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Faut-il se libérer du passé ?

Commentaire de texte : Faut-il se libérer du passé ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2018  •  Commentaire de texte  •  6 171 Mots (25 Pages)  •  1 065 Vues

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Faut-il se libérer du passé ?

Il convient de s’interroger sur l’emprise que le passé exerce sur notre être. En effet s’interroger sur notre capacité ou la possibilité qui s’offre à nous de se libérer du passé nous mène à la fois à poser la question de la force que cette dimension temporelle exerce sur nous, notre force à nous être d’histoire à intégrer ce passé et donc à vivre avec. Par conséquent ce qu’implique ce vécu dans l’élaboration d’un présent et l’attente d’un futur. Il s’agit donc ici de rendre compte de la relation qui unit l’homme à son passé et ce que celle-ci nous apprend sur l’homme. La question peut sembler déroutante, « Faut-il se libérer du passé ? » intuitivement nous n’avons pas l’impression qu’elle se doit d’être posée. Le passé est une dimension temporelle qui semble s’imposer et vivre en nous de sorte que nous avons la profonde sensation d’incarner notre passé et en quelque sorte d’être moins nous même si nous ne l’avions pas vécu. Dès lors pourquoi vouloir se libérer de ce passé qui semble nous composer. Le mot libérer nous pousse à nous demander si ce passé ne nous enfermerait pas lui-même dans cette vision qui fait de lui un état indispensable à notre être. Peut-être devrions nous nous libérer de notre passé tel l’esclave qui se libère de ses chaines. Nous nous affranchirions donc de ce passé qui nous habite voir même surement nous constitue. Cette interrogation sous entend par ailleurs qu’il y aurait une nécessité de se dégager de ce passé, mais alors si il y convient de s’en libérer cela voudrait-il dire qu’il serait bénéfique pour l’être de prendre distance avec son passé ? Que craint donc celui qui se complait dans sa prison temporelle ? Par ailleurs il faut reconnaître qu’il demande un certain courage de se libérer d’un état ou de quelque chose de si familier qu’est le passé et alors il est clair qu’il faille s’interroger sur la capabilité de l’homme de s’en libérer. L’homme peut-il vivre pleinement son présent et affronter son futur s’il ne peut plus se reposer sur ce qui est passé, acquis, stable qui alors pourrait le rassurer ? Alors on en vient à se demander si se libérer du passé se ne serait pas nous enfermer dans une autre réalité ? En effet se libérer du passé ne nous assure pas de nous libérer de toute emprise temporelle. Cette aliénation apparaît donc à première vue comme inévitable mais alors que faire et surtout même, si réellement il faudrait se libérer de ce passé, n’est-il pas important de se demander si l’homme en ressent réellement le désir. Ce passé en effet est rassurant pour l’individu, il semble être, comme nous l’avons évoqué au commencement de notre réflexion, une partie de nous même. Pouvons nous vraiment nous libérer de quelque chose en sachant que nous ne le revivrons plus à nouveau ? Le passé est comme une empreinte en nous et c’est là toute la difficulté qui induit même que la simple pensée de devoir se libérer de celui-ci nous semble étonnante. Cependant il convient de s’interroger à nouveau sur ce mot libérer. En soit libérer ne veut pas dire quitter, abandonner, cela signifie qu’il nous faut ne plus être esclave, soumis à notre passé, ne plus être l’objet de son influence mais devenir en quelque sorte acteur de son passé. Il est vrai que le passé n’est plus mais pour autant celui-ci puisqu’il est en nous peut-il échapper à notre contrôle ? Le passé est une dimension du temps écoulé qui nous apparaît dans son irréductible irréversibilité, l’homme semble être sous la coupe du passé puisque celui-ci détermine son présent, il peut ressurgir et alors l’homme se croit devoir vivre avec lui. Ce passé est intimement lié à la mémoire puisque c’est elle qui témoigne du temps révolu. Notre questionnement prend alors une autre forme, il convient de se demander si la mémoire est donc un fardeau pour l’homme qui l’empêcherait peut être alors d’avancer comme il le devrait ? Alors cela nous expliquerait pourquoi il est important de s’en délivrer, mais qu’en est –il si cela relève de l’impossible ? L’ensemble de ces questionnements nous mène à approfondir la problématique, nous nous demanderons alors particulièrement dans quelles mesures l’aliénation de l’homme à son passé apparaît comme inévitable mais surmontable ? Pour tenter de répondre à cette interrogation nous découperons en plusieurs temps notre analyse : De quelle aliénation est-il question entre l’homme et sa mémoire du passé ? (I) Et si l’emprise du passé nous poursuivait également dans la quête de notre libération ? (II) Peut-on concevoir l’homme en dehors de toute temporalité ? (III)

II faut se rendre compte de ce que représente passé et mémoire pour l’homme pour en comprendre leur difficile appréhension. Le temps peut se diviser en trois dimensions temporelles : passé, présent et futur. Le passé est de loin la dimension la plus influente sur l’homme puisqu’elle est la seule à être connue véritablement de l’individu (si le présent est connu, réfléchi, c’est qu’il est déjà passé), la seule dimension sur laquelle l’homme peut établir un retour réflectif et la seule par laquelle l’homme explique ou croit apercevoir ce qui est son présent et ce qui va être son futur. Le passé est conjointement lié à la mémoire puisque c’est par cette capacité humaine que l’individu peut à nouveau prendre conscience d’évènements passés mais aussi de sentiments, pensées etc.… C’est également une capacité par laquelle il se sait lui-même puisque sans la mémoire il ne pourrait établir des liens. Le passé présuppose donc la mémoire ainsi que la mémoire présuppose le passé. C’est donc dans ce contexte que le questionnement philosophique qui nous anime qui est de déterminer si cette mémoire (et donc ce passé) nous aliène prend tout son sens. Dans un sens le passé pèse sur l’homme puisque paradoxalement il semble toujours « présent » du fait qu’il habite la mémoire humaine. Il faut alors comprendre ce qui aliène l’homme à ce passé c'est-à-dire ce qui le contraint réellement dans sa vie. La mémoire est l’intermédiaire par quoi l’homme va recevoir une nouvelle fois son passé, c’est par elle qu’il va appréhender ce passé. C’est pourquoi elle est un élément primordial de l’aliénation, si il y a bel et bien aliénation La mémoire est une capacité que l’on peut à la fois qualifier de sélective mais également une capacité manipulable et c’est par ces aspects que l’homme peut se retrouver prisonnier de son passé.

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