aurait l'être humain de faire des choix en se basant sur son intelligence, ses perceptions et sa mémoire, donc ses connaissances ;  tout en faisant abstraction de ses préjugés, ses émotions,… De ce fait, en affirmant, selon l’auteur,  que la raison est « consciente de ses limites », tend à exprimer qu’il existe une limite aux connaissances qu’un seul humain possède. En effet, aucun humain ne sait tout, ce qui peut se justifier par le manque de temps, par l’évolution des connaissances au cours du temps,.. Ainsi, on « accorde à d’autres une plus grande perspicacité », c’est-à-dire que le subordonné accepte l’autorité d’autrui car celui-ci a des connaissances qu’il n’a pas ; que pour certaines notions, certains aspects, ses capacités intellectuelles dépassent largement la sienne.

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