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Désirer est-ce nécessairement souffrir?

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Par   •  8 Avril 2018  •  Dissertation  •  2 902 Mots (12 Pages)  •  817 Vues

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PEREZ Lisa     Désirer est-ce forcément souffrir ?

Nous nous demandons constamment ce qui peut être néfaste ou bénéfique pour chacun d'entre nous et ce par la voie des désirs. Dans cette perspective, la plupart du temps, nous avons tendance à peser le pour et le contre de ce qui pourrait nous êtes avantageux dans le processus de l'accomplissement d'un désir. En effet, il n'y a rien de plus plaisant que d'atteindre le but de notre objectif, le plus extravagant soit-il. Mais si nous le choisissons mal, s'il nous cause du tord, alors il peut nous mener à la souffrance. Bien des désirs risquent de nous égarer dans notre quête du bonheur s'il est mal choisit, il peut même nous éloigner de ce but. Un homme désirant posséder une voiture hors de prix pour avoir une bonne image de lui alors qu'il possède peu d'argent comporterait des risques car, il devra éliminer les autres désirs comme partir en voyage par exemple, car il serait contraint de rembourser cette voiture, il se renfermerait donc sur un désir au dépend d'autres désirs. Dans ce cas, comment ne pas céder à n'importe quelles tentations ? Au moins apparaît-il, en même temps que le désaccord entre nos deux observations qu'une question s'impose non sans une certaine légitimité : désirer est-ce forcément souffrir ? Mais ce qui est forcément ceci ou cela ne montre t-il pas quelque chose qui est inévitable ? Dire par exemple à un enfant qu'il doit forcément avoir de bons résultats à l'école s'il veut réussir dans sa vie, n'est-ce pas exprimer une certaine obligation à certaines actions pour en arriver à ce résultat ?  Nous nous demandons, à vrai dire, si désirer est-ce obligatoirement souffrir. Et comme ce qui est qualifié comme une « souffrance », c'est à dire une douleur est, par définition, néfaste pour nous. C'est à dire un mal physique ou moral. En sommes, désirer serait-ce obligatoirement un mal physique ou moral ? Or dans une telle obligation d'un mal physique ou moral, ne faut t-il pas qu'il y est signe d'un manque ? Et la réalité contraire ne consisterait pas à ce qu'il y est place à l'imagination ainsi que l'espoir ? Émerge alors le problème suivant : désirer est-il signe d'un manque ou bien nous permet-il d'imaginer et d'espérer ?

Dans un premier temps, nous pouvons penser que désirer est signe d'un manque. En effet, en quoi consiste le concept de « désire » si ce n'est se représenter quelque chose qui pourrait combler un vide ? Généralement, un être humain qui désire, pense, s'imagine une situation qui le comblerait de plaisir. Il se représente une idée qu'il le satisferait de ce manque. Ainsi s'il désire acheter une voiture, n'est ce pas parce qu'il ne veut plus aller à son travail à pied ? Il ne veut plus perdre son temps à la marche par rapport à ces collègues qui eux peuvent se permettent de se rendre à leurs travail grâce à un moyen de locomotion plus confortable et plus rapide. Tout ceci est signe d'un manque, plus précisément un manque de confort. A ce titre, ce point de vue nous laisse croire une confusion entre un désir et un besoin. Pourtant chaque être vivant a des besoins, pas forcément des désirs. Les besoins permettent de savoir ce qui est nécessaire pour notre survie, ce qui est vital par des mécanismes physico-chimique, il permet d'être maintenu en vie. Généralement, nous appelons ça l’instinct de survie. C'est ancré dans chaque animal que nous sommes. L'homme répond à des besoins grâce à son comportement instinctif sans être naturellement conscient de ce processus perçu logiquement par son esprit. Par exemple, si un homme est gravement blessé à la jambe, son cerveau lui enverra de multiples messages de nature douloureuse pour le prévenir de ce mal. Pourtant, cet homme désir de courir, mais son instinct le rattrapera à cause de la douleur qu'il percevra, il nous pourra pas poser sa jambe par terre. Il devra donc se soigner. Cela prouve que les besoins sont au dessus des désirs. Pourtant ils peuvent représenter également un manque. Un homme peut manquer de nourriture, il va donc avoir faim, ce qui va entraîner le désir de manger. Un autre peut manquer de sommeil, il va donc être fatigué ce qui va entraîner de désir de dormir. Il peut y avoir amalgame. Mais il faut faire la différence entre ce qui vital et ce qui ne l'ai pas. En effet, l'imagination pour permet de désirer, ce qui montre que l'homme peut être également au dessus des besoins en fonction de ce qu'il désire.  Imaginer est supérieur à tout instinct animal puisqu'il permet de développer un raisonnement et une conscience de la liberté. Nous savons que l'homme est un animal et réponds à des besoins qu'ils lui sont vitaux mais grâce à l'imagination il se créer un monde, une culture propre à lui même, il ne vivra plus tout à fait « comme une bête ». Grâce à cette capacité, cela donne lieu à une situation inventé par son esprit qui lui permet le confort de ce qu'il juge d'inconfort dans sa vie. Nous pouvons comprendre cela grâce à Locke avec son Essai sur l'entendement humain qui nous l'explique à sa façon en comparant le désir à un malaise et en analysant le désir comme un bien absent.  Un bien absent amènerait donc à un désir pour combler cette absence car le désir n'est qu'un malaise par manque d'un bien absent.

