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La cité athénienne, un modèle?

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Par   •  20 Octobre 2021  •  Dissertation  •  1 611 Mots (7 Pages)  •  273 Vues

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ZENOU Romain                                Synthèse problématisée                              20/09/2021

CHARBONNEAU Axel[pic 1][pic 2][pic 3]

« La cité Grecque, un modèle ? », Alain Duplouy – 18/02/2019

« On juge l’homme qui ne participe pas à la politique comme un homme inutile, non pas juste tranquille. » Telle serait, d’après Thucydide dans son ouvrage Histoire de la guerre du Péloponnèse, la pensée du stratège et politique athénien Périclès qui a fait rayonner Athènes dans la Grèce antique en exploitant et promouvant la démocratie. Bien qu’antique, cette démocratie directe fait encore rêver certains historiens qui y voient un modèle pour nos Etats-Nations. Cependant cette vision n’est pas une évidence pour Alain Duplouy qui nous partage son questionnement dans son article intitulé « La cité grecque, un modèle ? » paru dans La vie des idées daté du 18 février 2019. Il appuie sa réflexion sur l’analyse de l’ouvrage Demopolis de Josiah Ober. Professeur à l’université de Stanford, celui-ci propose de réimplanter le système athénien dans le monde actuel, en le séparant de son environnement socioculturel.    Comment, dans un siècle où l’égalité pour tous est au centre de l’attention internationale, la volonté d’imposer une démocratie élémentaire selon le système athénien que possède Ober, fait-elle douter d’autres spécialistes ?                                                                                  Nous verrons dans un premier temps « l’utopie politique » que Josiah Ober voit en Athènes puis une vision obsolète de la démocratie

 

          - Athènes, au Vème siècle a.c., constitue un des rares exemples de démocratie directe de l’histoire, c’est-à-dire un régime dans lequel les citoyens exercent directement le pouvoir. Dans sa volonté de recréer une politique similaire l’historien Josiah Ober a créé le terme tiré du grec Demopolis, dans l’optique de définir cette « démocratie élémentaire » qui peut paraitre singulière pour le monde contemporain. Ainsi, cette démocratie antique repose sur deux principes fondamentaux, celui d’isonomie, qui veut l'égalité politique entre tous les citoyens athéniens, quel que soit leur degré de richesse, et celui d’isegoria qui offre le droit de parole pour tous, à tout moment et à tout propos.                                                                 De plus, afin de faciliter la participation de tous les citoyens aux affaires de la cité, l’homme d’Etat Périclès décide de mettre en place durant la même période une indemnité nommée le misthos qui, par le fait que la plupart des fonctions politiques sont annuelles et non cumulables, chaque citoyen exerce au moins une charge politique au cours de son vivant. Comme le rappelle Duplouy dans son article, les décisions et les lois qui régissaient la cité étaient prisent par un corps d’hommes adultes, les citoyens. Ce corps politique était séparé en 700 magistrats qui sont chargés d’exécuter les décisions de l’Ecclésia, une des trois assemblées démocratiques, celle-ci est l’assemblée des citoyens ; cœur de la démocratie athénienne, elle se réunit sur la colline de la Pnyx pour prendre les décisions qui portent sur les lois, le budget de la cité ou encore la politique extérieure. Elle procède également à l’élection ou au tirage au sort des deux autres assemblées, la Boulè, où siègent 500 bouleutes qui préparent les travaux qui doivent être abordés par l’Ecclésia et surveillent la gestion des fonds publiques et l’application des lois et l’Héliée qui est le tribunal d’Athènes regroupant six mille héliastes en charge de la justice et vérifie notamment la légalité des décrets proposés par la Boulè. On observe plusieurs pratiques démocratiques à Athènes comme la pratique du vote comme l’exerce l’Ecclésia qui prend ses décisions au nombre de mains levées. A l’Héliée en revanche, on retrouve un vote sous bulletin secret et sans débat. Certaines fonctions importantes, comme celle de stratège, sont également attribuées grâce à une élection. Enfin, le tirage au sort à l’aide de machine comme le Klérôtèrion permet de renouveler une fois par an les membres de l’Héliée et de la Boulè.

Ainsi, nous avons pu voir que cette démocratie, vrai fer de lance de l’Athènes antique, qui fascine tant Ober se caractérise par deux grands principes fondamentaux : l’isonomie et l’isegoria et repose sur le fonctionnement d’assemblées et de magistrats et de pratiques démocratiques. Cette politique semble en tous points juste et égale pour tous. Cependant, la situation socioculturelle de l’époque ne correspond plus forcément au monde contemporain.

Bien que la démocratie athénienne, a su être la clé dans le rayonnement de sa cité mère, elle possède tout de même des limites pour Alain Duplouy. On peut d’abord noter le fait que l’immense majorité de la population athénienne était exclu de la citoyenneté, effectivement pour 350 000 habitants seul 40 000 pouvaient prétendre au titre de citoyen, soit seulement un peu plus de 10 % de la population. Cependant la démocratie suppose la présence active et régulière des citoyens or cette ponctualité est difficile à tenir pour les classes hoplitiques, les thètes et les hèctémores habitant trop loin de l’agora ou n’étant pas dans une situation assez aisée, ils ne pouvaient donc pas se permettre de se rendre à l’Ecclésia. C’est pourquoi sur ces 10% de la population seulement 3 à 2,4 % de la population totale se rendait à l’Assemblée. On peut donc sans aucun doute imaginer le fait que cette situation se reproduise aujourd’hui avec les différentes classes sociales. Néanmoins, les familles aisées étaient libre de se consacrer entièrement à la direction de l’Etat. De ce fait les assemblées subissaient ainsi, l’influence de brillants orateurs ayant reçu une éducation couteuse réservées aux riches. Ainsi, dans une cité où l’art et la parole étaient prépondérants, l’égalité entre tous les citoyens était une partie théorique et la démagogie était fréquente.

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