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Tristan Corbière, Les Amours Jaunes, Le Crapaud

Fiche : Tristan Corbière, Les Amours Jaunes, Le Crapaud. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Avril 2021  •  Fiche  •  848 Mots (4 Pages)  •  884 Vues

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ALCHIMIE POÉTIQUE : LA BOUE ET L’OR

« LE CRAPAUD », LES AMOURS JAUNES, TRISTAN CORBIÈRE, 1873

Introduction 

        Comme Rimbaud, Mallarmé ou Verlaine, Tristan Corbière faisait partie des poètes maudits. Incompris par la société de son temps et affaibli par la maladie, il publie en 1873 son recueil Les Amours jaunes qui témoigne d’une révolte contre l’existence et contre la forme « des vers boiteux » de son époque. Mais Tristan Corbière ne connaît aucun succès de son vivant.

        Très original de par sa forme et très riche dans le fond, le Crapaud est une autodérision du poète : le poète se sent laid, et souffrait beaucoup de cette tare.

Problématique 

Comment le poète fait-il de cet animal le symbole du poète maudit ?

Mouvements du texte

On peut déceler 2 mouvements principaux :

  • Les deux tercets : nous verrons qu’il s’agit d’une évocation stylisée d’une nuit estivale mêlée d’une ambiance fantastique. [PAUSE]
  • Dans les deux quatrains semble s’engager un dialogue elliptique lors de la découverte du crapaud, rempli de symbole.
  • Enfin, le dernier vers correspond à une chute.

MOUVEMENT 1 : UNE NUIT ESTIVALE À AMBIANCE FANTASTIQUE (v. 1 à 6)

CITATIONS

PROCÉDÉS 

ANALYSE(S)/ INTERPRÉTATION(S)

« nuit sans air... » (v.1)

  • préposition privative (sans)
  • Point de suspension
  • sensation d’étouffement
  • Suspense, mystère

= Atmosphère fantastique

« — La lune plaque en métal clair » (v.2)

Tiret

Opère une coupure pour décrire le cadre -› insister sur l’aspect inattendu du chant

  • « Plaque », « métal », « découpures » (v. 2-3)
  • « Découpures du vert sombre » (v.3)
  • Isotopie du tranchant
  • Cadre spatial (forêt ? lac ?)

Renforce cette froideur et la peur

« ... Un chant » (v.4)

  • Points de suspension antéposés
  • Anaphore
  • Article indéfini
  • Renforce ce côté étrange et anormal
  • L’origine du chant -› renforce le mystère

« comme un écho » (v.4)

Comparaison

Montre que le chant se répète, envahit l’espace -› renforce la peur + mystère

« enterré », « sous le massif... » (v.5)

  • Lexique de l’enfouissement
  • Points de suspension
  • on a une localisation du chant -› impression que le chant se cache
  • Impression de silence

« — Ça » (v.6)

Tiret

Semble être des marqueurs de dialogue. Mais avec qui ?

« Sombre » // « ombre » (v.6)

Rime riche

Contribue au mystère et à l’inquiétude qui émane du chant

MOUVEMENT 2 : DIALOGUE ENTRE LE POÈTE ET LE CRAPAUD SYMBOLIQUE (v. 7 à 14)

        

CITATIONS

PROCÉDÉS

ANALYSE(S)/INTERPRÉTATION(S)

« — Un crapaud ! — Pourquoi cette peur » (v. 7)

  • Multiplication des tirets
  • Exclamation
  • Sorte de saynète -› montre l’effroi et l’attendrissement du poète face au crapaud
  • Montre la peur du poète (« pourquoi cette peur »)

« Crapaud » (v.7)

Chargé de symbole

  • Animal maudit dans les contes
  • = énonciateur du « poète maudit »

« Pourquoi », « moi », « vois », « pourquoi », « vois », « froid », « bonsoir », « moi »

Assonance en [oi]

Le poète multiplie les croassements de l’animal

« Vois-le, poète tondu, sans aile » (v.9)

Énnéasyllabe

Une syllabe de trop = vers « boiteux » et monstrueux

  • « poète tondu, sans elle » (v. 9)
  • rossignol de la boue » (v.10)
  • Métaphores
  • Oxymore
  • Description du crapaud étonnante -› animal trivial
  • Sentiments du poète déchirés entre admiration et mépris [ROSSIGNOL S’ADRESSE À UNE PERSONNE QUI CHANTE ADMIRABLEMENT]
  • « Poète tondu » = analogie de Corbière au crapaud
  • Le poète « sans elle » = allusion à l’Albatros de Baudelaire
  • Oxymore = suggère que le poète-Rossignol est voué au malheur
  • « — Horreur ! —» (v. 10)
  • « — Horreur !! —»  (v. 11)
  • « — Horreur pourquoi ? » (v.11)
  • Tiret + modalité exclamative
  • 2ème occurrence de l’interjection + deux points d’exclamation
  •  Question rhétorique
  • Marque d’aversion fortement mise en relief
  • Ponctuation fantaisiste= gradation de l’horreur
  • Le poète défend le crapaud qui se sent blessé par le dégoût de sa campagne

« œil de lumière... » (v.12)

Métaphore

Référence au poète voyant, propre au Symbolisme

= lumière -› métaphore de la grâce divine + intelligence supérieure

« Non : il s’en va, froid, sous sa pierre. »

Métaphore

Suggestion d’une image de mort = « sous sa pierre » tombale ?

-› Le crapaud est exclu, on a l’impression qu’il se condamne à mort. On a donc une tonalité tragique.

« ................................ » (v.14)

Points de suspension

Témoigne d’une rupture dans le dialogue = aposiopèse

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