Or, si nous voulons bien à présent préciser quand nous évoquons ce qui est signe d'un manque, ne pourrons-nous pas en venir à l'idée qu'un manque est forcément une souffrance ? Ainsi, celui qui manquera de nourriture pour s'alimenter souffrira de la faim, comme un fumeur n'ayant pas sa dose quotidienne de nicotine. Généralement, un manque est principalement considéré comme une douleur. Nous pourrions définir le manque comme une souffrance d'un bien absent car ce qui ne manque pas n'est pas douloureux, riche de ne peut pas manquer d'argent, il ne peut pas souffrir de la pauvreté. La souffrance quand à elle, est une douleur qui peut être physique ou morale.    Celui qui manque de ceci souffrira de cela, son corps et/ou son psychisme réagira face à cette situation. Un homme qui manque de nourriture souffrira de la faim et cela se ressentira, sur le plan corporel il perdra du poids, sur le plan du psychisme, il sera moins attentif à ce qui l'entoure, il ne pensera quasiment qu'a la nourriture, ce qui est douloureux quand une pensée peut tourner en boucle dans sa tête. Ainsi nous pouvons nous référer du texte de Platon dans Le Banquet qui nous explique avec subtilité que nous pouvons souffrir de ce que nous ne possédons pas. Le contraire pour lui serait impossible, puisqu'un homme grand ne peut gagner en grandeur et un fort ne peut gagner en force, ces hommes possèdent déjà ces qualités, ils ne leurs manque pas. Pourtant malgré cette possession, il peut également manquer de celle-ci puisqu'elle peut ne pas être définitive pour l'avenir. Certes il a ce bien maintenant mais plus tard, ce n'est pas certains.

Il est évident à présent, que si désirer laisse place à l'imagination qui permet de se créer une situation constituer d'un bien qui nous est absent et que ce manque représente une souffrance, alors désirer c'est forcément souffrir. Comment en serait-il autrement, si nous considérons avec Schopenhauer dans son texte Le monde comme volonté et comme représentation que désirer implique a pour principe d'un besoin, d'un manque donc forcément d'une douleur. L'homme, après avoir satisfait un désir éprouvera un nouveau manque car il s'ennuiera de ce désir, il s'en trouvera un autre pour laisser place à l'ancien qui lui n'est plus car il est satisfait.  Dès qu'un désir sera satisfait il commencera à s'ennuyer de cette possession et recommencera de « zéro ». On peut comparer ceci à un homme qui donne une pièce a un mendiant, cela ne fera que prolonger sa misère. Ou encore un écrivain qui termine une histoire, il commencera à déprimer jusqu'à ce qu'il trouve la motivation et l'inspiration pour commencer une nouvelle histoire. L'homme serait comme un « pendule », un poids oscillant au bout d'une corde. Il perdura entre la conscience malheureuse et la conscience qui s'ennuie de ce qu'elle a obtenu car plus rien ne la motivera comme son désir ne sera plus, ce qui entraîne une nouvelle souffrance. C'est une façon assez pessimiste de voir les choses de cet angle là.  Mais Schopenhauer montre à quel point il a comprit que le désir n'est que manque, donc une souffrance. En ce sens, comment nier que désirer est forcément une souffrance ?

