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Historien et mémoires

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Par   •  5 Avril 2020  •  Cours  •  5 151 Mots (21 Pages)  •  345 Vues

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L’Historien et les mémoires de la seconde guerre mondiale en France

La défaite militaire de la France en 1940 puis l’occupation du pays par les nazis jusqu’en 1944 ont rompu l’unité de la nation. Profondément divisés après la guerre , les Français ont construits des mémoires différentes de cette période , selon la façon dont ils l'avaient vécue et selon l'attitude qu'ils avaient adoptée face à l’occupant et face au gouvernement de Vichy.

Certaines de ces mémoires se sont longtemps imposées au détriment des autres . Grâce à la confrontation des témoignages et des sources , les historiens ont progressivement mis en lumière les processus de construction de ces mémoires et ont contribué à réhabiliter celles qui avaient été oubliées.

Notions clés:

Histoire : reconstruction savante et toujours en évolution des événements du passé qui vise à rechercher la vérité et l'objectivité grâce à un travail croisé des sources.

Historiographie : étude de la façon dont les historiens « fabriquent » l’histoire.

Mémoire : ensemble de souvenirs qui résultent des événements vécus par des individus, des groupes ou des institutions. La mémoire est donc par définition plurielle et partielle.

Témoin : acteur de l'histoire , porteur d’une part du passé pour y avoir participé et qui veut en rendre compte.

Historien : il est préoccupé d’une approche plus globale et objective , se doit de confronter les témoignages entre eux et à d'autres sources;

Groupes porteurs de mémoire et caractéristiques de ces mémoires:

La seconde guerre mondiale, un événement producteur de mémoires plurielles.

Résistants gaullistes : Résistancialisme militaire , présentée comme la résistance de la France toute entière pour rétablir l’unité de la nation

Résistants communistes : Résistancialisme populaire, perçue comme la résistance du combat du peuple opprimé.

Juifs : devoir de mémoire, mémoire du génocide ( 80 000 juifs de France morts), sentiment de ne pas être entendus et reconnus après le conflit.

Collaborationnistes : travestissement de l’histoire, théorie du bouclier et de l’épée (du double jeu) du maréchal Pétain. Négationnisme, refus de reconnaitre la réalité du génocide et des chambres à gaz.

Groupes divers : tziganes, « Malgré-Nous », enfants de couple franco-allemands, homosexuels… Occultation de l’histoire, mémoires oubliées ou non reconnues. Des victimes honteuses ou peu organisées.

Daniel Cordier, un acteur-témoin devenu historien

«  J’ai vécu dans ma chair le tiraillement entre le témoin que je fus et l’historien que je tentais d’être »

Il est emblématique de la tension entre mémoire et histoire. Jamais l’historien ne ressuscitera le passé tel que les acteurs l’ont vécu. Il a combiné les deux regards, celui d’acteur ( secrétaire de Jean Moulin) et celui d’historien ( il a écrit une biographie de Jean Moulin, pour rétablir certaines vérités).

L’historien et les mémoires de la Résistance :

La question de la mémoire de la Résistance et du comportement des Français pendant le guerre a donné lieu à de nombreux travaux d’historiens. La période d'après guerre, dominée par les mémoires gaulliennes et communistes qualifiées de résistanialistes, met en avant la figure du résistant. Ces mémoires diffusent l’image d’un pays où l’esprit de résistance aurait été majoritaire. Dans les années 70, s’impose progressivement la représentation d’une France attentiste, que les historiens nuancent aujourd'hui .

Résistancialisme : notion élaborée par l’historien Henry Rousso pour qualifier l’idée développée par les gaullistes selon laquelle les Français auraient unanimement et naturellement résisté pendant le guerre

L’historien et les mémoires de l’Etat français :

Jusqu’aux années 1970, il existe une sorte de vérité officielle qui minore le rôle de l’Etat français dirigé par Pétain dans la déportation des juifs et dans sa lutte contre la Résistance.

Sous l’impulsion d’historiens qui dépouillent les archives de la période, le passé du régime de Vichy est révélé, faisant évoluer la mémoire officielle.

Le mythe du bouclier et de l’épée ( Robert Aron en 1954 : «  le Maréchal était le bouclier, le Général l’épée)

La preuve est apportée par les archives ( notamment le projet de loi sur le statut des juifs, annoté de la main de Pétain.

Un tournant dans la mémoire officielle, après la responsabilité de l’Etat occultée

L’historien Robert Paxton ( 1973) dans son ouvrage «  La France de Vichy » révèle la nature de Vichy.

Jacques Chirac en 1995 reconnait officiellement la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs.

« Justes parmi les nations » : l’expression désigne les personnes ayant mis leur vie en danger pour sauver des juifs durant la guerre.

L’historien et les mémoires de la Shoah :

Jusqu’aux années 1960, la mémoire des déportés juifs ( 76 000 personnes, 2500 survivants), peine à s’affirmer dans l’espace public français. Elle s’exprime alors, parfois difficilement, en marge de la mémoire collective et officielle. L’activité des associations qui les représentent, les procès médiatisés contre les criminels impliqués dans le génocide libèrent la parole des témoins et font évoluer tant la mémoire officielle que le travail des historiens.

Shoah : mot hébreux qui signifie catastrophe et qui désigne l’extermination de 6 millions de juifs par les nazis

Génocide : extermination organisée et systématique d’une population

Mémoire collective : mémoire partagée

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