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Cours, Mémoires de la Seconde Guerre Mondiale, TS

Cours : Cours, Mémoires de la Seconde Guerre Mondiale, TS. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Avril 2017  •  Cours  •  1 571 Mots (7 Pages)  •  1 372 Vues

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Historiens et mémoires de la 2nde Guerre Mondiale en France.

Intro : Le caractère exceptionnel, tragique des événements de la Seconde Guerre Mondiale amène un traumatisme profond et durable des mémoires. D'après Pierre Nora, il y a «autant de mémoires que de groupes». Dans tous les cas, ces discours sont des représentations subjectives du passé ce qui explique la différenciation entre histoire et mémoire. Le travail de l'historien est complexe, il doit relire le conflit, mettre en lumière les faits occultés, examiner ces mémoires et prendre de la distance avec les débats politiques...

I-1945-1960 : Désir de rédemption nationale ou Les mémoires d'après-guerre

 L'après-guerre est donc marqué par une volonté de consensus (accord/entente du plus grand nombre) et de quête d'unité.

A-Le mythe résistancialiste.

  • La France sort de la guerre désunie et affaiblie. Elle a subi de nombreuses pertes humaines et les bombardements ont détruit de nombreuses villes. Aussi, elle est divisée entre résistants et collaborateurs qui sont punis par l'épuration : - sauvage dès 1944 (humiliation en public = tonte des femmes accusées de «collaboration horinzontale».. + mort d'environ 9000 personnes) et -légale ensuite avec environ 160000 procès.
  • Compte tenu de la situation de la France, l'objectif après la libération est de mettre en avant l'unité du pays dans son combat contre l'occupant allemand. Au départ, on minimise la responsabilité de la France et des français dans le Régime de Vichy. Lors du retour de De Gaulle au pouvoir en 1958, on a alors un mythe résistancialiste (gaulliste) à son apogée. Il est volontairement entretenu dans un contexte difficile pour la France engagée dans la guerre d'Algérie. De plus, ce mythe résistancialiste n'est pas entretenu que par le pouvoir, il est assez répandu au sein de la population.

B-Des mémoires désunies

Derrière le mythe résistancialiste, et malgré la volonté d'union de la France, on observe des divisions.On parle alors en 2010 de "mémoire désunie".

  • Les communistes ne veulent pas laisser aux seuls gaullistes la glorification de la Résistance.
  • Les mémoires se divisent aussi sur l'interprétation de la collaboration et du rôle joué par Pétain et le régime de Vichy. En 1954, Robert Aron défend la théorie du "glaive et du bouclier" selon laquelle Pétain aurait été le bouclier de la France et l'aurait protégée des nazis alors que de Gaulle aurait été le glaive, c'est-à-dire la partie visible de la Résistance. On veut, de plus, donner un bon rôle à Pétain, volonté d’apaisement et de réconciliation. Historien participe à apaisement et cache collaboration active de Vichy

C-Les oubliés de la mémoire

Après la guerre, de nombreuses personnes auraient pu témoigner, d'autres ont essayé de la faire mais difficile parole = difficile écoute. De nombreuses victimes de la 2nde GM sont donc oubliées au lendemain du conflit.

  • Les prisonniers de guerre, symboles de la défaite de 1940, ont été discrets et peu écoutés après la Libération.
  • Il en est de même pour les Juifs. Leur retour des camps allemands provoque une vive émotion, mais la société française est peu réceptive au souvenir de la Shoa et beaucoup d'entre eux restent très discrets sur le sort qui a été le leur pendant la guerre. Incompris par la société française, ils sont confondus dans la mémoire de la déportation. Après la guerre, la déportation politique intéresse en fait plus que la déportation raciale.
  • Aussi, après la guerre, on ne veut pas entendre les soldats de 40 ou les malgré-nous (alsaciens et mosellans incorporés de force dans l'armée allemande pendant la guerre).
  • Enfin, le génocide des Tziganes est totalement occulté (études tardives et peu nombreuses, disparition des camps...). Cela s'explique par la marginalisation qu'ils subissent avant, pendant et après la guerre. Il en est de même pour les crimes commis contre les homosexuels et autres minorités.

II-1960-1990 : l'éclatement mémoriel

A-La fin du mythe résistancialiste

Les historiens français, après la guerre, ont épargné le régime de Vichy et la collaboration. Il faut attendre la fin des années 1960 et surtout les années 1970 pour assister à un retour des mémoires et voir se briser le mythe résistancialiste. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution :

  • Le parti communiste décline lors des élections et perd de son prestige. De plus, le général de Gaulle meurt en 1970.
  • Les nouvelles générations n'ont pas vécu le conflit et ne sont pas prisonnières de cette volonté de glorifier le rôle des Français pendant la guerre.

En 1971, Le Chagrin et la pitié retrace le quotidien des Français à Clermont-Ferrand pendant la guerre. Ce documentaire bouscule les idées reçues sur les Français pendant la guerre et écorne le mythe résistancialiste : il montre que la Résistance était minoritaire et que la majorité de la population, quand elle n'était pas pétainiste, était très passive face au régime de Vichy. Enfin, en 1972, l'historien américain Robert Paxton, à partir d'un travail sur les archives allemandes, publie l'ouvrage La France de Vichy. Il y montre la complicité du régime de Vichy dans la déportation de Juifs français et montre que les déportations ont été effectuées à l'initiative de la France.

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