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Etude de Texte Descartes, le Discours de la Méthode

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Par   •  8 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  4 193 Mots (17 Pages)  •  3 054 Vues

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Théo Belen-Halimi

TS1

Explication de texte :

Règles pour la direction de l’esprit     (Règle 4)

René Descartes

[pic 1]

L’extrait que nous allons étudier, est tiré de la règle 4, des Règles pour la direction de l’esprit de René Descartes, dont le thème principal est la recherche de vérité. Cette quête de la vérité, de la connaissance du monde réel a traversé les âges. On la retrouve déjà dans la Bible lorsque Dieu condamne les premiers hommes pour avoir touché au fruit de l’arbre de la connaissance.                                                                                     On peut se demander, si la chance et le hasard sont une manière efficace d’accéder à la vérité, ou s’il y avait une méthode infaillible qui permettrait d’y accéder.                    Dans cet extrait, Descartes défend la thèse qu’il faut d’abord réfléchir puis agir à l’aide d’une méthode pour atteindre la vérité plutôt que de se précipiter en comptant sur le hasard et la bonne fortune. Dans la première partie de sa démonstration de la ligne 1 (« Les Mortels ») à la ligne 9 (« Or ») l’auteur fait le constat que ses contemporains qu’il nomme les Mortels se précipitent en comptant sur le hasard, la chance, pour découvrir la vérité. Dans une deuxième partie, à partir de « Or » jusqu’à la fin de l’extrait, l’auteur affirme qu’il y aurait une méthode qui permettrait d’éclaircir les esprits, c’est-à-dire d’apporter les Lumières et ainsi lutter contre l’obscurantisme. Il propose d’atteindre à coup sûr la vérité en appliquant différentes règles logiques.

