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La controverse entre sunnites et chiites en islam

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Par   •  13 Mars 2020  •  Dissertation  •  2 323 Mots (10 Pages)  •  461 Vues

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La controverse des chiites et des sunnites

Introduction        

Les controverses religieuses ne furent pas l’apanage d’une religion ou dirons-nous d’un mouvement religieux en particulier ; mais sont au contraire, encore aujourd’hui, communes aux multiples courants, plus particulièrement au sein du monothéisme.

A l’instar des communautés juive et chrétienne, celle de l’Islam a connu très tôt dans son histoire, un shiisme central, qui donna naissance à trois branches politico-religieuses : Le sunnisme, le chiisme et le kharidjisme (ce dernier ne faisant cependant pas l’objet d’un développement dans cette étude). Il est à noter que, ces rameaux idéologiques ont postérieurement enfanté une myriade de sous-groupes, tous nourrissant des controverses plus ou moins aigues.

Les stigmates de l’antagonisme sunnisme/chiisme au sein de la communauté musulmane sont vivants et palpables. L’actualité de ces derniers jours témoigne de la vigueur caractéristique des disputes et de la permanence des débats entre deux obédiences qui sur le fond, pourtant, sont unis par la même foi mais qui tendent à se présenter aussi, sous un certain angle, comme deux islams distincts et concurrents. (cf. Mathieu Terrier, « Le chiisme, un autre islam ? »)

A l’origine de la scission, un différend foncièrement politique qui très vite fût examiné comme religieux, pour aboutir à la formulation d’affirmations dogmatiques parfois très éloignées les unes des autres. Le Prophète Mahomet, meurt en 632, en ne laissant aucune recommandation « univoque », quant à sa succession à la tête de la « Umma » : la communauté des croyants. Après 632, sur une période de 24 ans, trois califes se succédèrent pour diriger la communauté : Abû Bakr, Omar et Uthmân, usurpateurs du pouvoir selon les chiites, ils représentent les califes bien guidés pour les sunnites. En 656, Alî, cousin et gendre du prophète finit par accéder au titre suprême de chef de la communauté, qui pour les chiites (terme signifiant partisans d’Alî, en arabe « shi’at ‘Alî »)  lui revenait de droit avant ses prédécesseurs. Schématiquement, au terme d’une série de conflits et d’oppositions, Alî est assassiné en 661, ses deux fils (qui sont les petits fils du prophète) subissent le même sort lors de guerres internes, faisant naître une culture martyrologue propre au chiisme.[1]

C’est donc sur la base d’une divergence d’opinion politique, liée au pouvoir, que vont s’affronter par la suite ces deux groupes à travers controverses variées et débats savants; mais également par le biais des mobilisations populaires.

Nous l’avons dit, la controverse entre sunnite et chiite est née d’un déchirement au sujet du pouvoir, mais quelles furent les assises de cette opposition ? Quelles positions dogmatiques furent celles des deux groupes ? Sur quels terrains se sont-ils principalement opposés ? Nous allons essayer, dans ces quelques paragraphes, d’apporter quelques réponses à ces interrogations, après avoir présenté qui sont, aujourd’hui, les sunnites et les chiites.

Les sunnites

        Nous commencerons par les sunnites, sans aucunement en faire les champions indéniables de l’Islam (notre but n’étant que de présenter ce qui les a opposés), mais parce que ceux-ci représentent ce qui est communément appelé « orthodoxie » ; et composent de surcroît, 80 à 90% de la communauté musulmane selon les estimations. Disséminés dans les populations du monde arabe mais aussi à travers les diasporas, ils prônent une pratique souple de la doctrine basée sur le Coran et la « Sunna » matérialisée par les recueils recensant les dires et la gestuelle du prophète.

Les chiites

        Les chiites, quant à eux, sont majoritaires en Iran, en Iraq et au Liban. D’autres centres regroupent de nombreux adeptes en Syrie, en Turquie et autour de l’Océan indien.[2] Les chiites utilisent également comme sources le Coran et des « hadiths » même si le premier fait l’objet d’une approche particulière et divergente de celle des sunnites ; quant aux seconds, ils ne sont pas formés de la même matière.

Ces deux idéologies relevant d’un islam unifié à l’origine sont nées, nous l’avons dit, d’une vision contradictoire du pouvoir et de sa légitimité. C’est l’opposition du califat sunnite face à l’imamat chiite.

La question de la succession légitime

        A qui devait revenir le pouvoir, la direction de la Umma, en 632, date de la mort du Prophète ? A cette question les sunnites ont répondus par un consensus : le successeur est choisi par un groupe de notables et reçoit l’allégeance du peuple, sans restreindre les candidats à une lignée familiale arabe précise. Les chiites eux furent dès cette époque partisans d’Alî et de sa famille. Cela signifie qu’ils considèrent que la direction des affaires politiques et religieuses des croyants doit obligatoirement revenir à un membre de la famille directe du Prophète. Qui sont ces personnes éligibles ? Les descendants de Alî par sa femme Fâtima, fille du prophète ; Alî étant l’Imam suprême, ancêtre de ce qui devait être et fût effectivement la descendance digne de gouverner les affaires mondaines et religieuses des musulmans d’obédience chiite. Tout autre pouvoir est, pour ces derniers, jugé illégitime, mais cette position est lourde de conséquence. En effet, découle de ce point de vue, un dénigrement des trois premiers califes, voire de nombreux contemporains du Prophète qui ont soutenu les usurpateurs. Le califat est l’objet de la même polémique. Les sunnites fondent le califat sur la nécessité pour les croyants d’avoir un chef, musulman, croyant, arabe, mais celui-ci n’est pour eux qu’un pouvoir temporel, le religieux appartenant aux docteurs de la foi et de la loi. Les partisans alides, eux, n’accepte pas que la succession du pouvoir de Dieu sur terre soit soumise à un choix « populaire », profane.

Mais, l’influence du positionnement idéologique des deux principaux rameaux de l’islam ne se cantonna pas au domaine politique, il s’étendit pour finalement déborder sur le religieux, empiétant notamment, sur la sphère des sources du droit.

Une double approche du Coran et du Hadith

        Le Coran et la tradition prophétique sont des sources communes aux sunnites et aux chiites. Pourtant, l’approche des sources est controversée. Le jugement porté sur les textes fondateurs de la religion est tributaire du positionnement sur la question de l’héritage politique.

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