Désirer, est-ce nécessairement souffrir ?

Désirer, est-ce nécessairement souffrir ?

Le désir fait écho a de la souffrance notamment avec la frustration. La notion désirer vient du latin « desiderare » qui signifie « regretter l'absence de ». Quand un enfant écrit sa liste de souhait pour ses cadeaux d’anniversaire par exemple, il va se projeter dans le futur en pensant obtenir ces cadeaux et s’imaginera plusieurs scénarii. Mais en attendant il devra attendre le jour de son anniversaire et il pourra ressentir deux sentiments après ses désirs : la souffrance ou le plaisir. La souffrance de ne pas avoir eu le cadeau qu’il voulait tant ou alors le plaisir d’avoir eu ce même cadeau. On va alors se demander si le désir fait nécessairement souffrir ? Nous verrons tout d’abord que le désir est intimement lié à la souffrance, mais aussi que le désir peut procurer du plaisir.

Nous devons, avant d’aborder ce sujet, distinguer le besoin au désir : le besoin est vital alors que le désir est plus une recherche de plaisir pour améliorer son bien-être. Par exemple, manger ou boire est un besoin vital pour l’homme tandis que la dernière paire de chaussures à la mode n’est que désir car pas indispensable mis à part pour son propre plaisir. Le plaisir sera donc toujours un manque dans chacun d’entre nous et c’est là où la souffrance va entrez en compte. La personne va connaitre de la frustration de ne pas l’avoir au début, ce qui va créer le désir puis si cette personne ne voit pas son désir accomplit, la souffrance va alors l’envahir. Par exemple, si Thomas tombe amoureux de Lucie mais que cette dernière ne ressent rien pour lui, il ressentira de la souffrance car son désir ne sera pas réciproque. Cette souffrance peut durer très longtemps car notre recherche de désir est infinie et si nous n’accomplissons pas nos désirs nous vivons dans la souffrance. Le désir amoureux est la pire souffrance qu’il soit, c’est un sentiment de manque qui nous envahit et que l’on cherche à combler. La souffrance est donc inévitable surtout quand la recherche du désir est infini chez l’humain. Un désir infini peut devenir lassant et la souffrance arrive quand plus aucun plaisir n’est procuré en accomplissant ses désirs. Comme dans Don Juan de Molière, où Don Juan est lassé d’avoir toutes les femmes à ses pieds et il va alors souffrir car il n’éprouve plus de plaisir à ses désirs. Dans le Gorgias, Selon Socrate, chercher toujours un objet de satisfaction à son désir, c’est se préparer aux pires souffrances. C’est bien le cas de Don Juan qui souffre de ne pas trouver cette fameuse femme qui pourra lui résister et lui donner ce plaisir de difficulté. On peut aussi citer le tonneau des danaïdes qui est lui aussi un exemple de désir insatiable, un tonneau troué qu’on souhaite remplir, comme des désirs qu’on souhaite assouvir et le trou qui symbolise le plaisir qui fuit à chaque désir acquis, le plaisir est éphémère et si nous n’avons pas notre dose de plaisir alors la souffrance est présente. Dans le désir on trouve également la notion de patience. Pour certains la patience peut être source de souffrance, car quelques fois même en étant patient, nous n’obtenons pas ce que nous désirons. On peut citer le besoin matériel, par exemple le dernier iPhone, qui peut susciter un désir profond pour plusieurs personnes mais qui ne pourront pas forcément se le permettre même après des mois d’économie, d’où une patience suivie d’une frustration d’où une souffrance. Le désir est infini et la souffrance l’est aussi, nous voudrons toujours accomplir le plus de désir possible, et un désir accompli peut en attirer un autre, par exemple Lucie achète une robe noire donc acquière du plaisir mais elle sera frustrer car elle voudra la paire de chaussure qui va avec, et va donc achetez les chaussures. Le désir est vicieux et peut vite se transformer en souffrance. Selon Schopenhauer dans « Le Monde comme volonté et comme représentation », il dit : « Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance.» Le désir est source d’attachement, donc de souffrance, il faudrait se libérer du désir pour ne plus souffrir. La souffrance fait donc partie du désir mais il y a aussi le contraire de la souffrance qui est le plaisir.

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