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Désirer, est-ce nécessairement souffrir ?

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Par   •  7 Mars 2022  •  Dissertation  •  1 617 Mots (7 Pages)  •  254 Vues

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N°112. Dissertation:   Désirer, est-ce nécessairement souffrir?

Analyse du sujet:

« désirer»

Acte qui désigne le fait de poursuivre un objet pour se l’approprier, un but pour le réaliser. Pas de désir sans temps, pas de désir sans attente, pas de désir sans manque non plus. Le désir est une tendance qui me met en état d’incomplétude, mais qui en même temps est aussi une force d’affirmation d e soi et de transformation.

«nécessairement»

Le nécessaire s’oppose au contingent. Ce qui est nécessaire ne peut pas être autrement qu’il n’est. Ce qui est contingent n’a pas de nécessité et peut être différent. Le cours de l’Histoire semble contingent : on peut toujours dire que les choses auraient pu se passer différemment. Par contre, j’ai beau faire, je ne peux pas éviter de déduire que les trois angles d’un triangle forment 180 ° (dans la géométrie d’Euclide. C’est de nécessité.

«souffrir»

Se sentir intérieurement déchiré, blessé, malheureux, renié dans son  être, toute souffrance étant le signe d’une diminution de soi. La souffrance va de pair avec l’affirmation d’un moi qui souffre, elle n’est pas anonyme : moi, A, je souffre d’avoir été méprisé, éconduit, haï, ridiculisé etc. La souffrance est le contraire de la joie qui traduit au contraire une expansion de soi, un épanouissement dans l’être, un contentement, une plénitude qui stable a pour nom le bonheur. Celui qui souffre n’est pas heureux.

Problématique:

Le sujet nous demande de chercher quelle est la relation entre le désir et la souffrance. Il nous propose une solution possible tout en nous demandant de l’apprécier. Le désir  engendre de la souffrance, c’est sou- entendu. Mais est-ce à dire que le lien soit  implacable entre le désir et la souffrance? Ou bien est-il contingent, de sorte que la relation soit complexe du désir vers la souffrance. Donc en vertu de quelle nécessité le désir engendrerait-il la souffrance, comment, dans quel cas ? Peut on échapper à la souffrance tout en désirant ? Est-ce seulement souhaitable d’éviter la souffrance du désir ? Question plus grave : comment peut-on tout à la fois chercher son bonheur dans ses désirs et ne jamais tenir compte de l’expérience qui nous montre si souvent que le désir implique déception, contrariété, malheur, souffrance ? N’es-il pas naïf, voire, hypocrite de fermer les yeux en faisant comme si n pouvait avoir l’un sans l’autre ? Ou bien, n’est-il pas possible, en restant détaché du fruit du désir, en restant détaché à l’égard du désir, de continuer à désirer sans que la souffrance puisse apparaître ?

Il est indispensable pour résoudre ce problème d’opérer des distinctions :

1) Distinguer les vrais désirs, ceux qui viennent du cœur et les faux désirs qui poussent dans la tête, S. Jourdain. Le faux désir est associé avec le sentiment de séparation et d’incomplétude, le faux désir nous torture, car il procède d’un manque que le mental a planté dans notre esprit, créant l’illusion d’un vide d’être qu’il faut à tout prix remplir. Le vrai désir, explique S. Jourdain, est expansion de mon être, mouvement spontané vers une satisfaction. Je désire ce que j’ai toujours désiré, je suis porté sur l’aile du désir, je coïncide avec le mouvement de l’action et nulle part il n’y a de souffrance de la séparation et du manque. Il n’y a que la Vie se donnant à elle-même, joyeuse, la Vie s’exprimant. A la limite ne cherchant pas vraiment seulement l’objet, car ce qui compte, c’est ce sentiment d’être porté par une vague qui est ma propre aspiration. 2) Distinguer les désirs dans l’ordre du possible et les désirs inaccessibles. Il est clair qu’un fantasme de célébrité torture d’avantage que l’obtention de mon bac. 3) Distinguer les désirs naturels, nécessaires et vains. (Table d’Epicure) : il y a une souffrance attachée à la non-satisfaction de chaque catégorie de désirs (la faim est bien différente de la cupidité qui me fait envier  l’argent). 4) Distinguer les désirs égocentriques et les désirs généreux. Lesquels font le plus souffrir ? Quand on aime vraiment, ce qui compte c’est donner, donner sans attendre de retour. La joie du don est infiniment supérieure à l’espoir d’une sorte de récompense de fait d’avoir donné. Par contre, le désir égocentrique me rend très dépendant, exigeant, cruel parfois. Il me met dans un état d’attente qui est souffrance. 5) Distinguer l’objet immédiat du désir : la boucle d’oreille dans la vitrine, de son objet implicite : sentir que je suis aimé, que l’on pense à moi dans une petite marque d’affection, une attention, une reconnaissance. Il y a déjà de la souffrance dans cette demande vis-à-vis de l’autre. Il y a une frustration dans le fait de ne pas répondre à la demande d’autrui d’une manière ou d’une autre.

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