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Étude linéaire lettre 141 Liaisons dangereuses Laclos

Commentaire de texte : Étude linéaire lettre 141 Liaisons dangereuses Laclos. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  1 661 Mots (7 Pages)  •  307 Vues

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        Dans les Lettres persanes, l'intrigue de sérail n'occupe qu'une faible proposrtion de l'ensemble. Mais la réflexion sur les types de gouvernements et les effets qu'ils créent sur le peuple occupent une part bien plus conséquente de l'ensemble. La lettre 141 est la dernière lettre du livre. Sa fonction de clausule nous interroge à nous intéresser à la conclusion qu'elle propose au roman.

Jean Godzink en dit ceci dans son livre des études litétraires sur les Lettres persanes :

« Lettre fameuse, chargée d’achever, sur un chant de mort et de bravade, le roman de sérail et le caravansérail des lettres persanes. Suicide héroïque, chant d’amour et de mort : certes, et qui désaveugle et mortifie, en un coup de théâtre soigneusement concerté, les naïves illusions d’Usbek. Mais pourquoi le lecteur éclairé devrait-il traquer, comme l’y invite si farouchement la critique moderne,  les droits de la femme ? Mais est-ce bien philosophique ? N’avons-nous pas quelque raison de penser que Montesquieu, comme Voltaire, comme Rousseau, comme Kant, avait sur ces matières la tête un peu plus froide ? Quel sens politique pourrait bien avoir cette exaltation du désir » ? Jean Godzink invite donc à une lecture distanciée afin de percevoir l'ironie dans cette lettre fictive. Qu'en est-il ? Quelle est la focntion de cette lettre. S'agit-il ou non d'une lettre féministe ? A-t-elle une autre fonction ?  Cette lettre est-elle le simple dénouement de l'intrigue de sérail ou a-t-elle une valeur conclusive plus générale ?

→ Lecture

→ Mouvements :

- les 2 premiers paragraphes : dimension tragique

- 3e paragraphe : dimension oratoire

- 4e et 5e paragraphes : montée en intensité

- 6e paragraphe à la fin : mort

I - Dimension tragique

- Tout d'abord, on remarque cette théâtralisation de la lettre dès le début. On commence in medias res (au milieu de l'action) comme si Roxane était au beau milieu d'une tirade et qu'elle etait une grande tragédienne.

- « Oui je t'ai trompé » : Ce n'est pas un simple aveu. Elle revendique l'adultère. .

- Comme dans les tirades tragiques, Roxane emprunte au lyrisme. Elle évoque des sentiments et émotions avec une certaine musicalité visible dans les allitérations en [j] (« jeu », « joué », « jalousie »)

- L'antithèse montre que le sérail qualifié « d'affreux » a été transformé en son contraire « un lieu de délices et de plaisirs ». Elle revendique donc ce tour de force en le gonflant avec des pluriels.

- Avec cette lettre elle reprend le pouvoir sur Usbek, ce que l'on peut observer à trvaers le jeu des pronoms. Les deux personnes (1ère et 2ème) se confrontent tout au long de la lettre. Le « j » est le plus souvent en position sujet et la 2e apparaît sous forme de pronom possessif. Même s'il s'agit d'une lettre, le lecteur a l'impression d'assister à un échange vif entre deux personnes. Il découvre le point de vue de Roxane jusque ici tu à travers la polyphonie (variété des voix).

- Puisqu'elle meurt, elle n'a pas plus aucune raison de mentir. C'est un coup de théâtre qui va amener l'intrigue à son dénouement. Il y a donc un aspect très théâtral dans cette lettre. Peut-être faut-il mettre ce dénouement à distance afin d'en saisir l'enjeu philosophique pour Montesquieu.  

- Elle lui pose ensuite une question impérieuse « que ferais-je ici? » Ce n'est pas une réelle question mais une question rhétorique puique la seule issue est la mort.

- Elle va reconstituer l'histoire du sérail de son point de vue avec toute sa chaine de causalité et ce grace à l'utilisation de différents temps : le passé composé « j'ai séduit » « tes gardiens ont répandu », « je me suis jouée », « j'ai su » (pour des actions qui ont des conséquence sur le présent), l'imparfait pour une action révolue du passé « le seul homme qui me retenait à la vie », le présent immédiat pour des actions passées mais qui viennent de se produire : « je viens d'envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges ».

- Le suicide est donc évoqué comme la seule issue tout d'abord à travers l'aspect révolu de l'imparfait puique plus rien ne la retient à la vie, puis par les gardiens envoyés « avant [elle] »

- Les verbes de mouvement vont tous dans le même sens : « va couler » « retenait », « envoyer », « répandu » et suivent inéluctablement le même chemin vers la mort.

- On peut reconstituer l'enchainement des faits : la jalousie et l'affreux sérail, provoquent la rébellion, qui conduit à la réaction des gardiens puis à la mort des hommes et des femmes qui s'y trouvent. Comme dans la tragédie classique, l'unité d'action dépend de l'unité de lieu.

- La mort est mise en scène sous les yeux du lecteur.

Avec le présent d'énonciation qui succède au futur proche « je vais mourir » puis « je meurs » « mon âme s'envole ». Le poison a été absobé à l'écriture de la lettre, la mort ne surviendra que dans le silence final.Nous assitons aux derniers instants de Roxane.

- Les actes de violence (double-meurtres) ont été rejetées hors de scène ce qui peut évoquer la bienséance classique. Elles sont désignées par des euphémismes (expressions atténuées) «il n'est plus », « envoyé devant moi » « [répandre] le sang » . Celles-ci ont eu lieu avant que le rideau ne se lève et sont donc narrées par Roxane.

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