LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Vieille chanson du jeune temps / V. Hugo :

Dissertation : Vieille chanson du jeune temps / V. Hugo :. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Juin 2022  •  Dissertation  •  1 350 Mots (6 Pages)  •  285 Vues

Page 1 sur 6

Vieille chanson du jeune temps, V. Hugo :

Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.


J'étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son oeil semblait dire: " Après ? "

La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J'allais ; j'écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.

Moi, seize ans, et l'air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.

Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
Je ne vis pas son bras blanc.

Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.

Rose défit sa chaussure,
Et mit, d'un air ingénu,
Son petit pied dans l'eau pure
Je ne vis pas son pied nu.

Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.

Je ne vis qu'elle était belle
Qu'en sortant des grands bois sourds.
" Soit ; n'y pensons plus ! " dit-elle.
Depuis, j'y pense toujours.

Vieille chanson → Histoire qui se répète.

Présent : situation de vieille homme, Passé : jeune homme.

Aventure biographique, qui est arrivé à Victor Hugo.

5-7 sont liées.

1-9

3-4 liées avec les rossignols.

3-6 liées par la nature.

Poème en 9 quatrains, octa-syllabe. Les rimes sont croisées.

Poème versifié, mélodique => chanson.

Date d’écriture : 1859 /= date inscrite avec le poème : juin 1831.

Rose : prénom particulier dans la poésie → beauté, fleur, nature. Nommer un personnage rose invite à l'amour, à la beauté.

  • « Je ne songeais pas à Rose » : jeune homme non expérimenté, immature.
  • « Rose au bois vint avec moi » : Rose s'impose au poète qui ne songeait pas à elle, qui comptait aller aux bois seul.

Rime phratrysé : Rose-Rose (passe du vers 1au 2). Vers léonin (/= rime léonine) : 2 fois le même son : au milieu du vers et à la fin (« bois » & « moi »).

  • « Nous parlions... » : discussion banale, ils ne parlait de rien en particulier.
  • « Mais je ne sais... » : Relate son désintérêt, à l’époque, de rose : sinon il se serait rappelé de leur conversation.

  • « J’étais froid comme les marbres » : Il était insensible. « Les marbres » : il se décrit comme niait, inexpérimenté, peu intéressée.
  • « Je marchais.... » : Vers léonin : (« marchais » & « distrait »). Hypallage (figure de style) : report d'un déterminant sur un autre mot que celui qu'il qualifie → permet d’étendre sa perception de rose à l'ensemble de sa personne, il ne lui prête pas attention.
  • « Je parlais des... » : Discussion plutôt creuse, vaine. Ils parlent de ce qu'il voient au hasard, discussion décousue, sans lien.
  • « Son œil semblait dire... » : Elle ne peu le dire car les femmes à l'époque ne pouvait le dire et étaient contraintes à de nombreuses conditions ? Il ne remarque rien, il est inexpérimenté + balourd.
  • « La nature m'offrait ses perles » : nature généreuse.
  • « Le taillis, ses parasols » : lieu parfait pour tout camoufler. « Parasol » : permet de cacher une éventuelle rencontre amoureuse. Le lieu se prête à cette rencontre, tout est fait pour cette aventure.
  • « j'allais, j’écoutais... » : Il ne prête pas attention à Rose et continu son chemin. En écoutant « les merles » = jeunesse du personnage, jeu de garçon.
  • « Et rose les rossignols » : Assonance en [o] → se rapproche du chant du rossignol + Rossignol = oiseau de l'amour.
  • « moi seize ans et l'air morose » : Seize ans /= morose. Jeu de mot : Mo(t)-Rose : Sans rose.
  • « Elle vingt ; ses yeux brillaient » : ellipse de « ans » accentue l'opposition des 2 personnages : différence d'age et de tempérament sur le moment.
  • « Les rossignols chantaient Rose » &« Et les merles me sifflaient. » : Personnification des oiseaux = sifflements pour exprimer leur déception (= sifflets des spectateurs).
  • Enjambement : « tremblant » avec « pour prendre ».
  • « Rose, droite sur ses hanches, » : met en valeur sa poitrine.
  • « Leva son beau bras tremblant » : « tremblant » : fait quelque chose qui est assez gênant, dérangeant pour l'époque.
  • « Pour prendre une mûre aux branches » : met en place un stratagème pour attirer son attention + mure : violette => contraste avec le blanc + elle va la manger ?
  • « Je ne vis pas son bras blanc. » : il ne voit pas le blanc + « blanc » → marque de beauté à l'époque.
  • « Une eau courait, fraîche et creuse » : personnification de la nature qui est encore une fois décrite comme idyllique, « amoureuse » (invite à l'amour). « courait » : l'eau est vivante.
  • « Sur les mousses de velours » : Comme un lit, il est agréable. Velours au végétale :  plaisir à s'y allonger. Assonance de [ou] → amour.
  • « Et la nature amoureuse » : Seul rose est accessible à la beauté de la nature, le narrateur ne voit rien.
  • « Dormait dans les grands bois sourds » : sérénité, tranquillité de le nature + nature protectrice.
  • « Rose défit sa chaussure, Et mit, d'un air ingénu, » : sorte de mise à nue, elle se dénude pour l'époque.
  • « Son petit pied dans l'eau pure » : Petit → accentue la beauté, les femmes aux grands pieds n’étaient pas considérées comme belles à l'époque + eau pure : voit son pied à travers l'eau.
  • « Je ne vis pas son pied nu » : ??
  • « Je ne savais que lui dire » : parti pris de parler de sa jeunesse, de sa maladresse. Il se ridiculise et se moque de lui bien que cela ne change rien sur sa situation présente ou il est considéré comme un grand poète (sait parler et écrire) et séducteur
    « Je la suivais dans le bois » : il la suit encore, il est toujours passif. Il ne prend pas les devants /= héros.
  • La voyant parfois sourire → chiasme grammaticale renforcé par les échos sonore pour faire ressortir les oppositions (sourire /= soupirer) aux attentes de la jeune fille. Il ne comprend que pourquoi elle soupire.
    Et soupirer quelquefois
  • « Je ne vis qu'elle était belle »
    « Qu'en sortant des grands bois sourds » : il est trop tard quand il s'en rend compte + seul les bois permettaient la rencontre amoureuse.
    « " Soit ; n'y pensons plus ! " dit-elle. » : → constat de son échec + Dialogue dans un poème = pas fréquent.
    « Depuis, j'y pense toujours » : inversion des rôles, il se ridiculise encore + car il n'a pas saisie à l'instant présent. Liens avec le vers précédent.

Ce poème écrit dans la première partie des contemplations (livre 1 : Aurore → évoque ses souvenirs heureux de sa jeunesse., dans le partie « autrefois »). Victor Hugo raconte une histoire, celle d'une rencontre ratée. C'est un récit car on voit 2 personnages qui se rencontre, évoluent et se séparent. 2 personnages aux attentes opposées. Le narrateur se revoit jeune, il se moque de son inexpérience et de sa balourdise. Le poème est + drôle car il inverse les tendances traditionnelles : la jeune fille aborde le garçon qui est à la traîne → humour du texte par ce décalage. C'est une histoire qui est arrivé à d'autres, qui arrivera à d'autre. Une maladresses de la jeunesse.

...

Télécharger au format  txt (7.5 Kb)   pdf (70 Kb)   docx (554.4 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com