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Dissertation de philosophie : peut-on dire "à chacun sa vérité"?

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Par   •  19 Décembre 2017  •  Dissertation  •  1 343 Mots (6 Pages)  •  11 093 Vues

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Dissertation de Philosophie

Sujet : Peut-on dire « à chacun sa vérité » ?

Saint Thomas d’Aquin a le premier défini la vérité comme l’adéquation de la pensée et des choses. La vérité qualifie un jugement, une opinion. Il est nécessaire d’admettre que chacun puisse soutenir des vérités différentes des nôtres, comme le signifie l’expression « à chacun sa vérité ». Cette locution proverbiale, que l’on utilise souvent pour clore un débat, représente le relativisme et la subjectivité. Elle exprime explicitement la divergence des points de vue. De ce fait, se pose le problème du nombre des différentes opinions, car en prenant compte les différentes cultures, idées politiques et religions il devient impossible de prétendre qu’une opinion est plus vraie qu’une autre. Cependant, il existe aussi une vérité universelle, qui s’applique à tous, par exemple, de nos jours, nul Homme sur Terre n’osera contredire le fait que la Terre est ronde, car c’est la vérité. L’affirmation « à chacun sa vérité » est-elle légitime ? La question de la valeur du relativisme et de la subjectivité se pose, ainsi que celle de l’illégitimité de l’expression et enfin la vérité scientifique.

L’expression « à chacun sa vérité » apparaît comme une maxime de tolérance, elle revendique que chacun détient le droit de penser ce qu’il veut et que chacun a le droit de choisir sa liberté car chacun est son propre maître lorsqu’il s’agit de l’opinion. De plus, elle entend donc que chacun doit accepter les autres opinions qui différaient de la sienne. Cependant, ces énoncés posent problème car en effet si chacun dispose d’une vérité qui ne serait que la sienne cela signifierait que la vérité pourrait être subjective, relative. Pourtant, suffit-il réellement à chacun de juger par soi-même pour dire vrai ? Et si chacun a raison, comment peut-il dire qu’il a raison ? Le mot « vérité » perdrait tout son sens s’il existait autant de vérités que d’êtres sur Terre.  

Platon défend cette idée de relativisme, en reprenant les thèses du sophiste Protagoras qui déclarait que « l’Homme est la mesure de toute chose. » Autrement dit, que la vérité dépend de la perception de chacun et que chacun de nous est porteur d’une vérité. Cette vérité est inculquée par les sentiments, la conscience, les croyances religieuses, politiques. Il est logique de dire que notre vérité est initiée par notre conscience, elle est inspirée de notre vécu, elle se trouve donc relative à chaque point de vue humain, malgré que le milieu sociale et l’époque, dans lequel cet homme va grandir joue sur sa personnalité, ce dernier prend ses propres décisions, en accord avec sa conscience ; il se créer lui-même son opinion et ainsi sa vérité. Par exemple, il est vrai de dire qu’une journée peut être remplie de joie pour un individu parce qu’il s’est passé beaucoup de bonnes choses pour lui, mais que cette journée peut aussi être une très mauvaise pour un autre individu qui vient de perdre une personne chère à ses yeux. Cependant ces deux énoncés seraient vrais pour la simple et bonne raison que ces deux individus auraient vécue, perçu la même journée différemment. Si la connaissance se règle sur la subjectivité, il semble légitime de dire « à chacun sa vérité », cependant cela implique une certaine forme de scepticisme de la part des humains.

Dire « à chacun sa vérité » veut dire que l’Homme se contente de s’en tenir à des opinions non certaines, à un relativisme du vrai, dans lequel ce qui est vrai pour un ne l’est pas forcement pour un autre. Néanmoins, ce relativisme cache un scepticisme : il aboutit soit à se contenter de sa propre vérité, sans aucune volonté de découvrir une réponse exacte (une réponse universelle et vraie pour tous) ; soit de nier toute possibilité de découvrir un jour une vérité indubitable et par conséquent d’abonner toute recherche scientifique, théorique pour découvrir celle-ci.  Alors, dire « à chacun sa vérité » représente une solution de facilité.

Un évènement peut être vécu différent par différentes personnes qui détiendront chacune leur vérité de la manière dont cet évènement s’est déroulé. Cependant le relativisme mène au scepticisme et peut être rejeté.

L’affirmation « à chacun sa vérité » est généralement utilisée dans un contexte précis : lorsqu’il s’agit de mettre fin à un débat. Elle implique un désaccord, mais invite à le considérer comme normal, en le mettant sur le compte de la nécessaire divergence des points de vue.  Elle empêche toute continuation de du débat, car, prise au premier degré, elle signifie que toute tentation de convaincre l’adversaire revient à mépriser sa vérité.

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