Dans une première partie allant du début de l’extrait jusqu’à la conjonction de coordination « Or » ligne 9, l’auteur constate que ses contemporains, qu’il nomme les « Mortels » se précipitent sans raisonnement, ni réflexion dans la quête de la vérité.          Dès la première phrase, Descartes énonce sa thèse : Il vaut mieux réfléchir, puis agir lorsque l’on cherche la vérité.                                                                    Afin d’appuyer son argumentation, il ajoute une comparaison imagée : il compare ainsi le scientifique, le chercheur de son époque, à une personne qui voudrait trouver un trésor en vagabondant à travers les rues. A travers cet exemple, il utilise le mot « trésor » l.4 pour illustrer la vérité, ainsi on peut donc en conclure qu’elle est le trésor, ce qui est de plus précieux aux yeux des Hommes. En effet, les Hommes sont à la recherche constante de la vérité, ils sont presque nés avec une extrême curiosité, celle de découvrir le monde qui les entoure. On le voit depuis le berceau, avec les bébés qui touchent, goutent, et explorent tout pour découvrir le monde autour d’eux, cette idée est renforcée par l’utilisation d’une voix passive qui fait des Hommes le sujet de l’action : « Les Motels sont possédés d’une curiosité si aveugle », elle caractérise donc les Hommes comme des êtres dominés par leur curiosité. Mais Descartes, ajoute que c’est « une curiosité [..] aveugle », en effet les scientifiques de son époque appuient leur recherche sur le hasard et la bonne fortune.        Le philosophe compare les savants de son époque, tels que les « Chimistes » (l.6), « Géomètres » (l.6) et « Philosophes » (l.7) à des personnes errant sans cesse dans le but de trouver un trésor. La référence à ces professions n’est pas anodine, elle peut s’expliquer de deux manières. En effet, Descartes lui-même Chimiste, Mathématicien et Philosophe juge les sciences de son époque approximatives et tributaires principalement du hasard et de la chance. La Chimie de son temps, s’apparente plus à l’Alchimie, dont le but suprême était d’essayer de trouver le moyen de transformer le plomb en or, ou de découvrir la pierre philosophale, à travers de nombreuses expériences expérimentales, vaines et irrationnelles. La géométrie, quant à elle n’est pas non plus une science exacte, puisqu’elle s’appuie sur des figures représentant des objets abstraits provenant du monde intelligible. Ce monde, si bien décrit par Platon dans le mythe de la caverne, représente le monde des idées, du savoir, de la raison, de ce qui est : Il est illustré par l’extérieur de la caverne. Descartes, aborde aussi la Philosophie : « un grand nombre de Philosophe » (l.7), en effet la Philosophie, est aussi une discipline abstraite, non précise, puisqu’il est difficile de traiter des notions philosophiques de manière simple et concise avec le langage naturel : celui parler quotidiennement. Le langage naturel est en effet polysémique, les mots y sont souvent utilisés à tort et mal compris. Leibnitz, un philosophe du XVIIe siècle avait essayé en vain de créer un langage philosophique universel afin de simplifier et faciliter la Philosophie. De plus, ces différentes professions font référence aux différents degrés d’abstraction. On entend par abstraction : la séparation de la matière. C’est lorsque l’on fait abstraction de la matière propre de l’individu ou d’un objet.                            L’ordre d’apparition dans le texte de ces professions est logique : il commence par la Chimie, c’est le premier degré d’abstraction. En Chimie, on s’attache aux formes, à la morphologie des objets, on reste cantonné à la matière, c’est l’exemple des pommes que l’on regarde selon leur forme et leur apparence, (mais qui me dit que cette pomme, n’est pas une poire ?). Puis il enchaine avec la Géométrie, branche des mathématiques, qui appartient au second degré d’abstraction de la matière. En mathématiques, on ne s’attache plus à la forme de la matière, mais aux nombres et aux mesures qui la composent et la caractérisent comme la taille, le poids. En reprenant l’exemple des pommes, maintenant, on les dénombre, les pèse et se détache de leur forme, de leur matière propre. Pour finir, il parle de la Philosophie à la ligne 7 qui se rattache au troisième et dernier degré d’abstraction : en philosophie et métaphysique, on ne s’intéresse pas à la matière, on réfléchit et se questionne sur des notions abstraites du point de vue matériel, comme la réalité, la vérité, la vraisemblance, ce qui vient après la vie, ou la place de l’Homme dans l’Univers.                                                                                                La quatrième phrase (ligne 7 à 10) est découpée en deux parties. Dans un premier temps, Descartes, fait une concession, c’est-à-dire il va tout d’abord accepter le point de vue adverse, de ceux réfutent sa thèse, pour ensuite dans un deuxième temps mieux les contrer. L’acceptation de l’objection est mise en évidence par l’adverbe « Certes » et l’expression « je ne nie pas » qui prouve qu’il entend les arguments adverses : Malgré l’absence de Méthode, de nombreuses découvertes ont été faites. En effet, les Chimistes, Géomètres et Philosophes n’ont pas fait qu’avoir tort, ils ont fait de nombreuses découvertes qui se sont avérées véridiques.                                                    Mais par la suite, l’auteur va réfuter la thèse de ses opposants, et marquer une rupture caractérisée par l’adverbe « néanmoins » avec sa concession. Descartes va en effet s’attaquer à ses opposants, en affirmant que c’est soi-disant érudits, savants, ne sont que des chanceux (il faut comprendre le mot heureux ici par chanceux). Pour appuyer son affirmation, il utilise le champ lexical du hasard : « chance », « errements », « trouver » pour approuver que certaines découvertes n’aient été que le fruit du hasard et de la chance. Pour reprendre sa comparaison imagée, il y aura forcément un homme qui à force d’errer sans cesse pour trouver un trésor finira par le trouver sur la place publique, mais cet Homme, est-ce vraiment un explorateur, un savant ou plutôt un chanceux ?                  Il finira par minimiser les découvertes scientifiques ainsi que ceux qui en sont à l’origine, en les renvoyant à leur chance plutôt qu’à leur talent : « je ne leur accorde pas pour cela d’être plus habiles, mais seulement d’être plus heureux » (l.8/9).                                 Ainsi, le fait de parler de savants appuie le fait qu’ils ont des connaissances supplémentaires dans des domaines spécifiques par rapport aux autres. Ils qu’ils sont donc en possession de vérités surement incomplètes, mais présentes. Dans le cas où les savants (chimistes, géomètres, philosophes…) n’existeraient pas et que tous les mortels seraient sur le même pieds d’égalité du point de vue scientifique alors on pourra se demander si le simple fait de chercher au hasard un trésor, la vérité fait de nous un découvreur, un savant.

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