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Émile Zola, Germinal, 1885

Commentaire de texte : Émile Zola, Germinal, 1885. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  1 479 Mots (6 Pages)  •  764 Vues

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EXEMPLE  DE COMMENTAIRE RÉDIGÉ

Texte étudié : Émile Zola, Germinal, 1885. De « C'était Maheu qui souffrait le plus » à  «  sous la pesanteur de l'air et la pluie des sources ».

                Les Rougon-Macquart est une vaste fresque regroupant vingt romans dans lesquels Émile Zola nous raconte l’histoire d’une famille sur cinq générations. L'une des plus célèbres de ces œuvres, Germinal, publiée en 1885, nous plonge dans le monde des mineurs du nord de la France. Dans l'extrait que nous allons étudier, le lecteurs découvrent ainsi le travail du personnage de Maheu au fond de la mine. Comment Zola parvient-il à nous faire réfléchir à la conditions des ouvriers au XIXe siècle ? Nous montrerons d'abord que la description dépasse la simple présentation de Maheu et de son travail. Nous verrons ensuite que cet extrait invite le lecteur à une réflexion critique.

        Le passage descriptif qui nous est proposé va au-delà de la simple présentation de Maheu et de son travail dans la mine. Tout d'abord, on peut voir dans cet extrait de Germinal une portée documentaire propre au Naturalisme. Le choix du personnage de Maheu, un mineur, témoigne d'une volonté manifeste de parler de toutes les catégories de la population, y compris les plus modestes. La scène décrite – le labeur d'un mineur –  démontre en outre un souci d'évoquer tous les aspects de la vie quotidienne. Enfin, le recours à un vocabulaire technique spécialisé (« havage », « rivelaines ») permet d'offrir une description minutieuse et fidèle à la réalité du monde des mines. Zola met donc tout en œuvre pour offrir au lecteur un aperçu de la vie d'un mineur au XIXème siècle.

        Ensuite, la description de la mine évoque une véritable descente aux enfers. Nous sommes plongés dans un espace confiné qui laisse peu d'espace pour les mouvements (« quelques centimètres », « entre deux roches »). L'obscurité règne dans la mine (« pour voir clair », « il semblait que les ténèbres fussent d'un noir inconnu », « on ne distinguait rien », « nuit profonde »). Les bruits y sont assourdissants (« on n'entendait que ces coups irréguliers, voilés et comme lointains », « les bruits prenaient une sonorité rauque, sans un écho [...] »). Le champs lexical de la chaleur ( « la température montait jusqu'à 35 degrés », « chauffait ») et de l'humidité (« ruisselait d'eau », « de grosses gouttes », « chaude buée », « trempé ») achèvent la description d'une atmosphère excessivement pénible pour les ouvriers.

        Enfin, le passage nous révèle l’extrême pénibilité du métier de mineur. Le terme « supplice », au début du second paragraphe, est explicite : il désigne une violente douleur physique. L'expression « brûler le sang », à la fois métaphore et hyperbole, évoque la sensation d'une très forte chaleur. On comprend que les terribles conditions de travail causent de grandes souffrances physiques aux mineurs. Le champs lexical de la souffrance est d'ailleurs omniprésent dans l'extrait et témoigne des douleurs physiques des mineurs («souffrait », « battaient sa face », « tordre le cou », « renverser la nuque », « pesaient sur ses yeux », « grognement de gêne et de fatigue »). Le champs lexical de la respiration (« étouffement », « halètement des poitrines ») rend par ailleurs compte de leur difficulté à respirer. Les conditions de travail et les tâches effectuées sont tellement éprouvantes pour les organismes des mineurs que le simple fait de respirer, chose pourtant vitale, leur est difficile. Il ressort de la lecture du texte l'impression que les hommes subissent une véritable torture dans les mines. On peut par ailleurs ajouter que certaines expressions présentent les tâches des mineurs comme sans fin (« son supplice s'aggravait », « s'acharnant », « sans relâche »), signalant l'absence de répit dans la souffrance.

        Dans ce texte, Zola manifeste donc le souci de nous faire découvrir la vie infernale des mineurs. Ce parti-pris descriptif est nécessaire pour éveiller la conscience des lecteurs.

        On peut voir dans l'extrait une volonté de l’auteur de susciter une réflexion critique sur la société de l’époque. Nous pouvons, en premier lieu, affirmer que Maheu est un personnage qui incarne les mineurs du XIXe siècle. Le texte commence en effet par se focaliser sur ce personnage (« C'est Maheu qui souffrait le plus »). Nous pouvons ensuite observer, à mesure que le texte progresse, que les sujets singuliers des phrases désignant Maheu (« Maheu », « il ») deviennent progressivement pluriels pour désigner les mineurs en tant que groupe (pronom personnel « ils »). Par ce moyen, le personnage de Maheu cesse d'être un individu pour incarner l'ensemble des mineurs. Le portrait du personnage devient ainsi celui de tous ses collègues. Dès lors, les expressions mélioratives qui évoquent le sens du travail à accomplir de Maheu (« il donnait de grands coups ») et son acharnement (« il avait beau [...] », « couvert de sueur », « il ne voulait pas lâcher son havage ») mettent en avant les qualités de tous les mineurs. Le pronom « tous » (« ils tapaient tous ») montre par ailleurs leur solidarité. Les mineurs sont unis dans leur condition de travailleurs anonymes exploités.

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