Néanmoins, la perspective qui fût la notre jusqu'à ce moment n'est pas sans reposer sur un certain optimiste que nous pouvons nous accorder s'il ne finit pas de pervertir notre traitement de la question. En effet, nous avons traiter la notion des désirs en général comme s'il n'y avait là qu'une seule et même vérité sans considérer qu'il y avait d'autres possibilités, d'autres points de vues à envisager, donc sans évaluer celles-ci relativement à la question que nous nous posons. Or, en regardant de près, la notion des désirs et de la souffrance sont loin d'être homogènes. Pour cela, nous pouvons prendre appuis sur le texte La nouvelle Héloïse de Rousseau. Rousseau part du principe que désirer peut être une source d'épanouissement. En effet, ce qui nous épanouie n'est pas finalement néfaste. Dire que quelqu'un est épanouie montre qu'il se réalise en tant qu'être à part entière, il ne souffrira pas de frustration morale ou physique. Un sportif qui aura réalisé son rêve pourra être considéré comme épanouie car il aura travaillé si dur qu'il aura réussi son objectif, il ne sera pas donc en souffrance de ce qu'il a désirer. Désirer serait source d'épanouissement car nous pouvons développer un désir en l'imaginant, et plus cela ce prolonge, plus il y a de l'espoir.  Ce serait pouvoir profiter en toute conscience de cette vitalité qu'est nos désirs à l'instant même où nous désirons pendant que l'on est animé en vue de ce qu'on a pas encore et que peut être on n'aura jamais. Même si l'on ne pourra pas l'avoir, on ne pourra pas nous priver de cette jouissance d'avoir en quelque sorte vécu ce désir que l'on a tendrement eu et chéri. Car si le désir n'est pas satisfait, si cette satisfaction ne vient pas, l'espoir, lui continuera ainsi que l'illusion qu'un jour il sera accompli l'accompagne tel une passion dévorante intérieurement. Rousseau considère que celui qui n'a plus rien à désirer est malheureux car il n'a plus cette flamme qui l'anime en lui dans l'espoir un jour d'être heureux. Il perd en quelque sorte tout ce qu'il possède. Il met en avant le bonheur avant que celui ci n'arrive à point car on profiterait moins de ce que l'on obtient par rapport à ce que l'on espère. Un homme désirant voyager dans un pays depuis très longtemps ce sera imaginé vivre ce désir tellement de fois qu'il sera toujours dans l'espoir d'y aller un jour, il se sera imaginé le voyage parfait, alors que le jour où il commencera à voyager, il remarquera tout ce qui ne lui plaira pas, tout ce qui fera obstacle à son désir. Comme on dit, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, une phrase parfaite pour Rousseau qui considère que celui qui ne désire plus, n'est plus. Désirer permettrait donc d'imaginer et d’espérer.

Mais s'il s'agit qu'au moins certains de nos désirs nous permettent d'imaginer et donc d'espérer, nous devrions aussi nous apercevoir que l'idée d'imaginer et d'espérer est entièrement contradictoire avec la notion de manque. Quand un homme utilise son imagination pour se créer une situation ce qui lui amène de l'espoir qu'un jour cette situation arrive est-ce vraiment signe d'un manque ? Comment un manque pourrait signifier que l'on ne peut ni imaginer, ni espérer ? L'artiste qui créer a t-il un manque ? Quand nous rêvons nous exprimons bien quelque chose allant vers notre volonté, nous utilisons notre esprit pour inventer quelque chose qui nous plaira forcément, comme une personne rêvant de voyage, celui ne lui déplaît pas. Imaginer et espérer serait vivre, nous sommes conscient que l'on imagine. Nous accomplissons nos désirs du mieux que nous le pouvons et dans certains cas nous pouvons nous surpasser, cela peut être une source d'épanouissement. L'homme peut développer une conscience réfléchie et par la suite critique car il va faire en sorte de choisir correctement ses désirs, car certains peuvent en supprimer d'autre. Tout est question de priorité, donc de choix. C'est le cas pour Aristote dans son texte Éthique à Nicomaque qui met en avant ces arguments en expliquant que les hommes qui aspirent aux plaisirs, aux joies de la vie ne peuvent que vivre. Celui qui se laisse emporter par les petits plaisirs de la vie, dont l'imagination et l’espérance ne peut pas se laisser détruire par un manque. Un homme peut désirer faire tel métier, il sera tellement prenant qu'il ne pourra pas accomplir d'autres désirs, mais il accomplira d'une certaine façon tellement bien celui ci qu'il a décidé d'accomplir qu'il s'épanouira et deviendra raisonnable et rationnel par la même occasion, conscient qu'il ne peut pas tout faire, qu'il y a des choix à faire. Nous admettons donc avec Aristote que la création et qu'aspirer aux plaisirs ne peux pas être néfastes. Autre reformulation : imaginer et espérer ne peut pas être signe d'un manque puisqu'il signifie que cela nous rend heureux et épanoui. Mais ainsi, ne nous retrouvons pas avec une pensée qui est complètement différente de la conclusion de notre première approche ?

