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Commentaire du texte l'Afrique à l'épreuve de l'Histoire de Théophile Koui

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Par   •  5 Août 2017  •  Commentaire de texte  •  638 Mots (3 Pages)  •  1 045 Vues

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COMMENTAIRE DE TEXTE

Le bain de sang que subit l'Afrique depuis l'aube des indépendances et dont je ne donne ici qu'un aperçu sommaire, n'est évidemment pas le fruit d'une opération du Saint-Esprit. C'est essentiellement l'œuvre des despotes corrompus et brutaux, des tyrans sanguinaires. À qui les différentes nations, déjà vidées de leurs ressources dans la phase coloniale, sont livrées le plus souvent dans des conditions calamiteuses : coups d'État, élections truquées, guerres civiles. Certes, les puissances tutélaires qui manœuvrent pour préserver leurs intérêts stratégiques dans leurs ex-colonies, jouent un rôle essentiel dans l'avènement des sanguinaires et barbares qui martyrisent leurs peuples. Et c'est précisément ceux qui incarnent ces régimes scélérats que j'appelle ici les « blakoros », J'emprunte ce terme à la langue malinké pour désigner un jeune garçon qui n'a pas encore subi l'épreuve de la circoncision, qui marque l'entrée de l'individu dans le monde adulte. Appliqué à un adulte, le terme prend des connotations d'inculte, pervers, inexpérimenté voire brutal.

La brève histoire de l'Afrique indépendante est si riche en tragédies organisées par les blakoros qu'à l'heure du bilan, il s'avère indispensable d'en souligner les figures emblématiques. La première figure, d'autant plus emblématique qu'elle est historiquement dérisoire, est celle du capitaine Jean Bedel Bokassa, cousin du jeune président de la République Centrafricaine, David Dacko. La mort tragique du nationaliste Barthélémy Boganda dans un accident d'avion en 1959, a permis à David Dacko de prendre la direction du mouvement indépendantiste qui arrache l'émancipation du pays en 1960. Nommé chef d'État Major de l'armée Centrafricaine avec le grade de colonel, Jean Bedel Bokassa profite de sa position pour s'emparer du pouvoir par un coup d'État en décembre 1965. En 1972, il s'autoproclame présidentà vie. En 1974, il s'attribue le grade de maréchal. En 1976, il s'autoproclame empereur et se fait couronner au cours d'une cérémonie grandiose qui réunit près de cinq mille invités. Jean Bedel Bokassa qui s'est entretemps converti à l'islam, sans doute pour faire plaisir au colonel Mouammar Kadhafi avec lequel il entretenait des relations amicales, instaure un régime sanguinaire qui se caractérise par la répression des opposants avec une violence aveugle. Son règne s'est soldé par l'effondrement de l'économie centrafricaine, bien que lui ait réussi à s'enrichir.Le deuxième personnage choisi pour illustrer cette ère des blakoros est Idi Amin Dada. Entre 1971 et 1979, il a défrayé la chronique mondiale en offrant aux agences de presse du monde des anthologies de frasques et de facéties qui font partie aujourd’hui de la légende. Les populations ougandaises ont payé un lourdtribut de sang dans cette période du règne d'Amin Dada en tant que président de la de la République.

Mais au-delà de ce préjudice, le règne d'Idi Amin Dada a été un désastre non seulement pour l'image de l'Ouganda en tant que nation, mais aussi pour l'ensemble du continent africain. Son image de bouffon meurtrier, caricaturée par les médias internationaux, a contribué à conforter tous les sédiments de théories racistes qui tendent à ériger la barbarie, dans son expression la plus brutale, comme l'incarnation de la réalité africaine la plus authentique. Certains théoriciens occidentaux considéraient lerégime du sanguinaire comme un modèle parfait d'un Etat authentiquement noir. Évidemment, il s'agit là d'une insulte à tous les peuples africains qui ne cessent de lutter pour la liberté et la démocratie, Un régime sanguinaire, sans foi ni loi et, qui plusest ne s’embarrassait guère des règles élémentaires des relations internationales, ne saurait tenir lieu de modèle de l’Etat Africain.

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