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L'Algérie de 1954 à 1962 : Décolonisation et construction de nouveaux Etats

Cours : L'Algérie de 1954 à 1962 : Décolonisation et construction de nouveaux Etats. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2022  •  Cours  •  2 304 Mots (10 Pages)  •  894 Vues

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Séquence 3 : Décolonisation et construction de nouveaux Etats

Chapitre 2 : L'Algérie de 1954 à 1962

La décolonisation en Algérie a donné lieu à une guerre longue et violente. La France et les Français d’Algérie ont tenté pendant 8 années de guerre de prolonger la présence française en Algérie. Ces années de guerre ont laissé des séquelles durables entre les deux pays.

Problématique :

► Quels sont les différents aspects de la guerre d'Algérie entre 1954 et 1962 ?

► Comment cette guerre provoque-t-elle une fracture au sein des populations algériennes et françaises de même que dans les relations entre les deux pays après l'indépendance de l'Algérie ?

A) L'Algérie au sein de l'empire colonial français : une situation singulière

  1. Une colonie de peuplement

Lorsque débute la colonisation de l’Algérie en 1830, on dénombre environ 8 000 Européens qui se sont installés en Algérie. Ils sont plus de 100 000 en 1848, 245 000 en 1872, 750 000 en 1914 et 984 000 en 1954 (dont 80 % sont nés en Algérie). Ces Européens sont non seulement des Français (parmi lesquels des paysans pauvres) mais aussi des Italiens, des Espagnols et dans une moindre mesure des Maltais.

La proportion de Français et d’étrangers est longtemps équivalente, puis le pourcentage de Français augmente à partir de la loi du 26 juin 1889 qui instaure la naturalisation automatique des étrangers nés sur le territoire algérien. La population locale est composée de 3 000 000 de personnes en 1830, de 5 millions en 1914 et de 9 millions en 1954. La majorité de la population se concentre dans les villes de la façade littorale algérienne.

  1. Un territoire annexé par la France

Lorsque s’achève la colonisation de l’Algérie en 1848, son annexion au territoire français est officielle et le 9 décembre 1848 le territoire algérien est divisé en trois départements français : Alger, Oran et Constantine. Le territoire algérien est ensuite découpé en nouveaux départements, également divisés en arrondissements. Les départements sont sous l’autorité d’un gouverneur général rattaché au ministre de l’Intérieur.

Si l’Algérie est considérée comme territoire français, les avancées concernant le statut des populations locales ne progresse que lentement et partiellement. Jusqu’en 1944, l’Européen d’Algérie bénéficie du statut de Français, tandis que l’Algérien demeure sous le régime du code de l’indigénat (qui permettait de maintenir les populations locales dans un statut juridique inférieur en les privant de droits politiques et en les soumettant à une justice particulière). Ce n’est qu’en 1944 qu’une ordonnance octroie la citoyenneté française à l’ensemble des Algériens, confirmée en 1947. Mais l’égalité n’est que de principe puisque le statut de 1947 entérine au contraire une inégalité des droits civiques, avec l’institution de deux collèges électoraux :

  le premier constitué de 900 000 Européens élit 60 représentants à l’Assemblée algérienne,

  le second collège réunit 9 millions de musulmans qui élisent également 60 représentants à cette assemblée.

  1. Des inégalités socio-économiques fortes

Au sein de la société coloniale algérienne des années 1950, les inégalités sont multiples :

  Les inégalités sont d’abord politiques. Les Européens ont le même nombre de députés à l’Assemblée algérienne que les musulmans, alors que ces derniers sont 9 fois plus nombreux.

  Les inégalités sont aussi économiques et sociales. Le revenu annuel moyen par habitant est 12 fois moins élevé chez les Algériens. S’ils semblent posséder la majorité des terres, ils ont été repoussés sur les terrains les moins favorables à l’agriculture et à l’élevage. Les Européens vivent surtout en ville où ils exercent des postes de salariés, d’artisans, de commerçants, de fonctionnaires ou des professions libérales. Les postes de responsabilités sont tous réservés aux Européens et à quelques notables locaux.

  La situation des enfants traduit les inégalités face au développement : le taux de mortalité infantile est 4 fois plus élevé chez les populations arabes ou kabyles, le taux de scolarisation dans le primaire est 7 fois moins élevé pour ces mêmes populations (moins d’un enfant arabe ou kabyle sur cinq est scolarisé).

Ainsi la société coloniale algérienne se caractérise par d’importantes inégalités aussi bien dans les domaines politique, économique ou social.

B) Une décolonisation par la guerre

 

  1. Un conflit violent

Une guerre qui commence par l’insurrection de 1954

Le conflit commence dans la nuit du 30 octobre au 1er novembre 1954, lorsqu’une trentaine d’attentats éclatent simultanément sur le territoire algérien. Il s’agit alors de la première action du Front de Libération Nationale (FLN), mouvement indépendantiste inconnu jusqu’alors.

Le FLN (Front de Libération Nationale) veut engager la lutte armée afin d’obtenir l’indépendance. Il considère : « qu’après des décades de lutte, le mouvement national a atteint sa phase finale de réalisation ». Les nationalistes algériens s’unissent dans le FLN en 1954 et se dotent d’une armée, l’Armée de Libération Nationale (ALN). Le FLN se déclare prêt à utiliser tous les moyens de lutte. Les attentats du 1er novembre, dits de la « Toussaint rouge » ont peu de retentissement dans l’opinion française et la presse métropolitaine en fait à peine écho. Ils annoncent pourtant le début d’une véritable guerre d’Algérie.

 

Pierre Mendès France, le président du Conseil, n’accepte pas l’idée d’indépendance : « ni hésitation, ni atermoiement, ni demi-mesure dans les dispositions qu’il prendra pour assurer la sécurité et le respect de la loi ». Il s’inscrit ainsi dans la continuité de son ministre de l’intérieur François Mitterrand, qui déclarait que « L’Algérie c’est la France ». Notons que l’appartenance française de l’Algérie est alors l’opinion partagée par la majorité des hommes politiques du pays.  Pierre Mendès France annonce vouloir prendre toutes les mesures pour rétablir l’ordre et « l’intégrité de la République ». Des renforts militaires sont envoyés en Algérie, mais Pierre Mendès France veut aussi engager des réformes qui doivent permettre l’apaisement par l’amélioration du statut des populations locales. Ce programme élaboré, en 1955, prévoit :

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