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L'Historien et les memoires de la 2nde Guerre Mondiale

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Par   •  26 Avril 2016  •  Cours  •  1 608 Mots (7 Pages)  •  964 Vues

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L’Historien et les mémoires de la seconde guerre mondiale en France

L’Historien : est un professionnel dont le travail consiste à étudier des faits, des événements avec recul, sur la base de sources multiples. Le travail de l’Historien se veut donc neutre / impartial, technique (NB : cf. Historiographie).

Alors que nous abordons ici la question de l’Historien, je souhaite ici citer Marc Bloch. (rappel L’étrange défaite). Celui-ci, dans un ouvrage inachevé intitulé Apologie pour l’Histoire ou métier d’Historien, se penche sur le rôle de celui-ci. 

Il nous livre ainsi un certain regard qu’il est bon de citer notamment en introduction tant l’Homme a marqué sa discipline dans une période qui correspond, par ailleurs, à notre cadre spatio-temporel (la seconde guerre mondiale en France).  

« Le satanique ennemi de la véritable histoire : la manie du jugement »  L’Historien est impartial.

« L’Historien n’a rien d’un homme libre. Du passé, il sait seulement ce que ce passé même veut bien lui confier »  La question notamment des sources. Sources multiples (…), Étude & critique des sources. L’Historien s’appuie sur des sources, nouvelles, revues, qui rendent son métier technique car celles-ci sont croisées, étudiées, recoupées. Cette étude offre des angles d’études nouveaux. Son travail est une construction continue.

« Robespierristes, anti-robespierristes, nous vous crions grâce : par pitié, dites-nous simplement quel fut Robespierre » LE FAIT. Impartial, l’Historien étudie des sources diverses afin de se concentrer sans jugement sur un événement, un fait. En cela il se veut « objectif ».

Ce travail qui se veut, nous venons de le souligner, construit, méthodique et qui a un souci d’ « objectivité » durable s’opposerait à la question de la mémoire dans le sens où, la mémoire, par définition, désigne le rapport entretenu par une société avec son passé. Le rapport implique ainsi un processus d’oubli, mais aussi de déformation et d’exacerbation de certains événements du passé. La mémoire est ainsi subjective.

Toutefois notre intitulé n’implique pas l’opposition mais, au contraire, le lien :

L’Historien ET les mémoires.

De plus le terme mémoire est ici au pluriel et accompagné par un cadre spatio-temporel précis.

Les mémoires de la seconde guerre mondiale en France

Notre définition de mémoire est, dans cette perspective, incomplète. Il est nécessaire de souligner que les mémoires mettent en relief autant de vécus variés à la suite de la seconde guerre mondiale en France.  Cela implique de resituer rapidement la question de la seconde guerre mondiale en France.

À la suite de l’Armistice, signée le 22 juin 1940, la France, vaincue, est divisée puis entièrement occupée. Ainsi, durant la période comprise entre la défaite française et la fin de l’occupation du territoire métropolitain par l’occupant (simplifions avec l’armistice mettant fin à la seconde guerre mondiale) des français, acteurs durant cette période / contemporains, se sont opposés. Les collaborationnistes, fidèles au régime de Vichy, voire sympathisants pour certains de la doctrine/pensée nazie, les résistants, combattants sur le territoire métropolitain et dans la clandestinité, l’occupant nazi. Sans oublier les victimes des lois raciales nazies implémentées sur le territoire national (génocides tziganes, juifs…), victimes également du STO ou engagés de force (« les malgré nous »). 

Ces vécus ont, par la suite, constitué autant de mémoires parfois subjectives, déformées, exacerbées.

Problématique :

Ainsi, traiter la question de l’Historien et les mémoires de la seconde guerre mondiale en France revient ainsi à s’interroger sur l’affirmation progressive du travail objectif et neutre de l’Historien par rapport à l’utilisation volontaire, exagérée, déformée de mémoires qui, par nature, sont subjectives.

Nous constatons plusieurs temps :

L’immédiat après-guerre 1945 à soit 1964 (Discours de Malraux pour l’entrée de Jean Moulin au Panthéon – événement majeur dans la construction d’une mémoire officielle gaulliste), soit 1970 (cassure relative à la parution de l’ouvrage de Paxton traduit en français en 1973) est une période où les mémoires sont utilisées afin d’assurer une réconciliation nationale indispensable, tant les liens unissant la nation avaient été rompus.

I. La mémoire résistante (1944 – années 1970)

A.  À la libération s’élabore le mythe résistancialiste

(NB : Cf. Néologisme – Henri Rousso 1987)

  • Des français divisés sous l’occupation

Collaboration notamment active - 55000 français engagés volontaires dans les forces de Vichy ou allemandes.

Résistance – 202 851 français ont reçu une carte de Combattant de la Résistance.

  • L’épuration

Vichy n’est qu’une parenthèse pour de Gaulle, il faut montrer aux alliés une unité nationale restaurée.

Sauvage (9000 exécutions sommaires + tontes de femmes pour « collaboration horizontale »).

Puis légale 50 000 personnes condamnées pour « Connivence avec l’ennemi ».

Cf. l'échange Elkabbach – Mitterrand (page 31 de votre manuel) sur la « parenthèse »

  • Le mythe d’une France résistancialiste

Toutes les forces politiques font de cette période une lecture héroïque, surtout les gaullistes et les communistes. (Cf. par ailleurs résultats des élections fév. 1945 et gouvernements de Gaulle 44-46).

Une mémoire officielle aborde peu les crimes du régime de Vichy – notamment participation active de l’administration française à la déportation des juifs de France. Toute la France est présentée comme résistante (cf. extrait du texte de l’ouvrage Le syndrome de Vichy de 1944 à nos jours, H. Rousso p 29.).  

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