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Faut-il toujours douter pour penser librement ?

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Par   •  15 Novembre 2021  •  Dissertation  •  2 192 Mots (9 Pages)  •  479 Vues

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« Il faut qu’une chose soit faite pour qu’on avoue y avoir pensé. » (Les maximes et pensées). Penser, c’est le fait de former des idées dans son esprit et de les enchainer logiquement, de concevoir des notions ainsi que des raisonnements par la réflexion. Comme l’indique la citation de Napoléon Bonaparte, cette faculté de penser pour l’humain est régulièrement utilisée pour effectuer une action. Ainsi, cette faculté de penser a fait, et ce depuis toujours, l’objet d’un contrôle rigoureux par le biais de moyens qui diffèrent d’une époque à l’autre, afin que les actions des hommes restent conformes aux attentes des sociétés dans lesquelles ils se situent. Ces individus ont donc été dépourvus d’un droit majeur, celui de penser librement, qui consiste donc à penser sans contraintes et sans se sentir retenu par quelque chose. C’est le fait de penser à tout ce que l’on veut, en tout temps et peu importe où nous sommes. Par conséquent, dans chaque société et depuis l’Antiquité, des individus ont revendiqué ce droit en développant la faculté de douter, c’est-à-dire d’être incertain de la réalité d’un fait ou de l’exactitude d’une déclaration. Ces personnes ont su remettre en question des affirmations établies par leurs sociétés et de les juger, pour ensuite distinguer celles qu’ils considèrent justes ou mauvaises, dépendamment des valeurs et de la volonté de chacun. Le doute permet donc de percevoir les choses de différentes manières, ce qui est nécessaire pour construire un esprit critique. Cependant, on constate que les humains ne savent pas tous utiliser cette faculté. Certains doutent trop souvent et deviennent presque paranoïaques, tandis que d’autres ne doutent jamais, et deviennent naïfs. Alors, on se pose la question « faut-il toujours douter pour penser librement ? ». Dans un premier temps, le doute permet à l’Homme de renforcer son individualité et de vérifier ses connaissances en distinguant le vrai du faux. Cependant, on verra que le fait de toujours douter a des limites et ne peut être appliqué sur les fondements de la pensée humaine. Enfin, on présentera, après avoir évoqué les deux extrêmes de la faculté du doute, un juste milieu lorsqu’on parle de penser librement.

Tout d’abord, l’environnement dans lequel on vit influence notre pensée. Plus précisément, c’est la société et les bases sur lesquelles elle repose qui dirigent les individus. Ces bases portent le nom d’institutions, c’est-à-dire l’ensemble des règles formelles et informelles qui organisent le comportement des individus dans la société ; on les considère comme les « règles du jeu » dans une société.

Ainsi, nos différentes pensées se limitent de sorte que nos actions s’effectuent dans le respect des institutions formelles, comme les lois et règles écrites dont l’exécution est assurée par l’État. Par exemple, dans un régime autoritaire, si je respecte une lois car elle m’est imposée par la terreur et non parce que je pense qu’elle est juste, je ne pense pas librement ; ma pensée est restreinte par un sentiment de peur lié aux menaces des autorités. Ensuite, nos pensées se limitent aussi parce que nous sommes amenés à respecter les institutions informelles, c’est-à-dire les règles implicites, les coutumes ou les normes sociales, qui sont des règles non-officielles qui désignent ce qu’il faut faire ou ne pas faire au sein d’une société. Leur exécution est assurée par les individus d’un même groupe. Par conséquent, pour qu’une de ces institutions soit mise en place, elle doit être défendue par une majorité. Une fois cela fait, le reste des individus se voit contraint de respecter cette institution pour ne pas se sentir socialement exclu, même si il n’est pas forcément d’accord avec la ou les règles. Ce phénomène a été analysé par Alexis de Tocqueville, philosophe politique considéré comme premier grand penseur de la démocratie. Grâce à ses études de la démocratie aux États-Unis, il rédige son livre De la démocratie en Amérique, dans lequel il explique en quoi le toute-puissance de la majorité affecte la liberté individuelle. Ainsi, selon lui, les sociétés démocratiques se rapprochent d’un concept qu’il nomme la « tyrannie de la majorité ». Par exemple, si dans une classe, le professeur organise un vote à mains levées pour définir la date de l’examen et qu’une vingtaine d’élèves choisissent la première date, un élève qui n’as pas encore choisi va suivre la tendance pour se sentir intégré. Ainsi, il ne pense pas librement parce que sa pensée est restreinte pas la pression sociale. Par conséquent, si l’individu prend un instant pour douter de cet avis qui semble être meilleur pour tous car il est majoritaire, il peut raisonner et choisir en fonctions de ses propres intérêts. Le doute aurait alors permis à cet individu de penser sans prendre en compte les contraintes extérieures, donc de penser librement.

Par la suite, le doute permet aussi de remettre en question la perception d’objets en apparence évidente, mais qui en réalité peut être fausse. On parle ici des vérités sensibles de l’extérieur. D’un côté, on caractérise ce phénomène d’erreur, car on représente le réel en se trompant de façon involontaire. Un exemple connu est celui du bâton rompu dans l’eau ; nos sens perçoivent un bâton cassé, alors qu’il est droit. Les sens sont donc trompeurs. Puis, ce phénomène peut aussi être caractérisé d’illusion, c’est-à-dire une erreur volontaire dans la perception de l’objet qui dépend d’un désir. Souvent, ces erreurs et ces illusions sont causées par l’état physique d’un individu ; fatigue, paresse, famine, être sous l’effet de drogues ou d’alcool (etc.). Par conséquent, si l’individu est restreint par l’un de ces états, il n’as pas un contrôle « absolu » sur son esprit et ne peut donc pas penser librement. Ainsi, le doute permet à l’individu de remettre en question ses sens et son état physique. Par exemple, si l’on reprend l’exemple du bâton dans l’eau, un individu pourrait simplement prendre du recul et décider de prendre le bâton de ses mains pour vérifier sa condition. Au niveau de l’état physique, un individu épuisé suite à une journée de travail doit remettre en question sa situation, savoir être raisonnable et favoriser le repos sur de nouvelles activités.

Enfin, mis appart distinguer le vrai du faux dans le milieu extérieur, le doute permet aussi de remettre en question la perception qu’un individu a de lui-même. On doute alors des vérités sensibles proches. Pour douter de cette perception de soi, on formule l’hypothèse que « je n’ai pas de corps même si je le perçoit » ; deux arguments

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