Car, si certes nous admettons encore que ce qui est signe d'un manque c'est forcément souffrir, nous sommes néanmoins prédisposé à conclure, on peut considérer la seconde problématique, que désirer ce n'est pas forcément souffrir. Les désirs font font partie de l'homme, il ne peut pas lutter contre ceci car c'est ce qui l'anime et c'est généralement naturel et culturel. Si un enfant est élever dans une famille de musicien, peut être qu'à son tour il désirera faire de la musique, contrairement à un enfant élever dans une famille non musicien. Pour souligner qu'un être sans conscience n'a pas de désir, alors que quelqu'un qui désire, selon celui ci il aura une autre façon de voir le monde. Sa relation aux choses sera différente par rapport à d'autres personnes selon la perspective de Spinoza dans son texte Éthique. Un homme très amoureux de sa femme la trouvera forcément plus belle par rapport à d'autres hommes, car il la désire, il la voit de façon subjective, c'est valorisant pour elle. Spinoza considère que le désir est « l'essence de l'homme ». Il observe deux types de désirs : les désirs « passifs », ceux qui ne sont pas vraiment contrôlés, qui naissent en nous sans même y prêter attention ; et les désirs « actifs », ceux que nous choisissons avec grandes attentions car nous pensons qu'ils vont épanouir pleinement notre potentiel. Dans ce cas la, nous pouvons estimer qu'un homme quand il choisit correctement son désir, peut devenir joyeux quand il considère ce qu'il peut être dans sa propre individualité. Ainsi, il devient évident que désirer ce n'est pas forcément souffrir mais seulement les désirs qui sont correctement choisis, que l'on décide d'accomplir pleinement et qui pourrait contribuer à l'épanouissement de notre être.

In fine, que pouvons nous retenir de notre appropriation à la problématique de la question si, oui ou non, désirer c'est forcément souffrir ? Nous sommes persuadé de la signification d'un tel question comme le fait de se demander si désirer c'est obligatoirement un mal physique ou moral ? Et nous pensons que le problème déterminant cette dimension pouvait s'énoncer ainsi : désirer est-il signe d'un manque ou bien nous permet-il d'imaginer et d'espérer ? Par notre première approche, la première perspective de l'alternative semblait féconde : ce ne sont pas nos désirs qui nous permettent de combler un certain vide ressentis ? Désirer n'est-il pas néfaste si cela n'est  pas accomplit ? Pourtant, nous avons également pu considérer la possibilité que nos désirs ne sont pas forcément mauvais, que nous ne sommes pas obligé de nous en priver car ils mènent à l'imagination et à l’espérance. En effet, si réellement l'épanouissement complet de notre être se fait par l'inventivité de notre esprit ainsi que de l'optimisme de nôtre avenir nous comprenons assez mal pourquoi désirer serait une entrave à l'homme. Par exemple, il faut choyer un désir pour prendre du plaisir à l'accomplir et à tout mettre en œuvre pour qu'il se réalise, il nous donne une certaine motivation. Il faut insister sur le fait que notre réflexion a des limites car nous n'avons pas suffisamment précisé sur la nature du « comment », car il y a les désirs passifs, ceux qui sont ancré en nous, que nous ne choisissons pas forcément, et les désirs actifs, ceux que nous choisissons réellement. Reste à savoir lequel est lequel, car s'ils ne sont pas choisit intelligemment, ils pourraient être une entrave à la réalisation de notre être. La question serait alors de savoir et de définir quels désirs seraient avantageux pour chacun d'entre nous ?

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