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Désir

Dissertation : Désir. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Avril 2018  •  Dissertation  •  1 203 Mots (5 Pages)  •  473 Vues

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Le mot « désir » vient du latin desiderare, « regretter » et sidus, « l'étoile ». Le désir évoque alors un manque. Nous sommes les sujets d’une quête naturelle, celle du désir, que nous devons parvenir à combler, sous peine d’en souffrir. On peut ainsi se demander si le désir est inévitablement créateur de souffrance ? Dans un premier temps, nous verrons que cette recherche est la cause de souffrance, cependant dans un deuxième temps, nous établirons qu’elle peut être également la cause de plaisir, pour enfin aboutir à son caractère naturel à l’existence humaine.

     Pour commencer, le désir est un manque. Celui-ci est synonyme de souffrance lorsqu’il n’ait pas assouvi. Pour illustrer cela, on peut s’appuyer sur la théorie platonicienne, illustrée notamment dans le Mythe des androgynes. Dans celui-ci, Aristophane nous enseigne qu’autrefois les hommes détenaient une structure organique doublement dotée en comparaison à la notre. Il existait alors, le male, la femelle et l’androgyne. Cependant après avoir orgueilleusement défié les dieux, Zeus décida de les couper en deux et de tourner leur tête pour qu’il puisse aisément le constater. Platon justifie ainsi le désir de l’homme par un châtiment divin. Malgré cela, ayant pris peine de leur condition, Zeus décida de modifier l’emplacement de leurs organes génitaux de telle manière à permettre la reproduction et ainsi assurer la prospérité de l’espèce. Cela justifie le caractère naturel de l’amour ; l’homme seul est un être incomplet, tandis que la rencontre avec l’autre lui permet de se considérer comme totalité. Au cours de sa vie, l’homme doit alors parvenir à combler ce manque.

Il existe deux formes de désir : celui d’un objet et celui d’une personne. Le désir d’un objet conduit à la consommation d’un bien, voir à sa destruction. C’est une des caractéristiques de notre société de consommation, comme écrit Jean Baudrillard : “La société de consommation a besoin de ses objets pour être et plus précisément elle a besoin de les détruire“. Cela témoigne d’une quête éternelle, semblable à celle du désir d’une personne. Cependant le désir d’une personne, lui, est une volonté de réciprocité du désir ; désirer une personne c’est désirer son désir, désirer son manque. Le désir est indéfini, Platon dans Georgia compare le désir à des tonneaux troués devant  sans cesse être remplis par les femmes. Dom Juan incarne également cette quête éternelle, la séduction d’une femme est perçue comme finalité, son désir n’est alors jamais comblé. Le désir est par conséquent créateur de souffrances car jamais comblé, mais il reste nécessaire, comme en témoigne Rousseau, dans Julie ou La nouvelle Héloïse, « Malheur à qui n’a plus rien à désirer », le manque semble prévaloir à la satisfaction du désir (« On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère »). Au regard de ces éléments, le désir semble être cause de souffrance, cependant, il peut provoquer du plaisir.

     Le plaisir est à différentier du bonheur. Le bonheur est l’inverse du désir : le désir est un état de manque, donc de souffrance, alors que le bonheur, lui, est un état durable de satisfaction. Le plaisir est la satisfaction d’une pulsion, l’abaissement de l’excitation interne provoquée par la pulsion elle-même. Il existe différentes catégories de plaisirs, dans Lettre à  Ménécée, Epicure distingue :

-« désirs naturels et nécessaires » qui sont limités et accessibles (exemple : eau, nourriture)

-« désirs vains » qui sont contingents (exemple : gastronomie)

-« désirs non naturels et non nécessaires » qui sont superficiels et créateur de souffrances et/ou dépendance.

Pour les épicuriens, le véritable bonheur est accessible si l’on parvient à se satisfaire seulement des « désirs naturels et nécessaire ».

Le bonheur épicurien établit alors une sélection des désirs, la version stoïcienne n’est pas si différente à ce sujet. Il faut parvenir à maîtriser ses passions, pour ce courant de pensée, la vertu seule permet à l’homme d’atteindre le bonheur (« Le bien pour l’Homme consiste dans une activité de l’âme en accord avec la vertu », Aristote,  Ethique à Nicomaque).  Pour se détacher de ses passions, l’homme doit arriver à désirer ce qui est en son pouvoir, car le désir de l’hasard lui est cause de passions. Cette notion de l’accessibilité est notamment illustrée par Epictète à propos de l’argent : “Il ne dépend pas de toi d'être riche, mais il dépend de toi d'être heureux.” Cependant nous pouvons-nous interroger si le désir est le propre de l’homme ?

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