Atteinte du bonheur

Le bonheur est un but à atteindre dans l’existence de chacun. Pourtant, sommes-nous responsables de notre bonheur ? Si la réponse est affirmative, cumuler les plaisirs pour satisfaire nos désirs devrait nous permettre d’atteindre le bonheur. Cependant si être heureux ne dépend pas de nous, faut-il que nous attendions passivement le bonheur ? Et si nous devons rester soumis pour être heureux, vivre dans l’attente permet-il d’éviter la frustration ?

Dans une première partie, nous verrons que l’attente passive du bonheur s’explique par une soumission des hommes face à leur destin. Puis, nous constaterons que l’hommes tente d’être heureux en obtenant un maximum de plaisirs, attendant ainsi activement le bonheur. Pour finir, nous remarquerons que bien souvent l’homme se raccroche à des biens matériels alors qu’il leur suffit de faire un retour sur soi.

De nombreux facteurs extérieurs favorisent le bonheur ou le malheur. En effet, des évènements de la vie de l’homme influenceront ses sentiments, agiront sur son bien-être. L’homme est alors soumis face à ces évènements. Le bonheur n’est plus qu’un ensemble de hasards de circonstances, il peut arriver puis repartir malgré tous les efforts que peut faire l’homme. Si ces hasards sont favorables à l’homme, on peut parler de chance. Elle peut favoriser notre condition de vie et donc agir sur notre bien-être. Cette chance peut se présenter dès la naissance. Prenons comme exemple, celui d’un enfant issu d’une famille aisée, cet enfant n’aura pas de manque matériel, étant dans une situation de satisfaction, il ne sera donc pas motivé à rechercher le bonheur. De nombreux philosophes grecs ont illustrés cet ensemble d’aléas de la vie par la roue de la fortune. Le roue symbolise le mouvement, rien n’est fixe, le malheur et le bonheur ne peuvent être influencé par l’homme, seulement par le hasard. Ainsi on comprend pourquoi les hommes attendent passivement le bonheur, quoi qu’ils fassent, le bonheur est une question de chance.

Pourtant, compter sur l’arrivée du bonheur sans rien faire peut ne pas aboutir. En effet, le bonheur arrive grâce à un ensemble de facteurs que l’homme ne peut influencer, il attendra alors sans rien faire. Néanmoins si l’homme n’est pas préparé pour faire face aux évènements de sa vie, il ne pourra atteindre le bonheur. Il faut tout d’abord travaillé sur soi-même, se connaitre pour être disposé au bonheur. D’après Aristote le travail sur soi-même est essentiel, tout comme la générosité ou la patience, pour pouvoir être pleinement heureux.

On remarque alors que le bonheur est le résultat de hasards auxquels l’homme doit se préparer s’il veut être heureux. Cependant, pour atteindre le bonheur les hommes peuvent rechercher une satisfaction qui leur fera oublier les évènements de leur vie auxquels ils restent soumis ?

Nombreux sont les hommes attendant activement le bonheur en cherchant à obtenir tout ce qu’ils désirent. Ils pensent alors qu’ils atteindront un état de satisfaction total où le manque aura disparu. Néanmoins, en acquérant un plaisir, la satisfaction engendrée est éphémère, par la suite l’homme voudra, pour combler le manque, satisfaire un plaisir différent, qui lui-même provoquera une satisfaction qui ne durera qu’un moment. Plus nous désirons autre chose, plus nous serons déçus de ne pas obtenir d’autres plaisirs. Ainsi, le bonheur n’est jamais atteint et l’homme reste dans un état de frustration ou d’insatisfaction. Platon retranscrit dans Gorgias l’image du tonneau percé qui explique ce phénomène. Il assimile l’état de plénitude, le bonheur, au tonneau plein. Lorsque le tonneau est à moitié vide, il représente un manque, des désirs insatisfaits. Pour Platon, remplir le tonneau revient à combler ce vide, le manque, en satisfaisant ses plaisirs. On comprend ici pourquoi les hommes cherchent à remplir leur existence de plaisirs, pour atteindre le bonheur. Cependant, Platon fait la différence entre « deux genres de vie, une vie d’ordre et une vie de dérèglement », les hommes ayant une vie d’ordre ont des tonneaux en bon état, contrairement aux hommes qui vivent sans tempérance, sans modération, eux ont des tonneaux percés. Les hommes vivant avec tempérance, satisfont leurs désirs, et sont tranquilles en pensant à leurs plaisirs assouvit. Alors que les hommes qui ont une vie de dérèglement, désir toujours autre chose, le trou du tonneau symbolise leur manque de modération. Même s’il continue de remplir leur tonneau, le tonneau ne peut rester plein, ils ne parviendront jamais au bonheur puisque la satisfaction du désir ne durera qu’un moment. Si rien ne peut combler totalement le tonneau, les hommes resteront dans leur état d’insatisfaction. Platon nous apprend que l’attente active du bonheur passe par la recherche de plaisirs. Néanmoins

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